Dans le cadre de la commémoration de la 18ème édition de « Data privacy day », célébrée chaque 28 janvier, la Haute Autorité de la Protection des Données à caractère Personnel (HAPDP) a organisé une série d’activités culturelles et scientifiques, en collaboration avec l’Université Djibo Hamani (UDH) de Tahoua. La HAPDP est venue en effet, commémorer cette journée avec la communauté universitaire de Tahoua, afin de sensibiliser et de faire des étudiants des ambassadeurs sur les enjeux de la protection des données personnelles, particulièrement dans l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC).
Le thème retenu cette année est : « Pour le contrôle de mes données personnelles, je m’engage ». La commémoration de cette 18ème édition est organisée en partenariat avec l’Organisation Internationales pour les Migrations (OIM), la coopération du Royaume Uni, ainsi que la multinationale Facebook aujourd’hui devenue Meta.
Dans son discours à l’ouverture d’une conférence tenue le 27 janvier 2024 dans l’amphithéâtre de l’UDH, la présidente de la HAPDP, Mme Sanady Tchimaden Hadatan a expliqué que son institution qui est à sa 4ème édition de la Journée internationale de la protection des données à caractère personnel met l’accent, comme elle a eu à le faire l’année dernière et même les années précédentes, sur la sensibilisation de la jeunesse, fer de lance de notre pays, qui, avec une moyenne d’âge estimée à 15 ans constitue 68,8% de la population. « Cette jeunesse est la plus active sur les TICs et constitue le maillon le plus faible dans la protection des données », a-t-elle poursuivi. En effet, consciemment ou non, par le moindre passage sur la toile d’araignée mondiale qu’est le web, les jeunes laissent leurs données personnelles pour accéder à des sites. « D’ailleurs de nos jours, nous ne pouvons trouver satisfaction, quel que soit le secteur d’activités que nous sollicitons sans exposer nos données personnelles. II en est ainsi des services de santé, des banques, des hôtels, des transports, des assurances, du transfert d’argent, de la fourniture de l’eau et de l’électricité, de la poste, des études, etc. », a-t-elle ajouté.
Or si cette collecte effrénée de données, dans laquelle excellent des entreprises, des multinationales et même des États, reflète un avantage pour le citoyen pour l’accès à des services essentiels pour lui, elle peut aussi être à risque. En effet, « les informations que nous délaissons, souvent avec légèreté, nous mettent à nu et sont utilisées ou même vendues par les grands groupes», prévient la présidente de la HAPDP. Ce faisant, si l’on ne peut se laisser de fournir des informations personnelles, pour des services ou formalités qui l’exigent essentiellement, il va de soi que les personnes chargées de leur traitement—exploitation-documentation ou archivage, prennent conscience du principe de confidentialité face aux esprits malveillants d’usurpateurs et cybercriminels. Quoi qu’il en soit, la HAPDP, est là, pour « veiller à ce que le traitement et l’usage des données à caractère personnel ne portent pas atteinte aux libertés publiques ou ne comportent pas de menaces à la vie privée des citoyens », rappelle Mme Sanady Tchimaden Hadatan.
Cette année, en frappant aux portes de l’UDH de Tahoua, la HAPDP est venue pour sensibiliser non seulement les étudiants, mais aussi les corps administratif et professoral sur les enjeux ainsi que leurs responsabilités quant aux données à caractère personnel. « Quelle que soit la qualité des textes d’encadrement, il est impératif que le citoyen prenne conscience de l’importance de ses données. La HAPDP a besoin, pour mener sa mission de sécurisation, de veille et de bouclier contre les usages malveillants, que chacun de nos concitoyens prenne le contrôle de ses données », lance la présidente de l’autorité.
Il faut noter, par ailleurs que la présente cérémonie s’est déroulée notamment en présence du gouverneur de la région de Tahoua, du Recteur de l’Université DJIBO HAMANI de Tahoua ; du Représentant de l’OIM, des membres de la HAPDP ; des représentants du Conseil Régional et celui de Ville ainsi que de plusieurs responsables des FDS.
Ismaël Chékaré ONEP-TAHOUA