Le Premier ministre, Chef du gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou a présidé hier matin à Niamey, l’ouverture des travaux de la 4ème Réunion Ministérielle de la Commission Climat pour la Région du Sahel. Le Niger assure la présidence de la Commission Climat pour la Région du Sahel. Cette rencontre entre dans le cadre de l’examen et de la validation des résultats issues des études effectuées ainsi que de la préparation de la deuxième Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Commission.
À l’ouverture des travaux, le Premier ministre a rappelé que l’Assemblée Générale de l’Union Africaine tenue les 30 et 31 janvier 2017 à Addis Abeba a entériné la création de trois commissions climat africaines, par sa décision relative à « l’engagement de l’Afrique aux négociations mondiales sur le changement climatique à la COP 22 ». « II s’agit, des commissions climat de la région Sahel présidée par le Niger, du bassin du Congo présidée par la république du Congo et de celle des pays insulaires présidée par les Seychelles. Le Niger, pays assurant la coordination de celle dédiée à la Région du Sahel, a pris toutes les dispositions pour accélérer le processus de son opérationnalisation », a-t-il expliqué.
Selon le Chef du gouvernement, grâce à l’engagement résolu du Président de la République, au soutien des autres pays membres de la Commission Climat pour la Région du Sahel et à l’accompagnement des partenaires techniques et financiers, la région du Sahel dispose d’une institution qui permet davantage la synergie entre les acteurs ainsi que la mobilisation des ressources en faveur de la mise en œuvre des actions cohérentes de lutte contre le changement climatique et les autres défis subséquents.
D’après le Premier ministre, le processus d’opérationnalisation de cette institution a permis au cours de ces cinq dernières années d’aboutir à des résultats salués par l’ensemble des parties prenantes. C’est ainsi qu’il a relevé entre autres la mise à la disposition de la Commission par le Niger d’un bâtiment aménagé et équipé pour lui servir de siège, l’opérationnalisation effective des instances techniques et politiques de la Commission Climat pour la Région du Sahel, l’élaboration et l’adoption des cadres stratégiques de la Commission notamment, le rapport diagnostic sur la vulnérabilité des pays du Sahel, le Plan d’Investissement Climat pour la région du Sahel et son Programme Prioritaire pour catalyser les investissements climat au Sahel, la définition des cadres de concertation et le renforcement de la synergie d’actions entre les institutions partenaires, l’organisation d’événements de plaidoyer et de mobilisation des ressources notamment, une table ronde sur le financement du Plan d’Investissement Climat pour la Région du Sahel le 26 février 2019 à Niamey, une réunion consultative de haut niveau sur le Sahel et le lancement officiel de la nouvelle offre du PNUD pour le développement du Sahel à New York respectivement le 22 septembre 2019 et le 9 décembre 2021, l’élaboration de programmes et projets structurants en cohérence avec les cadres stratégiques de la Commission et la conduite de deux études stratégiques relatives aux textes règlementaires du Secrétariat Permanent de la Commission et du Fonds Climat Sahel.
Evoquant les objectifs de cette réunion, le Premier ministre a précisé que la tenue de la présente Réunion Ministérielle s’inscrit justement dans le cadre de l’examen et de la validation des résultats issus de ces deux études stratégiques ainsi que de la préparation de la deuxième Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Commission. S’agissant de l’étude relative à la mise en place du Fonds Climat Sahel dont le processus de validation technique est finalisé après trois réunions régionales des experts de la Commission, il a déclaré que ses résultats ont montré qu’au-delà de son caractère innovant, ce Fonds devrait potentiellement permettre de lever à partir de 2023, deux milliards de dollars sur les cinq premières années dont 90% auprès des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, de financer sur 5 ans, 1,9 milliard de dollars de projets climatiques régionaux et nationaux, de renforcer les capacités des pays membres de la Commission, de créer un cycle vertueux qui s’auto alimente par la combinaison de la rentabilité et de l’impact environnemental et sociétal positif.
Au regard de ces résultats positifs, le premier ministre a dit que le Fonds Climat Sahel constitue assurément un véritable outil innovant et adapté pour le financement des priorités d’actions climatiques et le renforcement des capacités des acteurs de la région du Sahel éprouvant des difficultés majeures pour accéder aux ressources des autres mécanismes multilatéraux complexes. Il a rappelé que la mise en place d’un tel Fonds pour le Sahel est l’une des décisions issues de la 1ère Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenue en février 2019 à Niamey.
Le Premier ministre a rappelé que cette décision a été portée par le Président de la République du Niger, Président de la Commission Climat pour la Région du Sahel, lors du sommet des leaders mondiaux tenu en marge de la COP 26. C’est ainsi qu’il lancé à nouveau un vibrant appel à la communauté internationale pour la mise en place d’un Fonds spécial climat pour le Sahel et ce, à l’instar des autres mécanismes dédiés aux pays insulaires menacés par l’augmentation du niveau des océans.
Quant à l’étude relative aux textes réglementaires du Secrétariat Permanent de la Commission, le Chef du gouvernement a dit que ses résultats ont pu dégager le cadre et les dispositions d’arrangement institutionnel cohérent aux missions assignées à la Commission permettant ainsi de doter son organe opérationnel de l’ensemble des instruments devant lui garantir un fonctionnement régulier et durable conformément aux orientations issues de la 1ère Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement.
Dans le cadre de l’agenda de la diplomatie climatique internationale, le chef du gouvernement a souligné que la présente rencontre se tient à la veille de la COP 27 qui se tiendra, à Charm el-Cheikh, en Egypte, en novembre 2022. « Ce sixième rendez-vous international de l’agenda climat après l’Accord de Paris reste aussi déterminant pour les pays africains en quête de solution durable pour le financement de leurs politiques climatiques. La présente rencontre est donc une occasion pour exprimer la solidarité et l’adhésion des pays de la région du Sahel à la position africaine ainsi que leur soutien au pays frère hôte de la COP27 », a-t-il conclu.
Par Mamane Abdoulaye(onep)