
La ministre de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Soufiane Aghaïchata Guichène, a procédé, le samedi 5 avril 2025 à Boubon, dans la commune rurale de Karma, région de Tillabéri, au lancement de la 6è édition du Festival des Civilisations du Fleuve (FECIF), couplée à l’ouverture de la saison touristique 2025. Cette 6è édition du FECIF est placée sous le thème « le tourisme fluvial, facteur de résilience et de cohésion entre les communautés riveraines ». Il s’agit à travers cette rencontre culturelle, de consolider les liens entre les Nigériens, de renforcer la visibilité du Niger sur la scène internationale et de positionner le patrimoine culturel comme un vecteur de rayonnement et de développement.

A l’occasion du lancement, la ministre de l’Artisanat et du Tourisme a souligné que, bien plus qu’un simple cours d’eau, le fleuve Niger est une mémoire collective, un trait d’union entre les peuples, un témoin silencieux des civilisations passées et présentes qui en tirent leur force, leur vitalité et leur identité.
Cette édition du festival, a-t-elle poursuivi, se tient dans un contexte marqué par des défis, mais aussi par une profonde tristesse. La localité de Fambita, à l’instar d’autres zones riveraines, a récemment été endeuillée par la perte tragique de plusieurs vies humaines. « Nous nous inclinons respectueusement devant la mémoire de ces disparus, et nous adressons à leurs familles et à toute la population de Fambita nos condoléances les plus attristées. Leur douleur est la nôtre. En ces instants de recueillement, je veux redire, au nom de tous, combien nous partageons cette peine immense. Qu’ils reposent en paix, et que leur souvenir nourrisse notre volonté commune de bâtir un avenir de paix, de dignité et de solidarité », a déclaré Mme Soufiane Aghaïchata Guichène.
Pour la ministre en charge du Tourisme, le thème retenu cette année traduit la foi en la capacité du fleuve à être bien plus qu’un bien naturel : un levier de développement, un moteur de paix, un lien de fraternité. « Nos traditions, notre histoire, notre art de vivre sont autant de trésors qu’il nous revient de préserver et de transmettre. Le tourisme fluvial est une opportunité précieuse pour faire découvrir cette richesse au monde, tout en consolidant la cohésion sociale et en créant des débouchés économiques durables », a-t-elle relevé. Le fleuve Niger, en tant qu’espace de vie et de mémoire, a-t-elle ajouté, est aussi un creuset d’échanges entre des communautés unies par l’eau et le destin. Malgré les difficultés, les riverains du Fleuve ont su préserver l’âme de leurs cultures et faire de cette ressource un pilier du développement local.

Pour sa part, le ministre tchadien de la Communication, Porte-parole du gouvernement, M. Gassim Chérif Mahamat, a indiqué que cette 6è édition revêt une signification particulière pour le Tchad, car elle constitue une opportunité de renforcer les liens d’amitié et de coopération entre les deux pays. « Nous sommes fiers de participer à ce festival qui célèbre la richesse de nos diversités culturelles, tout en mettant en lumière des valeurs fondamentales telles que la paix, le dialogue et la coopération entre nos peuples. Le Tchad et le Niger, bien que différents par leurs géographies, cultures et histoires, partagent une vision commune de développement durable et de prospérité pour nos sociétés à travers la valorisation de nos cultures », a-t-il ajouté.
L’artisanat, le tourisme et la culture, a-t-il précisé, jouent un rôle essentiel dans le développement économique et social des deux pays. Ils sont des leviers majeurs pour la création d’emplois, l’autonomisation des communautés locales et la préservation des patrimoines immatériels. « Le Tchad, tout comme le Niger, possède un patrimoine culturel et touristique d’une grande richesse, allant des traditions séculaires des peuples nomades et sédentaires à la diversité des sites naturels que nous partageons, tels que nos parcs nationaux, nos réserves fauniques, et les témoignages historiques des grandes civilisations africaines », a dit M. Gassim Sherif Mahamat.
Pour le ministre Porte parole du gouvernement tchadien, il est donc primordial de renforcer la coopération dans les domaines du tourisme et de l’artisanat pour promouvoir le savoir-faire, valoriser les cultures et développer des échanges commerciaux et touristiques. M. Gassim Sherif Mahamat a ajouté que le Tchad et le Niger, en tant que pays de la région sahélienne, doivent tirer parti de cette coopération pour relever ensemble les défis communs, qu’ils soient environnementaux, économiques ou sociaux.
Le Tchad et le Niger partagent une histoire et un avenir communs, façonnés par l’amour de la terre, le respect des traditions et le désir de construire des sociétés plus justes et plus prospères. « A travers cet événement, nous célébrons non seulement nos cultures, mais aussi notre capacité à vivre ensemble et à bâtir des ponts de solidarité et de coopération », a soutenu le ministre tchadien.

De son côté, le gouverneur de la région de Tillabéri, le Lieutenant-Colonel Maïna Boukar, a fait savoir que le choix du thème n’est pas fortuit, car il cadre parfaitement avec le vœu de toute la nation en général, et en particulier de celui des autorités du Niger quand il s’agit de voir la paix et la cohésion s’installer dans toutes les contrées du territoire national. Le secteur du tourisme si important pour l’économie nationale, a dit le Lieutenant-Colonel Maïna Boukar, rencontre d’énormes difficultés en raison de l’insécurité qui traverse la région de Tillabéri. « Les activités prévues au cours de cette manifestation, qui sont entre autres les chants et danses de la région du fleuve, la course de pirogue, et le lancement de filet, permettront à vous émerveiller et à vous donner envie de le revivre autant de fois que possible pour ainsi marquer le développement de l’éco- tourisme dans la région du fleuve », a-t-il souhaité.
Le gouverneur devait par la suite ajouter que la région de Tillabéri renferme d’énormes potentialités touristiques, notamment les dernières girafes du Niger et de l’Afrique de l’Ouest en liberté à Kouré, le Parc du W qui constitue en Afrique soudano- sahélienne un réservoir exceptionnel de biodiversité, les hippopotames d’Ayérou, le site de la marre de Solo à Téra, les marchés hebdomadaires de Balleyara, de Boubon, de Karma et de Namaro. « Notre riche culture fait la grandeur de notre pacifique peuple à l’hospitalité légendaire », a relevé le Lieutenant-Colonel Maïna Boukar.
Aichatou H. Wakasso et Farida. A. Ibrahim (ONEP) (Envoyées spéciales)