Le défi permanent de la santé publique est l’assurance d’une bonne santé telle que définie par l’OMS qui est «un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité». A l’évidence, une bonne l’hygiène rime avec la promotion de la santé publique qui, elle-même est définie par l’OMS en 1952 comme la science et l’art de prévenir les maladies, de prolonger la vie et d’améliorer la santé physique et mentale à un niveau individuel et collectif. Ainsi, à juste titre, parmi tant de mesures préventives visant à améliorer les habitudes et à faire adopter les bonnes pratiques, la communauté internationale commémore le 15 octobre de chaque année la Journée Mondiale du Lavage des Mains (JMLM).
La pandémie du Coronavirus (COVID-19), un phénomène épidémiologique à l’échelle planétaire rarissime et gravissime affecte dangereusement notre santé et notre mode de vie. La communauté internationale est appelée à observer le confinement et le lavage des mains. «Il est un devoir pour chacun de tenir compte de ces mesures sanitaires préventives efficaces et efficientes recommandées pour endiguer ce fléau. En première intention, d’un point de vue scientifique, l’hygiène des mains va contribuer significativement à la rupture de la chaine de transmission de plusieurs maladies liées à l’interaction Homme-environnement par l’intermédiaire d’une main souillée», indique Dr Boubacar Thiombiano, directeur des études à l’école nationale de santé publique (ENSP- Damouré Zika de Niamey). Aussi, Dr Boubacar Thiombiano explique qu’une poignée de main anodine augmente le risque de contamination, d’où la nécessité de pratiquer l’hygiène des mains qui est d’ores et déjà une discipline médicale visant à assurer une sécurité sanitaire essentiellement dans la lutte contre les infections nosocomiales en milieu hospitalier d’une part, et de nos jours dans la stratégie WASH (eau et assainissement ) d’autre part, surtout en milieu scolaire.
Pourquoi l’hygiène ou le lavage des mains est-il important ?
En améliorant l’hygiène des mains, Dr Boubacar Thiombiano souligne que la fréquence et la prévalence des infections sont réduites du fait de la diminution du pouvoir de contagiosité de certains microorganismes virulents dans l’organisme humain (staphylocoque, streptocoque, virus, kyste, helminthes, vibrion, chlamydiae, champignons,…) responsables de nombreuses pathologies le plus souvent mortelles (infections respiratoires, gastro-entérites aiguës voire la septicémie) transmises par l’intermédiaire des mains souillées d’un hôte infesté vers un sujet sain. En dehors de ces germes, poursuit-t-il, les mains sont aussi porteuses de certaines toxines chimiques ou biologiques (chlore, iode, mercure, pesticides, acide,…) responsables d’intoxications alimentaire graves.
Quand et comment faudrait –il se laver les mains ?
Selon Dr Boubacar Thiombiano, il est recommandé systématiquement de se laver les mains surtout avant et après la manipulation d’aliments, d’objets souillés ou non et ou de déchets organiques (selles, urines, salive, sueur, larmes, pus, sang,..). Ce geste simple, précise-t-il, permet de sauver plus de vies que n’importe quel vaccin ou intervention médicale. Ainsi, décrit- il, «la technique du lavage des mains est de plus en plus associée à la friction avec des solutions hydro-alcooliques ou le lavage traditionnel à l’eau et au savon surtout en période d’épidémie ou de pandémie. Il prend en compte la paume des mains aux poignets en passant par les ongles et les bouts des doigts, le dos de la main et les espaces interdigitaux dans une proportion de 45 secondes en prenant soin d’ôter préalablement les bijoux, les faux ongles, et les vernis».
Le défi est réel, le pouvoir du lavage des mains est incommensurable face aux maladies, cependant peu sont ceux qui le pratiquent opportunément de façon régulière et méthodique. C’est un devoir pour chacun de nous d’en faire une habitude car notre santé dépend aussi du self-care de nos mains.
Issoufou A. Oumar(onep)