Les travaux en séance plénière de la 1ère session ordinaire de l’Assemblée nationale au titre de l’année 2020, dite session des lois, se poursuivent à l’hémicycle, Place de la Concertation. La séance plénière du samedi, 13 juin 2020 a été réservée au contrôle de l’action gouvernementale à travers les questions d’actualité, avec l’interpellation du ministre de la Communication, M. Salissou Habi Mahamadou qui, est allé répondre à une question du député Abdourahamane Oumarou sur la somme colossale investie par l’Etat dans le cadre de la migration vers la Télévision Numérique Terrestre (TNT). Ensuite les députés ont adopté trois (3) projets de lois portant prorogation de l’état d’urgence dans les régions de Diffa, de Tillabéry et de Tahoua. La séance plénière a été présidée par M. Iro Sani, 1er Vice-président de l’Assemblée nationale en présence du ministre chargé des Relations avec les Institutions, M. Barkaï Issouf.
Le député Abdourahamane Oumarou a voulu savoir le montant investi par le gouvernement dans le cadre de la migration vers la Télévision Numérique Terrestre. Selon lui l’idée de cette interpellation fait suite à un éditorial diffusé par Télé Sahel dans lequel, il ressort que ce n’est pas moins de quarante milliards de francs CFA que l’Etat a investis dans ce projet. Le parlementaire a demandé au ministre des détails.
Dans sa réponse, le ministre de la Communication a dit que, depuis 2015 année constituant le début de la migration vers la Télévision Numérique Terrestre (TNT), l’ordre des dépenses serait de moins de 28 milliards de Francs CFA et l’ensemble des instruments ont été déployés dans le pays, un vaste territoire de 1.267.000Km2. En ce qui concerne les équipements de l’Office National de Radiodiffusion (ORTN), lors de la coupe d’Afrique, les équipements utilisés ont été offerts par une société étrangère. Pour le coût du car de retransmission en direct et autres équipements, à ce niveau, l’Etat a dépensé près de 3,3 milliards de francs CFA pour la Coupe d’Afrique tenue au Niger, ainsi que pour la retransmission en direct des événements du Sommet de l’Union Afrique (UA). «Loin de ce que vous avez annoncé dans votre question. Au Niger, les gens prennent les milliards comme des cacahuètes. Un milliards, c’est énorme s’il vous plait», a précisé le ministre de la Communication.
Salissou Habi Mahamadou a, dans un franc-parler et sous l’acclamation des députés présents, rassuré le peuple nigérien que, la Télévision Terrestre Numérique sera déployée dans les huit (8) régions du Niger avec 54 centres. «D’ici la fin de l’année 2020, nous sommes sûrs et certains qu’on va faire la migration vers la Télévision Numérique et Terrestre. Déjà, ici à Niamey et dans les autres contrées, vous avez la possibilité d’acquérir le décodeur. Toutes les chaines privées sont dans notre bouquet. Le Niger a fait une prouesse par rapport aux autres pays africains. L’Etat a déjà immédiatement mis en place une Agence Nationale de diffusion », s’est-il félicité. D’après le ministre Habi, d’ici 2021, les appareils qui ne sont pas numériques seront véritablement obsolètes. «Pour cela, l’Etat a mis en œuvre un programme d’achat de décodeurs pour près de 2 milliards de F CFA accompagné d’une vaste campagne d’information et de sensibilisation des populations sur cette migration», a-t-il conclu.
Pour rappel, les questions d’actualités sont organisées deux samedis sur quatre au cours desquelles, les députés nationaux interpellent des membres du gouvernement pour être éclairés de l’action gouvernementale. Chaque député a trois (3) minutes d’horloge pour poser sa question et le ministre interpelé dispose de cinq (5) minutes pour répondre. Les questions d’actualité sont précises et concises avec un caractère spontané et ne sont ni déposées au préalable ni publiées au journal officiel.
Prorogation de l’état d’urgence dans les régions de Diffa, de Tahoua et de Tillabéri
Peu après la question d’actualité, les députés ont procédé à l’examen et au vote à l’unanimité des trois projets de textes sur la prorogation de l’état d’urgence dans les régions de Diffa, de Tillabéry et de Tahoua. Cet examen et l’adoption fait suite à la demande du gouvernement. L’état d’urgence a été proclamé pour la première fois au Niger le 10 février 2015, pour une période de 15 jours, à la suite des attaques terroristes menées par Boko Haram dans la région de Diffa. L’état d’urgence consiste à recourir à des mesures exceptionnelles de police face à la situation de crise sécuritaire que connait le pays. Il a été porté à une période de trois (3) mois et prorogé régulièrement dans les zones où la situation sécuritaire demeure fragile.
Ainsi, dans les régions de Tillabéry et de Tahoua, l’état d’urgence a été proclamé dans les départements de Ouallam, d’Ayorou, de Bankilaré, d’Abala, de Banibangou, de Say, de Torodi, de Téra, de Tillabéry et de Gothèye. Pour Tahoua l’état d’urgence concerne les départements de Tassara et de Tillia. Selon le commissaire du gouvernement, M. Issoufou Barkaï, la mesure de l’état d’urgence donne aux autorités administratives et aux Forces de Défense et de Sécurité déployées dans la zone les pouvoirs nécessaires pour protéger la population et garantir l’intégrité du territoire nigérien contre la menace terroriste. Le ministre Chargé des Relations avec les Institutions a, enfin, remercié les parlementaires pour leur vote unanime qui démontre tout l’intérêt qu’ils accordent aux questions de sécurité dans le pays.
Seini Seydou Zakaria(onep)