La modernisation des villes du Niger est un projet ambitieux porté par le Président de la République et inscrit dans le Programme de Renaissance. En effet, la cité des Djermakoyes qui a ouvert le bal des investissements tout azimut dans le cadre de la fête tournante du 18 décembre a bénéficié au-delà des infrastructures modernes d’embellissement (Cité du 18 décembre, la voirie urbaine ; la rénovation de plusieurs services publics etc.), de l’éclairage public au niveau des grandes artères de la ville. Ainsi, l’intérêt de l’éclairage public dans une ville en perpétuelle croissance démographique n’est pas à démontrer. Mais, la sempiternelle question ici, est surtout la gestion, le suivi et l’entretien de tous ces 1000 lampadaires solaires minutieusement installés le long de la voirie urbaine pour d’une part embellir la ville de Dosso et d’autre part, minimiser l’insécurité urbaine dans cette ville carrefour.
A l’installation de cet investissement colossal estimé à 1000 lampadaires solaires entièrement financés sur le budget de l’Etat, nombre de dossolais et même certains visiteurs qualifiaient la Cité des Djermakoyes de « petit Paris » pour apprécier de façon positive l’éclairage public de la ville. Selon le maire de la commune urbaine de Dosso M. Idrissa Issoufou, la cité des Djermakoyes est le premier chef lieu de région à bénéficier d’un investissement massif dans le cadre du Programme de Renaissance. La commune urbaine a déjà fait des réalisations relatives à l’éclairage public. L’investissement réalisé sur fonds propres de la mairie de Dosso est estimé à 700 millions de FCFA. A cet investissement vient s’ajouter celui de la puissance publique (l’Etat) en grand nombre fort heureusement. ‘’ Je peux dire qu’en matière d’éclairage public, la ville de Dosso a bénéficié de 1000 lampadaires solaires y compris les villages administratifs rattachés à la commune. C’est l’occasion d’ailleurs pour moi de féliciter et remercier pour la unième fois le Président de la République pour tous les efforts consentis dans notre ville allant dans le sens de sa modernisation. Effectivement, il y a eu un grand changement de la ville à l’occasion du programme « Dosso Sogha », une grande transformation de la ville de Dosso.». Cependant, la question de l’éclairage public demande beaucoup de choses notamment un suivi régulier, un entretien. C’est justement à ce niveau que le problème se pose dans la mesure où au momemt de l’installation de ces lampadaires solaires, la question liée à l’entretien n’a pas été bien réfléchie. La commune a certes prévu un budget dédié à l’entretien des installations publiques qu’elle a eu à faire. Voila, un investissement énorme dont l’entretien est tombé d’un seul coup sur le dos de la commune’’, a expliqué le maire de la commune urbaine de Dosso. Un problème non moins important, c’est que les lampadaires solaires constituent une technologie qui n’est pas encore parfaitement maitrisée au point ou la ville de Dosso s’est retrouvée avec des appareils solaires qui ont fonctionné seulement quelques années. Certains lampadaires se sont éteints brusquement. ‘’Et du coup, la réparation de ces installations solaires tombe comme un fardeau sur la commune avec son maigre budget. Il serait difficile pour nous de répondre à ce besoin d’entretien sur le budget de la mairie. Tantôt, c’est un problème de batterie ou de régulateur, tantôt la panne est liée aux panneaux. Ce qui pose la problématique d’un réinvestissement conséquent pour répondre au besoin de la ville en matière d’éclairage public. Je pense que le véritable problème réside dans le choix des lampadaires solaires parce qu’il y a toujours à Dosso des appareils solaires sur les voies publiques qui continuent à fonctionner normalement. Par ailleurs, au-delà de la question des moyens d’entretien, il y a malheureusement des actes de vandalisme constatés ça et là dans la ville de Dosso. Il y a des bandits qui arrachent parfois les batteries ou bien les régulateurs des lampadaires solaires. Souvent, c’est tout le système entier qu’on enlève pour ne laisser que le poteau. C’est dommage, la ville de Dosso n’est pas suffisamment éclairée comme avant en raison de ces actes de vandalisme et les pannes régulières constatées au niveau de plusieurs lampadaires solaires. Nous sommes maintenant en train de voir ce qu’on peut faire en fonction de nos capacités pour reprendre le fonctionnement de ces lampadaires solaires qui éclairent la ville de Dosso. C’est le lieu pour moi de solliciter encore l’appui de l’Etat afin que nous puissions remettre les choses en ordre. D’ores et déjà, la mairie a investi pour réaliser une étude dans la perspective de répondre au problème de l’éclairage public. L’étude est assortie d’une évaluation qui précise qu’il nous faut des centaines de millions pour faire face à l’entretien de ces lampadaires solaires. Nous sommes en train de voir, s’il faut carrément changer le système ou chercher du matériel répondant au besoin actuel’’, a relevé le maire de la ville de Dosso. M. Idrissa Issoufou devait aussi lancer un appel à l’endroit de ses administrés par rapport aux actes de vandalisme. Il faut que la population collabore étroitement avec la mairie et ses services de sécurité afin qu’on puisse mettre la main sur les auteurs de ces actes ignobles. Le maire de Dosso dit avoir impliqué les populations des différents quartiers et la police pour que les auteurs de ces actes de vandalisme soient pris et punis conformément aux lois et règlement de la République.
A tire de recommandation, le maire de Dosso suggère à l’Etat de prévoir dans les investissements de la fête tournante, une partie pour l’accompagnement des communes au regard de la charge importante liée à l’entretien de différentes installations que celles-ci sont appelées à faire après.
Par Hassane Daouda, Envoyé Spécial (onep)