L’Organisation Non Gouvernementale ONU-FEMMES a procédé le 7 octobre dernier à Niamey en collaboration avec le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant au lancement de la 1ère édition d’une série d’échanges autour de la promotion et de la protection des droits des femmes. Il s’agit de permettre à l’ensemble des parties prenantes de débattre et de trouver des solutions pour réduire durablement les inégalités de sexe, dans un contexte marqué par plusieurs défis notamment de développement, de paix et de sécurité. Cette rencontre présidée par le Secrétaire général du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, M. Hachimou Abdoulkarim a enregistré la présence des représentes des Organisations féminines, celles et ceux des médias et des leaders religieux et coutumiers.
Les participants et participantes ont été entretenus par d’éminents conférenciers et conférencières sur des thèmes riches et variés tels que : le cadre juridique et institutionnel sur la participation des femmes à la vie politique au Niger ; les enjeux et défis de la participation des femmes dans le cycle électoral et l’accompagnement et coaching des femmes qui aspirent à être candidates. Ainsi, après une demi-journée d’échanges, il ressort que les femmes sont confrontées à des nombreux obstacles sur la voie de la participation à la vie politique. Ces obstacles ont pour noms des pratiques, comportements et stéréotypes sexistes discriminatoires, le faible niveau d’éducation, le manque d’accès aux soins de santé et la pauvreté. Des entraves structurelles causées par des lois discriminatoires, des pratiques sociales, des perceptions et préjugés qui réduisent leurs possibilités de voter ou de se porter candidates à un mandat politique. Les femmes sont plus utilisées pour battre des campagnes électorales au profit des hommes ; elles sont marginalisées aux instances décisionnelles des parties politiques.
Pour aider les femmes candidates à surmonter autant que possible ces difficultés il faut leur apporter un soutien multiforme qui doit s’effectuer à plusieurs niveaux (institutionnels, associatifs et familiaux). Le meilleur encadrement dont elles ont besoin se trouve dans la protection de ce qu’elles ont de précieux au monde (leur vie privée, leur famille, leur foyer). Les femmes nigériennes candidates à des postes électifs ont besoin d’une sérieuse et solide protection juridique. Il s’agirait également pour l’Etat du Niger de prendre des mesures législatives pour prévenir et lutter contre les différentes formes de violences notamment les agressions verbales, le harcèlement, les diffamations etc. Il est aussi question de veiller au respect des règles par tous les partenaires et paradoxalement par les partenaires du même bord politique que ces dernières. Au niveau familial, les époux, l’entourage familial et la société dans son ensemble doivent faire preuve d’une grande indulgence par rapport aux fréquentes absences pour cause de réunions et autres activités de militantisme politique.
Dans son intervention, le Secrétaire général du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant a salué cette initiative qui, a-t-il dit, vient à point nommé quand on sait que le Niger va procéder à l’organisation des élections locales le 13 décembres 2020 et le premier tour de l’élection présidentielle couplée aux législatives le 27 décembre 2020. En effet a indiqué M. Hachimou Abdoulkarim l’enrôlement très remarqué des femmes sur le Fichier National Biométrique (4.093.291 femmes sur 7.446.556 électeurs soit près de 55%) démontre que ces dernières sont très mobilisées dans ce processus électoral. Le Niger, a-t-il souligné, fait partie des pays où les femmes sont faiblement représentées aux emplois publics de l’Etat avec 16% de représentation à l’Assemblée Nationale et 15% au Gouvernement, et cela malgré, l’engagement des Autorités à faire de la promotion de la femme et l’équité de genre leur cheval de bataille.
Pour la Coordinatrice du Système des Nations Unies au Niger, Mme Khardiata Lo Ndiaye la participation politique des femmes, au même titre que les hommes, est une exigence de justice sociale mais davantage, une nécessité absolue pour des systèmes qui se veulent démocratiques. Toute démocratie digne de ce nom, a a-t-elle ajouté, doit pouvoir s’incarner par des Institutions étatiques qui représentent et sont l’image des citoyens et citoyennes qui composent le pays. «Il est de plus en plus clairement établi que le leadership des femmes dans le processus de prise de décisions politiques, les améliore. Lorsqu’elles participent, les femmes démontrent un leadership politique qui dépasse les clivages et ce, même dans les environnements politiques les plus complexes, quand les circonstances l’exigent notamment en ce qui concerne la défense des droits constitutionnels, les lois relatives à l’égalité des sexes, les réformes électorales et le maintien de la cohésion sociale», a dit Mme Khardiata Lo Ndiaye.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)