Pouvait-on rester là et assister, impassible, à la sinistre cascade des pertes en vies humaines, quand il suffisait d’une décision quelque peu audacieuse pour arrêter l’hécatombe ? C’est sans doute après avoir cogité sur cette lancinante question (dont la réponse va de soi), que les autorités de la ville de Niamey se sont décidées à prendre à bras le corps les maux liés à la fréquence des tragiques accidents de la voie publique qui n’ont fait que trop de morts au sein de notre capitale.
Aujourd’hui, soit un peu plus d’un mois après l’entrée en vigueur de la loi portant obligation du port de la ceinture de sécurité pour les automobilistes ainsi que du casque de protection pour les motocyclistes, le résultat est là, tout aussi tangible que reluisant ! Car, depuis l’entrée en vigueur de cette décision, que de vies sauvées.
Les chiffres donnés par la direction de l’Hôpital National de Niamey sont très parlants. En effet, selon un bilan dressé par les sévices de l’hôpital national de Niamey, au mois de septembre 2018, il a été enregistré 748 cas d’accidents de la voie publique (AVP), avec 67 patients souffrant de traumatismes crâniens dont 23 cas graves.
Pour le mois d’octobre passé, le bilan fait ressortir, non seulement une baisse remarquable des accidents de la voie publique, mais aussi et surtout une réduction notoire des cas de traumatismes crâniens. En effet, au cours de ce mois, il a été enregistré 356 accidents pour 24 cas de traumatismes crâniens dont 4 graves. N’est-ce pas là un signe palpable de progrès ?
Oui, les Nigériens ont prouvé qu’ils adhérent totalement au changement de comportement tant attendu d’eux. Ils se sont (très facilement !) accommodés au port de la ceinture et du casque. Il s’agit désormais de garder le cap et d’aller de l’avant dans cet élan de changement pour bannir progressivement de notre vie quotidienne certaines pratiques préjudiciables au bien-être de tous et de chacun.
Tenez !… Pendant que nous-y sommes, pourquoi pas une décision du genre qui obligerait les usagers des deux roues à circuler exclusivement sur les pistes cyclables qui ont été aménagées à cet effet tout au long de ces grands boulevards récemment mis en place dans le cadre du Programme Niamey Nyala ? Il se trouve en effet que ces pistes cyclables et les trottoirs réservés aux piétons restent quasiment inexploités à Niamey. Conséquence, tous les usagers se partagent la seule chaussée réservée aux automobiles. Ainsi, voitures, motos, vélos, charrettes, brouettes, piétons, et même les dromadaires et les ânes chargés de paille, se bousculent sur la même chaussée. Un scénario catastrophe qui englobe tous les ingrédients propices à la survenue des accidents de la circulation.
Assane Soumana(onep)