La Direction des Etudes et de la Programmation du Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires sociales en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD) a organisé hier matin, un atelier de restitution du Projet Initiative Santé Solidarité Sahel (3IS) et de Présentation de l’Institut National d’Assistance Médicale (INAM). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) au Niger. Et cela à travers la politique d’exemption de paiement des soins pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le Secrétaire Général du Ministère de la Santé publique, M. Ranaou Abaché.
Les objectifs assignés à cet atelier sont la présentation du cadre institutionnel et fonctionnel de ce nouveau dispositif de gestion de la gratuité innovée et professionnalisée (INAM), la proposition de solutions adaptées pour la réussite de l’INAM et enfin les échanges sur les stratégies de financement de l’INAM avec les PTF et les différents ministères concernés etc.
A l’ouverture des travaux, le Secrétaire Général du Ministère de la Santé Publique, M. Ranaou Abaché a soutenu que la mise en œuvre de la couverture sanitaire universelle au Niger dans des conditions optimales, constituera un pas gigantesque dans la progression vers la CSU. Et pour se faire, a-t-il poursuivi, une refonte du dispositif est nécessaire, qui puisse garantir aux financeurs l’effectivité des soins faisant l’objet d’une demande de remboursement et l’utilisation optimale de ces financements. Aussi a-t-il ajouté, le projet 3IS est associé à la définition et la mise en œuvre de ce dispositif révisé dans sa composante 2 à savoir : l’Opérationnalisation du dispositif de gratuité.
Ainsi a annoncé M. Ranaou Abaché, le ministère en charge de la Santé envisage, en coordination avec ses partenaires nationaux et extérieur, l’initiation d’un chantier structurant de réforme du dispositif actuel de gestion de la gratuité des soins dénommée Institut National d’Assistance Médicale (INAM) reposant sur 3 piliers à savoir une professionnalisation technique, une autonomisation régulée et un financement régulier et pérenne. A travers cette démarche, la fonction d’achat de prestation est au cœur du mécanisme de tiers payant se substitue aux patients bénéficiaires pour payer à leur place les prestations dont ils ont bénéficiées. Le SG du MSP a enfin invité l’ensemble des partenaires à accompagner le gouvernement dans le développement de ce chantier combien important qu’est l’opérationnalisation de l’INAM, socle essentiel pour aller vers la couverture sanitaire universelle.
Pour sa part la Représentante adjointe de l’Agence Française de Développement (AFD), Mme Emilie Garet, a de prime abord rappelé la genèse de l’initiative solidarité santé sahel (3IS). Cette initiative a été lancée en 2013 par le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères Français avec pour objectif de contribuer à l’amélioration de l’accès aux soins de santé pour les enfants de moins de 5 ans et par extension pour les femmes enceintes et allaitantes dans les pays du Sahel déjà engagés dans des mécanismes de financement solidaires des soins de santé au profit des populations. Dans ce cadre, des programmes ont été appuyés au Sénégal, au Mali, au Niger et au Tchad pour soutenir cette ambition tout en prenant en compte les orientations politiques dans chacun des 4 pays bénéficiaires, en matière d’accessibilité financière aux soins.
Mme Emilie Garet a ensuite souligné que les résultats de cette initiative au Niger sont loin d’être dérisoires et ont été saluées lors du comité d’orientation stratégique qui s’est tenu la semaine dernière à Paris car ils ont permis d’alléger le coût financier d’accès aux soins pour les populations vulnérables dans la région de Dosso (zone pilote du projet), de faire monter en compétence les institutions nationales sur ces enjeux et d’accompagner la définition d’orientations plus claires au niveau politique. Et enfin ils ont permis à la France de se positionner en tant qu’acteur clé de la CSU aux côtés des autres PTF impliqués sur ces questions en mobilisant notamment des expertises de qualité grâce à l’operateur expertise France. La Représentante adjointe de l’AFD, la crise sanitaire actuelle met de nouveau en lumière l’importance du renforcement des systèmes de santé, notamment sur le pilier du financement.
Par Rahila Tagou(onep)