La ministre de l’Energie, Mme Amina Moumouni et le PDG du Groupe Istithmar West Africa, M. Baba Ainina Moulaye, ont signé, le 11 mai dernier à Niamey, une convention de Partenariat Public Privé (PPP), de réalisation de deux centrales thermiques, l’une de 53 Mw à Niamey et une autre de 23 Mw à Zinder. La cérémonie s’est déroulée en présence du Secrétaire Permanent du Haut conseil pour l’investissement au Niger (HCIN), M. Wargo Boubacar, du Directeur général de la Nigelec M. Halid Alhassane, du représentant du Premier ministre, de celui du ministre des Finances, de l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie, et plusieurs invités.
A travers la signature de cette convention de partenariat public privé, le Niger veut ainsi renforcer et sécuriser l’approvisionnement en énergie électrique en assignant à cette société privée les missions de développement, de financement, de construction, d’installation, d’exploitation et de maintenance de deux centrales thermiques diesel au pétrole brut pour une production totale de 76 MW. La centrale, de 23 Mw qui sera installée à Zinder couvrira les régions de Zinder, Maradi et Tahoua; celle de Niamey, quant à elle, d’une capacité de 53 Mw couvrira la région du fleuve. Lors de la cérémonie de signature de ladite convention, c’est d’abord le Secrétaire Permanent du Haut Conseil pour l’Investissement au Niger (HCIN) M. Boubacar Wargo, qui a pris la parole pour dire que cette signature, marque une nouvelle ère pour le secteur de l’énergie au Niger. « En effet avec le renforcement de nos capacités de production et la rentrée d’un privé dans la production de l’énergie, c’est une nouvelle page de production énergétique qui s’ouvre dans notre pays », a-t-il indiqué.
Selon le Secrétaire permanent du HCIN, pendant plusieurs mois, de manière collaborative, le secteur privé et le secteur public, à travers tous leurs acteurs, intervenant dans le secteur de l’énergie, ont travaillé à la réalisation de ce projet. « Outre que ce projet s’inscrit dans le cadre de la sécurisation de l’approvisionnement en énergie électrique, il va aussi participer à la valorisation des ressources énergétiques nationales. D’un coût global de près de 52 milliards FCFA, entièrement financé par Istithmar, dont 36 milliards pour la construction de la centrale de Goudel (Niamey), qui durera 6 mois et 16 milliards pour celle de Zinder, qui interviendra dans une 2ème phase », a-t-il précisé. M. Wargo a ajouté que l’énergie électrique produite sera vendue à la Société Nigérienne d’électricité (Nigelec), à travers un contrat d’achat, déjà conclu avec le promoteur.
Le prix maximum du Kwh ressortira à 82 FCFA pour la centrale de Goudel, comparativement au prix moyen de 116 FCFA, enregistré pour la production thermique par la NIGELEC en 2017. Ainsi, estime le S.P du HCIN, ce projet est intéressant à double titre, à travers d’abord le transfert de technologie, pour la génération de l’utilisation de pétrole dans la production d’énergie électrique mais ensuite une opportunité d’économie par la réduction des coûts de production et partant une maîtrise des tarifs d’électricité du côté du consommateur. « La signature de ce contrat a été rendue possible grâce à la volonté, à l’implication et à l’engagement personnel des plus hautes autorités, au premier rang desquelles, SEM Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger », a-t-il souligné. L’intervenant a ensuite convié le promoteur à ne ménager aucun effort pour réaliser les infrastructures visées, dans les délais et dans les normes, selon le cahier de charge. « Nous invitons aussi les autres parties prenantes, à accompagner, de façon sincère pour que dans six mois nous ayons la première centrale de production électrique dirigée par un privé au Niger », a-t-il suggéré.
Par la suite, le D.G de la Nigelec M. Halid Alhassane et le PDG du Groupe Istithmar West Africa, M. Baba Ainina Moulaye, ont répondu à quelques questions posées par les journalistes. Selon M. Halid Alhassane, ce projet vient à point nommé pour renforcer les capacités de production énergétique au Niger mais aussi pour pallier les multiples délestages qui proviennent du Nigéria et induisent des coupures de la fourniture électrique dans nos villes. M. Halid a aussi énuméré et rappelé tous les efforts qui sont réalisés par le gouvernement nigérien pour faciliter l’accès à l’énergie électrique aux citoyens nigériens. Notons que, malgré ces efforts, qui ont abouti à l’augmentation de la production nationale en énergie avec la mise en service de la centrale de Gorou Banda à Niamey, le Niger reste encore dépendant en grande partie de l’énergie importée du Nigeria.
Mahamadou Diallo(onep)
13/05/19