Que n’a-t-on pas encore dit de la force et des attraits de l’argent ? Pour certains, c’est l’argent qui fait le bonheur. D’aucuns clament : le fric, c’est chic ! Toujours est-il que la réalité crève les yeux. Et elle nous miroite à quel point, de nos jours, le pouvoir de l’argent pèse de tout son poids sur la balance pour corrompre les esprits, en nous entrainant vers une défaite totale des valeurs sociales jadis dominées par la confiance mutuelle, la fraternité et surtout la solidarité.
Et voilà que, de nos jours, à cause de l’influence de l’argent, le moindre service rendu au prochain est monnayé, et se paie rubis sur ongle. Vous envoyez un enfant vous acheter quelque chose chez le boutiquier du coin, le chérubin vous rétorquera que ‘’ça consomme du carburant’’, autrement il faudra payer pour. Vous sollicitez un coup de main d’un groupe de jeunes gens pour pousser votre vieille guimbarde de voiture qui refuse de démarrer, ils vous parleront en terme clair de ‘’contrat’’ pour le prix de la poussée, etc.
De simple moyen d’échanges commerciaux, l’argent est devenu, par ces temps qui courent, une véritable fin en soi. C’est, on peut dire, la chose la plus convoitée. Tant et si bien que ces coupures de papiers à l’odeur forte et ces petites pièces rondes sont en passe d’empester la vie sur terre. Désormais, c’est l’argent qui régule les liens de parenté, d’amitié, et même l’atmosphère du foyer conjugal. C’est encore l’argent qui détermine le rang social, qui vous donne droit aux honneurs, et qui sert de clé pour vous ouvrir toutes les portes. Toutes choses qui expliquent pourquoi tout le monde se trouve lancé dans une ruée vers la fortune.
Aujourd’hui, il y en a (et ils sont nombreux !) qui ne reculent plus devant les obstacles et les moyens de se faire de l’argent, beaucoup d’argent ! Et l’enjeu, quand on arrive à en amasser à profusion, c’est de pouvoir le mettre à l’abri des regards envieux et des ‘’brouteurs’’ pour lesquels l’escroquerie est devenue un corps de métier à part entière. Ce qui est une autre paire de manches…Car, ceci expliquant cela, à la ‘’boulimie financière’’ des uns, est venue se greffer l’audace des escrocs et autres malfrats boutonneux tapis dans l’ombre, devenus As dans l’art de vous extorquer votre ‘’chère’’ fortune.
Le hic avec le fric, c’est qu’il mine gravement des rapports sociaux. Aussi, à cause de cette forte tentation que l’argent exerce sur les hommes, il n’est plus question de faire confiance à autrui. Car il y a toujours des ‘’malins’’ qui, une fois la somme en poche, n’hésiteront pas à te la ‘’carotter’’ avant de se fondre dans la nature.
Devant cette dérive corruptrice que le fameux billet de banque exerce sur le monde des humains, on est tenté de regretter les temps immémoriaux du système de troc, et du fameux cauri, où les démons du ‘’fric à tous prix’’ n’étaient pas encore là pour empester les rapports entre frères et sœurs, maris et femmes, cousins et cousines, amis et amies, et même entre pères et fils.
Assane Soumana(onep)