A l’instar des autres pays du continent, le Niger a célébré, hier dimanche 21 novembre 2021, la 10ème Journée Africaine de la Sécurité Routière. Dans le cadre de la célébration de cette édition placée au Niger sous le thème de «La vitesse excessive : cause principale des accidents de la route au Niger», le ministre des Transports, M. Oumarou Malam Alma, a livré un message. Dans cette adresse, le ministre a d’abord présenté, aux noms des plus hautes autorités nationales, ses condoléances aux familles des victimes des accidents de la route, exprimé sa profonde compassion et souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Il a par la suite décliné les tristes statistiques mondiales et nationales des victimes des accidents routiers.
Citant l’OMS, M. Oumarou Malam Alma a indiqué que les accidents de la route ont fait en 2020, environ 1.350.000 tués, 50.000.000 de blessés et une perte économique estimée à 518 milliards $ US, équivalent à 291.116 milliards de FCFA. Il a ajouté que le taux moyen de décès dus aux accidents de la circulation routière à l’échelle mondiale est de 18,2 pour 100. 000 habitants. Ainsi, on enregistre un mort toutes les 24 secondes sur les routes dans le monde. L’Afrique est en tête en termes de victimes d’accidents de la circulation routière avec 26,6 décès pour 100.000 habitants. Evoquant le cas du Niger, le ministre des Transports a regretté que la situation des accidents soit plus préoccupante dans notre pays qui occupe le 21ème rang en Afrique sur 34 pays classés avec 23,6 tués pour 100.000 habitants en 2016.
«En 2020, notre pays a enregistré 7.248 accidents corporels, 1.405 morts, 3.625 blessés graves et 7.558 blessés légers. A cela, il faut ajouter des personnes handicapées à vie et des dégâts matériels considérables», a déploré le ministre. Selon la CEDEAO, a-t-il poursuivi, la perte économique liée à ces accidents pour notre pays est estimée à 237 milliards de FCFA par an, soit l’équivalent de 2% du PIB. Malheureusement, a-t-il regretté, les accidents de la route croissent chaque année. Ainsi, entre 2019 et 2020, le nombre des accidents a augmenté de 10% et celui des morts de 66%. Les principales causes des accidents, selon lui, sont surtout liées aux mauvais comportements humains dans la circulation routière.
Cependant, M. Oumarou Malam Alma a déclaré que les accidents de la route ne sont pas une fatalité. «On peut réduire leur fréquence et leur gravité. Les institutions internationales, régionales et sous régionales s’organisent et développent des stratégies pour apporter des réponses appropriées à cette menace planétaire», a noté l’intervenant, rappelant au passage que les Nations Unies (ONU) ont déclaré 2011-2020 «Décennie Mondiale de la Sécurité Routière». Cette décennie a été reconduite pour la période 2021-2030. Quant à l’Union Africaine (UA), elle a adopté la Charte Africaine sur la Sécurité Routière en 2016. La Commission de la CEDEAO s’est-elle, engagée pour l’élaboration d’une politique et d’une charte communautaires de la sécurité routière dont le processus est dans sa phase finale. Et l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a, elle, élaboré un programme communautaire de sécurité routière avec plusieurs directives dont celle instituant un schéma harmonisé de gestion de la sécurité routière en 2009. «Au Niger, le cadre institutionnel et règlementaire a été rénové par la réactualisation du code de la route et la création de l’Agence Nigérienne de la Sécurité Routière (ANISER) en 2014», a-t-il rappelé.
En rapport avec le thème de cette édition pour le Niger, le ministre Alma a reconnu que la vitesse excessive est à la base d’environ 26% des accidents au Niger. «C’est pourquoi, j’en appelle à une allure modérée sur les routes nigériennes afin de réduire la perte en vie humaine qu’elles occasionnent», a lancé le ministre des Transports. M. Oumarou Malam Alma a saisi l’occasion pour présenter ses félicitations et ses encouragements à la Police Nationale, à la Gendarmerie Nationale, aux Sapeurs-Pompiers, aux agents de la santé et du SAMU ‘‘pour tout le travail qu’ils abattent jours et nuits, à travers leurs démembrements dans toutes les régions, pour la sécurité des personnes et des biens sur les routes nigériennes’’.
Notons que cette Journée Africaine de la Sécurité routière a été instituée par l’Union Africaine le 29 janvier 2012. Elle est célébrée le 3ème dimanche du mois de novembre de chaque année, en même temps que la Journée Mondiale du Souvenir des Victimes des Accidents de la Route, pour une prise de conscience sur les accidents en Afrique.
Mahamadou Diallo(onep)