Le Premier ministre, Chef du gouvernement, Ouhoumoudou Mahamadou, a procédé, hier 22 novembre 2021, à Margou Béné (Département de Birni N’Gaouré), au lancement de la 2ème édition de la semaine du paysan. Organisée par la Plateforme Paysanne du Niger (PFPN), cette rencontre du monde rural a vu la participation des centaines de paysans et paysannes venus de 205 communes des 8 régions du Niger, des responsables d’organisations paysannes d’Afrique de l’ouest, des experts des secteurs agro-sylvo-pastoral et halieutique, des vulgarisateurs, etc. Placée sous le thème : ‘‘Rendre attractif le secteur Agro-Sylvo-Pastoral et Halieutique dans un contexte de changement climatique et d’insécurité’’, cette semaine, qui s’étendra du 22 au 26 novembre 2021, est couplée avec la Journée du Paysan et à l’Université Paysanne. Ainsi, durant 4 jours les participants échangeront sur divers défis auxquels ils font face et proposeront des pistes de solutions et permettre au gouvernement d’y faire face. Des allocutions, des conférences débats, des panels, des expositions-ventes, des animations culturelles sont au menu de l’évènement.
Dans son discours d’ouverture, le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou a noté que la présence massive des acteurs du secteur rural témoigne de toute l’importance qu’ils accordent à ce secteur en général et aux producteurs agro sylvo pastoraux en particulier. «Et en cela vous confortez le choix de son Excellence Mohamed Bazoum, Président de la République, Chef de l’Etat, qui a fait de l’agriculture un des axes majeurs de son programme de renaissance», a déclaré le Chef du gouvernement. Ce qui, selon lui, est fort justifié, puisque l’Agriculture constitue le moteur de l’économie nationale avec une contribution de plus de 42% au PIB, elle contribue à 44% des recettes d’exportation et représente une source d’emploi pour plus de 80% de la population. Il a ajouté que dix ans après la mise en œuvre de l’Initiative 3N, la stratégie nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle, les principaux acteurs du monde rural se retrouvent aujourd’hui à Margou Béné à la fois pour commémorer la Semaine du paysan aussi pour engager des réflexions fécondes sur les voies et moyens de transformer qualitativement l’économie rurale de notre pays.
M. Ouhoumoudou Mahamadou a reconnu que le choix du thème retenu n’est pas anodin. «Le contexte s’y prête aussi car, notre pays a subi cette année un véritable choc lié aux effets du changement climatique. Le cycle des pluies est complètement perturbé. A l’installation tardive de la saison ont succédé des inondations, elles-mêmes suivies par un arrêt précoce des pluies. Le résultat est doublement désolant : aux nombreuses familles ayant perdu leur production, leur habitat du fait des inondations, s’ajoutent des familles encore plus nombreuses qui sont en situation de vulnérabilité, plus ou moins sévère, du fait d’un arrêt précoce des pluies, ou du fait des attaques des ennemis de cultures et ou du fait de la perte du pâturage», a déploré le Premier ministre. Comme conséquence de ces chocs sécuritaires et climatiques, a poursuit le Premier ministre, il en est résulté une campagne agricole globalement médiocre avec un déficit céréalier estimé à près de 40%, et un déficit fourrager estimé à 54%.
«Cette situation a conduit le gouvernement à élaborer un programme d’urgence couvrant la période de novembre 2021 à mars 2022 en attendant l’élaboration d’un plan global de soutien couvrant l’inter-période entre deux saisons de récolte», a-t-il rassuré. Pour le Chef du gouvernement, cette rencontre se veut un cadre de dialogue franc, direct et sincère entre décideurs politiques au plus haut niveau et les productrices et producteurs. «Elle nous offre une opportunité pour réaffirmer aux producteurs et productrices, charpentes du développement rural, notre volonté politique d’atteindre les objectifs majeurs du Programme du Président de la République dont entre autres l’augmentation de la productivité, la diversification des productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques, le développement des filières agropastorales à haut potentiel et l’agro-industrie avec la création d’une industrie agroalimentaire par région en prélude à l’accès au marché continental dans le cadre de la ZLECAf», a souligné Ouhoumoudou Mahamadou.
«L’Initiative 3N est une réponse aux problèmes récurrents de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. Cette stratégie a permis au Niger d’éviter les scènes récurrentes de déplacements massifs des populations pour cause de famine et d’hécatombes du cheptel à cause des campagnes agropastorales déficitaires. Elle a contribué à l’atteinte de la cible n° 1 de l’OMD visant la réduction de moitié de la prévalence de la sous-alimentation», a-t-il estimé. Dans le cadre du thème retenu, le Premier ministre a proposé des sujets qu’il juge nécessaires et importants que les participants abordent. Il s’agit de l’utilisation des semences de céréales à cycle court et l’encouragement de la recherche agronomique à s’intéresser à ce domaine ; du renforcement producteurs de la coopération entre les vulgarisateurs agro-sylvo et pastoraux, afin de connaitre leurs préoccupations et y apporter des réponses ; l’acquisition et l’utilisation des intrants agricoles notamment les semences améliorées, les engrais et la fumure organique, les produits phytosanitaires et vétérinaires, le matériel de mécanisation de la production et de la transformation ; de la domestication de l’eau de pluies par le biais des barrages et seuils d’épandage, le développement de l’exploitation des nappes souterraines et l’organisation de la commercialisation et l’accès aux marchés porteurs.
«Le gouvernement a conscience des grands enjeux qui sous-tendent le secteur rural et de son importance pour la quiétude sociale et l’épanouissement social pour les populations rurales. Il demeure convaincu qu’il faut donner au secteur agricole le poids qu’il mérite pour assurer la sécurité alimentaire des ménages dans un économie mondialisée», a indiqué le Chef du gouvernement. «Le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Bazoum Mohamed attend beaucoup de vos assises, fort de la conviction que le Gouvernement n’a pas le monopole de la réflexion», a conclu M. Ouhoumoudou Mahamadou.
Mahamadou Diallo, envoyé spécial(onep)