Le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Me Issaka Souna a présidé, hier matin à Niamey, l’ouverture de l’atelier national de validation du rapport de l’étude du contentieux du cycle électoral 2017-2021. Cette rencontre de deux jours, organisée par la CENI avec l’appui financier du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a réuni les acteurs impliqués dans la gestion du contentieux électoral 2017-2021.
Le président de la CENI a d’abord souligné les avancées enregistrées par le Niger au cours du cycle électoral 2017-2021 qui a débouché sur la première transmission pacifique du pouvoir d’un président élu à un autre président élu, consacrant ainsi un démarrage heureux de
l’alternance démocratique dans la plus haute responsabilité de l’Etat. Me Issaka Souna s’est ensuite appesanti sur le contentieux électoral, qui, a-t-il dit, a sa place cardinale dans le mécanisme de règlement des conflits électoraux qui concernent toutes les formes de conquête du pouvoir à tous les niveaux, tant pour des élections locales que pour des élections législatives et présidentielles. Le contentieux électoral, a expliqué Me Issa Souna, met en exergue les contestations de nature diverse émises par des candidats, des électeurs, des organes de gestion des élections, la société civile, les voies de recours utilisées dans le cadre de ces contestations mais aussi les solutions politiques et ou juridictionnelles qui en découlent.
Il eut été plus judicieux, a souligné le président de la CENI, de prévenir les contestations par des lois claires et complètes adoptées dans des meilleures des conditions
possibles, les solutions contentieuses peuvent être acceptées ou contestées selon les positions de parties en présence. «Il n’est pas rare même dans les contextes où la loi est limpide et la décision exemplaire, qu’une partie en
litige soupçonne l’organe de gestion des élections ou la
juridiction de jugement d’avoir agi ou tranché en faveur d’un camp», a reconnu Me Issaka Souna. A ce propos, a-t-il précisé, il convient de rappeler que dans tous les cas, le recours juridictionnel demeure la meilleure solution pour mettre fin aux disputes électorales. Toutefois, a affirmé Me Issaka Souna, il faut reconnaitre que la complexité et la technicité des procédures judiciaires peuvent constituer des obstacles objectifs pour les justiciables peu informés et formés à l’exercice laborieux des voies de recours.
La CENI a voulu cet atelier
inclusif parce qu’il répond à la fois à un besoin et à une
demande qui est ressortie explicitement des recommandations de l’atelier d’évaluation du cycle électoral 2017-2021, tenu en juin 2021, avec la participation de tous les acteurs électoraux, a fait savoir le président de la CENI.
Pour le représentant résident adjoint du PNUD au Niger, M. Eloi Kouadio IV, cette initiative de la CENI consolide la marche inédite du Niger vers
une gouvernance démocratique de référence et pourrait ainsi constituer une innovation prometteuse pour l’établissement d’un organe pérenne de gestion des élections. Il a aussi insisté sur l’importance de cet exercice d’échange et de partage qui permet d’examiner le volume du contentieux et la qualité du règlement pour contribuer à faire avancer les processus électoraux. Cette démarche de réflexions prospectives
impliquant les acteurs clés, a dit M. Eloi Kouadio IV, contribue sans aucun doute à l’enrichissement du débat sur la transparence et la justice dans les élections. «Les leçons
tirées permettront de mieux prendre en charge les élections futures au Niger et constitue ainsi un modèle de référence dans la sous-région», a affirmé le Représentant résident adjoint du PNUD. Il a enfin renouvelé la confiance du PNUD à la CENI et confirmé la poursuite de leur engagement technique.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)