Malik Alghamadou Farouk est né en 1947 à Azelig, dans le département de Tchintabaraden. Confié à son oncle, il fréquenta l’école coranique à partir de 1960 auprès d’un certain Alhaji Ghousman, qui lui enseigna les préceptes de l’islam. En 1972, Malik commence à travailler comme maçon dans le département d’Arlit, avant de devenir par la suite employé de la compagnie minière d’Akouta (COMINAK). Dans son enfance, il était déjà passionné de l’écriture tamasheq. A la retraite depuis plus d’une décennie, marié et père de 8 enfants, Malik se consacre à la poésie et au conte en langue et participe à l’encadrement de la jeunesse à Tahoua et à Arlit, dans ce sens.
Malik est auteur de nombreux textes en hausa et en tamasheq. Les poèmes et contes tamasheq de Malik sont reproduits aujourd’hui, en livres, en alphabet tifinagh et toujours accompagnés d’une traduction française. Le conteur était au festival Kel Tamasheq organisé à Balleyara du 8 au 9 janvier 2022.
Sa carrière d’auteur a débuté, suite à sa rencontre avec Dr Hamada Alhamid de l’INDRAP et Dr Alhad de l’UNESCO. «Ils m’ont proposé de rassembler mes écrits pour en faire des livres avec des traductions. Ce sont eux qui traduisent en français mes contes et poèmes», confie Malik, au sortir de sa prestation à l’ouverture du festival Kel Tamasheq à Balleyara. Il a à son actif trois livres édités par l’Institut national de documentation, de recherche et d’animation pédagogique (INDRAP).
Sur la table de son stand au festival, Malik a exposé des exemplaires de ses deux ouvrages : «Les Contes Kel Tamasheq» et «Le Trésor Kel Tamasheq». En effet, ces livres viennent juste de paraitre et sont à la disposition du public nigérien en général et de la jeunesse touareg en particulier. «Mes contes sont ceux racontés oralement par nos ancêtres, génération après génération», indique Malik.
En poème, ses vers sont thématiques et s’adressent surtout à la jeunesse. Dans l’un de ses textes il compare l’homme ignorant à l’âne, prônant l’importance du savoir contre l’ignorance. La paresse, l’hygiène, l’apprentissage, et le respect des ainés sont entre autres les sujets qui l’ont inspiré le plus. «C’est la première fois que je présente mes livres», dit-il.
«Le conte fait sortir de l’ennui. Tu apprends des histoires, certes fictives, mais très instructives et souvent marrantes. Il y’a toujours une leçon à tirer», estime le poète conteur. Le vieil homme de 74 ans est venu au festival Kel Tamasheq à Balleyara en compagnie de quatre amis, ses petits-fils.
Ismaël Chékaré(Onep), envoyé spécial