En marge de la revue sectorielle de l’Eau et de l’Assainissement, les partenaires techniques et financiers de ce secteur et l’Etat se sont retrouvés hier matin à Niamey pour débattre sur le sujet afin de trouver des solutions aux défis qui affectent le secteur. Ils étaient tous là, les grands acteurs du domaine de l’hydraulique et de l’Assainissement sous la présidence du ministre de l’hydraulique et de l’Assainissement, Pr Issoufou Katambé, en vue principalement d’accélérer la mise en œuvre du Programme Sectoriel Eau, Hygiène et Assainissement (PROSEHA) 2016-2030.
Dans son mot introductif, le ministre de l’hydraulique et de l’Assainissement a relevé que certes des progrès ont été enregistrés, mais demeurent insuffisants face aux énormes défis auxquels le secteur est confronté. Pour relever ces défis, le Gouvernement du Niger a adopté le 9 mai le Programme Sectoriel Eau , Hygiène et Assainissement (PROSEHA) 2016-2030, pour garantir l’accès de tous à des services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement à l’horizon 2030 . Il a expliqué que ce programme tient compte des Objectifs du Développement Durable (0DD) qui cadrent parfaitement avec le Programme de Renaissance Acte 2 de SE Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l’Etat.
Selon lui, ce programme présente clairement les besoins en financement du secteur et la procédure de mise en œuvre pour atteindre les résultats escomptés, à savoir l’approche programme. Aussi, pour accélérer la mise en œuvre de ce programme, un outil a été mis en place, à savoir le Mécanisme Commun de Financement (MCF) dont l’adhésion de tous les partenaires s’avère être indispensable pour relever les défis. Il a réaffirmé l’attachement et l’engagement du Gouvernement à rendre opérationnel ce Mécanisme avant de féliciter tous les acteurs pour le choix du thème central de la revue sectorielle 2019, à savoir «Nexus Humanitaire Développement » qui, de son point de vue, devra être davantage débattu et exploité au regard de sa pertinence pour le développement du secteur.
Le chef de file des partenaires, M. Eric Diezt, s’est dit réjoui des avancées réalisées sous l’impulsion et le leadership du Pr Katambé avant de souligner que les efforts consentis mutuellement ne sont pas suffisants pour répondre aux objectifs fixés. Tout en relevant quelques engagements essentiels, notamment les engagements d’« apporter les appuis techniques et financiers nécessaires pour la mise en œuvre du PROSEHA et PANGIRE » et l’engagement de
« s’aligner sur le PROSEHA et le MCF des Partenaires et Financiers., il a précisé « qu’il est indéniable et bien reconnu bien au-delà de nos frontières que le Ministère s’est doté de documents stratégiques innovants et pertinents qui constituent des outils de planification alignés à l’objectif du Développement Durable ODD6 qui vise à garantir « l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable ».
Selon lui, les PTF présents aujourd’hui s’alignent à ces documents stratégiques et apportent des appuis techniques et financiers pour la mise en œuvre du PROSEHA et PANGIRE. Pour le Chef de file des partenaires, concernant l’engagement 13 : 1/3, des investissements dans le secteur au milieu rural sont canalisés par le MCF. « Nous encourageons le Gouvernement de redoubler les efforts à ce que tous les partenaires s’alignent au MCF et à l’approche programme. Le Ministère a démontré l’efficacité et l’efficience de ce mécanisme et nous devons soulager les agents du ministère et ne plus dupliquer les instances de décisions et de concertation. En ce qui concerne les financements, nous nous réjouissons de l’intensification des engagements à travers le ralliement au MCF d’autres partenaires dans le cadre du Programme de Développement d’urgence. D’après lui, ils vont continuer à faire le plaidoyer afin d’investir davantage dans ce secteur vital. « Investir dans ce secteur engendre un impact dans le domaine de la sécurité alimentaire, de la santé publique, de l’éducation et de la lutte contre la pauvreté et de l’énergie. En analysant la performance de notre secteur, nous constatons que malgré nos efforts, la croissance démographique ralentit l’évolution des principaux indicateurs. Alors qu’en milieu urbain, le taux de desserte en eau potable atteint 95, 22%, en milieu rural, seulement 46, 31% de la population rurale a accès à l’eau potable », a dit M. Diezt avant de dire que face aux défis, les acteurs doivent changer de paradigme pour un financement plus accru du secteur. A cet égard, a-t-il déclaré, il est important que l’engagement 4 du Gouvernement, à savoir la création et l’opérationnalisation du Fonds National de l’Eau et de l’Assainissement, se concrétise. Il a toutefois insisté sur l’accélération du transfert des compétences et des ressources aux communes et l’exercice effectif de la maitrise d’ouvrage par les collectivités territoriales. Il a réitéré au nom des PTF du secteur leur volonté inébranlable de continuer à soutenir le Niger dans le développement social, durable et pacifique.
Aîssa Abdoulaye Alfary (onep)