L’essentiel des organes de la presse nigérienne disposent des rubriques et des émissions qui traitent des sujets relatifs à la santé. Mais l’animation de ces rubriques et émissions sur la santé est un véritable casse-tête pour les journalistes nigériens. Depuis un certains temps, le secteur de la santé semble quasiment verrouillé pour la presse. A titre illustratif, aucun journaliste ne peut accéder aujourd’hui à un médecin ou un acteur de la santé en exercice à l’Hôpital national de Niamey, quel qu’en soit la nature du reportage, sans une autorisation du Ministère en charge de la Santé et un ordre de mission. Et les exemples sont légion !
Pour casser cette barrière et faciliter l’accès des journalistes aux sources d’information dans des meilleures conditions, le Ministère de la Santé publique, de la Population et des Affaires sociales à travers la D.A.I.D/RP a organisé un atelier du 9 au 11 février 2022 à Sorey, commune rurale de Liboré. Cet atelier a pour objectif d’améliorer les relations entre les hommes des médias et les acteurs de la santé à travers l’élaboration d’un document dit ‘’Livret d’Animation des Plages Santé’’. Une fois élaboré, ce document servira de guide pratique pour les acteurs de la santé, les reporters et les animateurs des rubriques et émissions de santé.
Au cours des travaux, le draft de ce livret et un projet d’arrêté portant création d’un comité chargé de l’animation des plages santé ont été présentés aux participants. Les participants à l’atelier, essentiellement composés des spécialistes de la santé, des communicateurs et des journalistes, ont échangé sur les recommandations issues des précédents ateliers (celui de Bangoula et Liboré); rappelé les thématiques retenues en 2020 ; proposé les thématiques qui seront abordées courant 2022, répertorié les spécialistes pour mettre à la disposition des médias, etc.
A l’ouverture des travaux, le président de séance Dr Moussa Oumarou, médecin spécialiste a notifié que cet atelier est un processus dont les fruits seront très bénéfiques pour la population. «Notre but c’est de sensibiliser la population et pousser les maladies hors de chez nous. Il y a beaucoup de journalistes qui se plaignent des barrières qu’ils rencontrent lorsqu’ils veulent réaliser des reportages dans le domaine de la santé. Les hommes de médias qui s’intéressent aux questions de santé disent qu’ils rencontrent beaucoup de difficultés, notamment l’exigence des autorisations. Et même les médecins ne peuvent s’exprimer sur certains sujets sans autorisation. Nous les médecins, nous avons envie de ‘’vomir ce que nous avons’’, c’est-à-dire nos connaissances pour sensibiliser les populations» a expliqué Dr Moussa Oumarou.
Plusieurs thématiques ont été retenues pour sensibiliser la population durant l’année 2022. Parmi ces thématiques, il y a les sujets en lien avec les SR (santé de la reproduction), le paludisme, la malnutrition, les maladies diarrhéiques, le cholera, les insuffisances respiratoires aigues(IRA), les allergies, la lèpre (nouveau cas par rapport au sous dépistage), l’atopie, les cancers, le counseling prénuptiale, les maladies infectieuses, les accidents de la route, l’hygiène en milieu hospitalier, les hémorragies, l’insuffisance rénale, etc. Et un répertoire des médecins spécialistes (volontaires, prêts et disponibles pour répondre aux sollicitations des médias) a été élaboré. Ce répertoire contenant l’adresse et les spécialités des médecins volontaires sera mis à la disposition des médias du Niger.
A l’issue des travaux, plusieurs recommandations ont été formulées pour un meilleur fonctionnement des rubriques et émissions sur la santé afin de sensibiliser et informer les populations.
Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)