La directrice générale du conseil nigérien des utilisateurs des transports publics, Mme. Tchima Moustapha, a rencontré hier matin les chargeurs et autres intervenants de la chaine de transport. Cette rencontre est placée sous le thème
« relance du partenariat statutaire entre le CNUT et les chargeurs ». Elle s’inscrit dans le cadre du programme de travail du CNUT et a pour objectif de faire le rappel des missions statutaires de la structure, d’échanger sur les conditions actuelles des échanges commerciaux internationaux et enfin de faire part de certaines initiatives du CNUT pour l’année 2022 afin de recueillir les préoccupations et suggestions des participants .
Après avoir rappelé les différentes missions assignées au CNUT, Mme Tchima Moustapha a indiqué que pour mieux s’acquitter de ses missions, le CNUT s’est installé dans les ports de transit, le long des corridors et sur les postes frontaliers depuis 38 ans. Ce dispositif, a-t-elle précisé, permet au Conseil nigérien des utilisateurs des transports publics de suivre de près le trafic en transit grâce aux documents d’accompagnement de la marchandise, de collecter et de publier les données statistiques sur le commerce extérieur du Niger. Il permet aussi, a-t-elle ajouté, de maintenir des contacts permanents avec les gestionnaires des corridors de transit et de mieux organiser les actions de formation et d’encadrement des chargeurs.
Evoquant la question de l’approvisionnement du pays en produits de base pour les populations, pour les équipements industriels et même pour les exportations des matières premières, elle a fait savoir que le Niger utilise 5 corridors de transit qui sont : le corridor béninois, le corridor togolais, le corridor ghanéen, celui de la Côte-d’Ivoire et enfin le corridor nigérian. Et a confié Mme Tchima Moustapha, tout ne se passe pas comme on le souhaite sur les corridors, car a-t-elle déploré, « les importations et exportations subissent des coûts et délais supplémentaires ». A ce niveau, elle a relevé les difficultés fréquemment rencontrées au niveau desdits corridors de transit dont : les tracasseries routières et contrôles douaniers intempestifs, les changements intempestifs et parfois de manière unilatérale de la réglementation et des pratiques pour instituer parfois des taxes et des droits sur la marchandise en transit. A cela s’ajoute des pénalités pour le retard de chargement des camions ou bien de dispense de balise, les vols des marchandises par éventration des bâches de protection le long de la traversée de certains corridors par des délinquants, le coût exorbitant du bordereau de suivi de cargaison (BSC) qui est prélevé sur les marchandises en transit en violation des conventions internationales en matière de transport et le scanning sélectif des conteneurs destinés au Niger dans certains ports.
Et afin de mieux s’organiser face aux partenaires pour en tirer le meilleur profit, la directrice générale du CNUT a fait part de quelques actions envisagées au titre de l’année 2022 par son service. Il s’agit notamment de : l’organisation de réunions trimestrielles du cadre de concertation en vue de maintenir un contact permanent avec les opérateurs économiques et d’assurer une veille. Il est également prévu la signature d’un mémorandum d’entente entre le CNUT et les différents ports secs du Nigéria, l’organisation des visites aux chargeurs et autres intervenants de la chaine de transport à Niamey et dans les régions, pour une meilleure prise en charge des préoccupations. Aussi, a annoncé Mme Tchima Moustapha, il est envisagé l’organisation d’une quatrième journée du chargeur nigérien, l’organisation de sessions de formation au plan national et des journées d’informations dans les représentations portuaires. Enfin, le CNUT prévoit la réalisation de l’enquête sur les coûts et délais d’acheminement des marchandises afin de disposer des données actualisées.
Par ailleurs, a-t-elle souligné, des instructions fermes ont été données aux responsables des représentations portuaires et des antennes régionales pour s’investir davantage dans l’assistance directe aux chargeurs et aux conducteurs routiers.
Par Rahila Tagou(onep)