Le Niger, à l’instar de la communauté internationale, célèbre aujourd’hui 25 avril, la journée mondiale de lutte contre le paludisme, instituée par l’Organisation Mondiale de la Santé depuis 2007. Le thème retenu cette année est «Innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies». Cette journée est l’occasion de mettre en lumière les efforts fournis dans la lutte contre cette maladie et célébrer les progrès réalisés dans le domaine. Notre pays se joint au partenariat pour faire reculer le paludisme. A cette occasion, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, M. Illiassou Idi Maïnassara a livré hier, un message.
D’après le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, depuis 2000, le monde a fait des progrès historiques dans la lutte contre le paludisme, sauvant des millions de vies humaines. «Cependant, la moitié de la planète est toujours exposée au risque de contracter la maladie évitable et traitable, qui coûte la vie à un enfant toutes les deux minutes. L’OMS appelle à investir et à innover pour trouver de nouvelles approches de lutte contre les vecteurs, de nouveaux produits de diagnostic, de nouveaux médicaments antipaludiques et d’autres outils et stratégies en vue d’accélérer les progrès dans la lutte contre cette maladie», a-t-il expliqué.
Selon M. Illiassou Idi Maïnassara, le paludisme est fortement endémique au Niger. Ce qui signifie que toute la population est exposée à la maladie. «Chaque année, plus de quatre millions de cas de paludisme sont enregistrés dans les différentes formations sanitaires dont la plupart touchent les enfants de moins de cinq ans», a-t-il déclaré. A titre illustratif, le ministre souligne 4.249.208 cas positifs dont 4.170 décès ont été rapportés en 2021. «Chez les enfants de moins de 5 ans, 2.054.482 cas ont été enregistrés et pris en charge par nos formations sanitaires et les relais communautaires», a-t-il précisé.
Le ministre Illiassou Idi Maïnassara a indiqué que des efforts de prévention contre le paludisme ont été intensifiés à travers l’organisation des campagnes de distribution de Moustiquaires Imprégnées d’Insecticide à Longue Durée d’Action (MIILDA) au cours des six dernières années, ayant permis de fournir une moustiquaire pour deux personnes. «Cette distribution de porte en porte a été une opportunité pour les agents de santé communautaires, d’échanger plus directement avec les familles et de s’assurer qu’elles comprennent pourquoi et comment utiliser correctement les moustiquaires», a-t-il déclaré.
Le ministre en charge de la Santé a fait remarquer que ces dernières années, le Programme National de Lutte contre le Paludisme a adopté, en matière de prévention, des nouvelles démarches tenant compte de la pandémie de la COVID-19, en adaptant certaines stratégies pour privilégier la démarche porte à porte concernant certaines interventions, en particulier la distribution gratuite et massive des moustiquaires et la chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS). «La prise en charge des cas a été améliorée au moyen des réseaux d’agents de santé communautaire qui aident à la détection précoce des cas et fournissent des traitements aux patients ou les orientent vers des centres de santé les plus proches», a-t-il soutenu.
L’observance du traitement par la chimio-prévention du paludisme a permis, selon le ministre en charge de la Santé, de constater des difficultés liées au respect de la prise des médicaments. Il a ajouté que la première dose est administrée en présence des agents de santé communautaires. Quant aux deuxième et troisième doses, elles sont données par les mères ou gardiennes d’enfants sans aucune supervision. «De nombreux techniciens ont été formés pour la préparation et la lecture des lames au laboratoire ; ce qui a permis la réussite du diagnostic du paludisme dans les formations sanitaires» a rappelé le ministre en charge de la Santé.
Pour booster davantage ses résultats, le Programme National de Lutte contre le Paludisme a consolidé ses stratégies à travers le parrainage de la première dame, Mme Hadiza Bazoum, le réseau parlementaire pour la lutte contre le paludisme. «Il s’agit d’encourager les leaders communautaires et d’autres secteurs pour renforcer leur engagement en faveur de la lutte contre le paludisme et à contribuer à la mobilisation de ressources domestiques supplémentaires afin de combler les gaps. Nous devons davantage impliquer pleinement les dirigeants politiques et administratifs, les communautés, la société civile, les agents de santé et le secteur privé pour innover afin de sauver les vies humaines», a-t-il exhorté.
Mamane Abdoulaye(onep)