Les travaux en séance plénière de la première session ordinaire au titre de l’année 2022, dite session des lois de l’Assemblée nationale se poursuivent à l’hémicycle, Place de la Concertation. La plénière du samedi 28 mai 2022 a été réservée au contrôle de l’action gouvernementale à travers les questions d’actualité, avec l’interpellation de quatre (4) membres du gouvernement sur lesquels un était absent à savoir le ministre de l’Elevage en mission d’Etat. Les autres membres du gouvernement étaient présents pour répondre sur des questions relatives à la santé, la sécurité, et à la Justice au sujet de l’affaire de Téra où trois personnes ont perdu la vie lors des manifestations contre le passage d’un convoi des forces françaises. La séance plénière a été présidée par le premier vice-président de l’Assemblée nationale, M. Kalla Ankouraou.
Il faut rappeler que les séances sur les questions d’actualité sont organisées deux samedis sur quatre. Les députés nationaux interpellent ainsi des membres du gouvernement pour être éclairés sur l’action gouvernementale. Chaque député a trois (3) minutes d’horloge pour poser sa question et le ministre interpellé dispose de cinq (5) minutes pour répondre. Les questions d’actualité sont précises et concises avec un caractère spontané et ne sont ni déposées au préalable ni publiées au journal officiel.
Ainsi, la première question d’actualité a été posée par le député, Pr. Sanoussi Soumuila qui s’est adressé au ministre de la Défense Nationale, M. Alkassoum Indatou pour savoir si le gouvernement dispose d’un plan de sortie définitive de la crise sécuritaire que connaît le Niger.
En répondant au député, le ministre de la Défense Nationale, M. Alkassoum Indatou a indiqué que la question est essentielle. En effet, selon lui, les nigériens font face à une guerre qui leur est imposée depuis plus d’une dizaine d’années et vient de l’extérieur. « Nous subissons une guerre qui est venue d’ailleurs et nous résistons en conséquence. Le Niger a réussi à faire face à tous ces terroristes. Ainsi, les terroristes et les bandits n’ont pas de base au Niger », a affirmé le ministre de la défense nationale. « Nous ne savons pas quand la guerre va finir au Niger, tant qu’elle n’est pas finie au Nigeria, au Mali et au Burkina Faso. Aujourd’hui, il n’y a aucune armée nationale sur les frontières avec le Niger de ces trois pays. Mais, nous montons en puissance notre armée. Au début de la guerre, notre armée était de 9000 hommes. Maintenant elle est de 30 000 pour défendre notre pays », a-t-il déclaré.
Dans sa question le député, Pr. Sanoussi Soumuila a témoigné qu’à l’unanimité, les nigériens sont derrière leurs forces de défense et de sécurité, qui, nuit et jour, au péril de leurs vies, défendent la souveraineté du territoire. Ce terrorisme a-t-il dit est responsable de près de 1.200 pertes en vies humaines dont 700 civiles et 500 militaires, et a un coup social énorme avec des milliers des déplacés, la famine, l’aggravation de la pauvreté, la privation des droits d’aller et revenir. La situation a conduit le gouvernement à des prorogations récurrentes d’état d’urgence et aussi à des classifications des axes routiers verts en axes dits conditionnés et déclarés rouges.
Selon le Ministre de la défense, à ce jour, en ce qui concerne l’armement, le Niger a renforcé ses capacités. « Le nombre de nos aéronefs a hautement été amélioré, sans parler du nombre des bataillons spéciaux que nous avons en ce moment qui s’élève à 12, alors que c’était zéro au début de cette guerre. De ce fait, nous sommes en train de créer toutes les conditions nécessaires nous permettant d’assurer notre sécurité territoriale. Dieu merci notre armée réussit à garantir la sécurité sur les frontières citées avec l’offensive qu’elle mène », a expliqué le ministre Alkassoum Indatou.
Quant à la deuxième question, elle a été adressée au ministre de la Santé, de la Population et des Affaires Sociales, Dr. Idi Illiassou Mainassara par le député Idi Ango Ousmane qui voulait des informations sur la gestion de la pandémie de la Covid-19, sous l’angle financier et les résultats auxquels le Niger est parvenu. En lui répondant, le ministre en charge de la Santé Publique a soutenu que, la gestion de la pandémie du Niger a été la meilleure de la sous-région. Selon lui, les multiples témoignages de satisfaction adressés au gouvernement le prouvent. « Nous avons reçu plusieurs témoignages qui ont été adressés au Niger et plusieurs pays ont été déployés pour venir voir quelle était la magie et l’expérience des autorités du pays pour faire face à la pandémie », a-t-il martelé.
Pour répondre à cette pertinente question selon le ministre de la Santé Publique, la réponse mérite plusieurs heures pour dire exactement ce qui s’est passé. « Je peux vous assurer que le Niger est le seul pays à faire face à cette pandémie dès le début sur tout le continent, et je reste disponible à revenir ici devant la représentation nationale avec un temps plus large pour vous apporter toutes les informations détaillées sur la gestion stratégique et financière de la covid-19 », a-t-il dit aux députés nationaux.
La dernière question d’actualité a concerné le ministre de la Justice, Garde des Seaux, M. Ikta Abdoulaye Mohamed interpellé par le député Omar Hamidou Tchana qui voulait des explications sur la gestion de l’évènement de Téra par le gouvernement.
Dans un langage franc et direct, le ministre Ikta Abdoulaye a répondu à la préoccupation du député Omar Tchiana en lui disant que l’affaire dite de Téra est connue de tous les Nigériens. « Le gouvernement a rendu public un communiqué qui a détaillé tout le processus et le résultat de ce dernier ; en tant que membre du gouvernement, je ne peux que m’en tenir à ce communiqué, puisque c’est de cela qu’il s’agit », a-t-il lancé. « Cette affaire de Téra, relève du tribunal militaire car ce sont des infractions commises en période d’exception et dans une zone sous état d’urgence », a-t-il précisé.
En ce qui concerne le dossier d’un monsieur victime de coups et blessures volontaires avec arme et séquestration dont l’affaire est portée à la justice, le ministre en charge de la Justice a déclaré qu’après l’enquête de la Police Judiciaire six (6) personnes ont été arrêtées avec un mandat de dépôt. L’affaire a été jugée et ils ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis et 20 000 FCFA d’amendes chacun. Mais le juge a constaté dans le dossier que le conseil du plaignant a versé un retrait de plainte. « À ce jour, le plaignant n’a pas fait appel de la décision. La justice juge les dossiers et les actes qu’elle dispose. Jusqu’à ce jour, le plaignant n’a pas de recours », a expliqué le ministre en charge de la Justice.
Seini Seydou Zakaria(onep)