Du 23 au 27 mai 2022 s’est tenue à Lomé, capitale de la République togolaise, la 8ème conférence et Assemblée Générale de l’Association des commissions des finances des parlements des pays de l’Afrique de l’Ouest (WAAPAC- West Africa Association of Public Accounts Committees). Cette Assemblée Générale dont le thème est « rôle des parlements dans les mécanismes de relance économique post covid-19 » a rompu avec cinq (5) années de difficultés diverses empêchant la tenue régulière de ces conférences annuelles. A l’issue des travaux de l’Assemblée Générale, l’Honorable député Issaka Assoumane est élu président de l’Association des députés ouest-africains, membres des commissions des finances pour un mandat de deux (2) ans.
L’Association des commissions des finances des parlements des pays de l’Afrique de l’Ouest (WAAPAC) a été créée à Accra au Ghana le 26 janvier 2009 où se trouve son siège. Elle compte actuellement 12 parlements membres à savoir, le Benin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Gambie, Le Ghana, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo. Issaka Assoumane a rappelé que le Niger y a adhéré en 2012 et a accueilli en janvier à Niamey la 7ème conférence. Le WAAPAC vise à créer un réseau des commissions de Finances en vue de faciliter le partage d’expériences, l’appropriation des bonnes pratiques, d’harmoniser et de normaliser le travail parlementaire dans le domaine des finances publiques et pour participer de ce fait, à la promotion de la bonne gouvernance.
Pour rappel la 7ème édition tenue en 2017 à Niamey a été consacrée à la réflexion autour du rôle des parlementaires et des institutions supérieures de contrôle dans la lutte contre les flux Financiers Illicites (FFI) en Afrique de l’Ouest. La rencontre de Lomé quant à elle a été marquée par deux moments forts à savoir la conférence inaugurale sur les effets, les défis et les opportunités liées à la crise de la Covid-19 et les exposés présentés par chaque délégation sur « le débat d’orientation budgétaire et le vote parlementaire en période de crise » sans oublier de discussions portant sur la dynamique et les enjeux de la mobilisation des ressources.
Le président de la Commission des Finances et du Budget de l’Assemblée nationale du Niger, M. Issaka Assoumane a présenté devant les parlementaires ouest-africains l’expérience du Niger dans la mise en œuvre du Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) très appréciée par les pairs. En effet, le Débat d’Orientation Budgétaire (DOB) vise à contribuer au renforcement des pouvoirs de contrôle de l’Institution parlementaire afin d’améliorer son information sur l’évolution des finances publiques à moyen terme. C’est un exercice qui permet aux députés de renforcer leur information en amont du vote du projet de loi de finances et de donner leurs avis sur les hypothèses, les options de politiques économiques et leur traduction.
Le Niger a été porté à la présidence de cette association sous la conduite du président de la commission des finances et du budget, Honorable Issaka Assoumane. Pour lui, cette victoire montre que le Niger jouit d’une notoriété à l’extérieur. « Ce succès, nous le devons au bureau de l’Assemblée nationale dont le président Seini Oumarou s’est personnellement investi dans cette campagne en appelant ses homologues de la sous-région à soutenir la candidature de notre pays en ma personne », a-t-il reconnu.
Au cours de travaux de la conférence, les députés ouest-africains ont débattu des stratégies de mobilisation des ressources afin de permettre aux parlementaires d’être mieux outillés pour apprécier la dynamique des ressources de leurs Etats respectifs face à l’effet des crises actuelles qui sont la covid-19 et le conflit russo-ukrainien sur les ratios d’équilibre budgétaire, la montée des dépenses publiques et l’émergence de nouveaux enjeux en matière de financement international. De ce fait les pays doivent de plus en plus faire preuve d’ingénierie pour mobiliser les ressources nécessaires au financement de l’action de l’Etat.
Les parlementaires ouest africains membres du WAAPAC se sont aussi intéressés à leur responsabilité dans ce défi. De même, on sait que les crises actuelles ont un corollaire inflationniste qui frappe de plein fouet les populations. Les gouvernements des pays ouest-africains essaient de prendre plusieurs mesures, soit de subventions ou d’exonérations diverses pour rassurer les investisseurs face à l’incertitude et maintenir les prix à un niveau acceptable pour les consommateurs.
Seini Seydou Zakaria(onep)