L’Agence du Barrage de Kandadji (ABK) a organisé, hier lundi 22 août 2022, une visite de terrain, avec un groupe de journalistes des médias publics et privés, sur le chantier de construction du barrage de Kandadji. Faire constater aux hommes des médias l’état d’avancement des travaux de cette importante infrastructure, tel est l’objectif principal de cette sortie. Accompagnés du Président du Conseil d’Administration de l’ABK, Pr Issoufou Katambé, du Secrétaire Général de l’ABK M. Ali Yéro Amadou, du Chef de mission à l’ABK, M. Chauban, ainsi que de plusieurs agents de l’ABK, les journalistes ont visité, point par point, les différents chantiers de construction dudit barrage, qui est passé à sa 2ème et avant dernière phase, qui est la dérivation du bras rive droite du fleuve. Les journalistes ont eu d’amples explications sur l’état d’avancement des travaux dont la finition est prévue en 2025. Ces derniers ont posé de nombreuses questions qui ont eu des réponses appropriées sur le chantier.
Selon le président du conseil d’administration de l’ABK, Pr Issoufou Katambé, les travaux de génie civil du barrage sont prévus pour se faire en trois phases. La phase I est terminée. La Phase II débute avec la dérivation du bras du fleuve, dont les travaux ont commencé le samedi 20 août dernier. « L’ABK vient d’atteindre une période cruciale de la construction de l’ouvrage de Kandadji. C’est pour permettre aux journalistes de constater, de visu, les travaux et de rendre compte de l’état d’avancement des travaux, que cette visite a été initiée », a indiqué Pr Katambé.
Abordant l’aspect technique du chantier, le Chef de mission de l’ABK, M. Chauban, a indiqué que, les travaux préparatoires de la 1ère phase du barrage, consistant à la construction de la section en Béton Compacte au Rouleau (BCR) sont terminés.
« Le démarrage des travaux de dérivation du bras rive droite vers la rive du fleuve pour permettre les travaux de la 2ème phase ont déjà commencé et se poursuivront jusqu’à la fin de ce mois d’août. Au cours de ladite période des hommes et des machines travailleront 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 pour réussir cette dérivation. M. Chauban a ajouté que la phase II consiste à la construction de la partie du barrage constituant la centrale et l’usine hydroélectrique, en même temps que la digue en terre sur les deux rives. Quant au
Secrétaire Général de l’ABK, M. Ali Yéro Amadou, il a noté que l’écoulement du fleuve de la rive droite vers la rive gauche est un évènement très attendu aussi bien par l’ABK, que par ses partenaires. « Le respect des délais convenus pour cette étape importante est en effet un signe qui matérialise la marche vers l’atteinte de l’objectif 2025, comme le souhaite et comme l’a instruit le Président de la République, S.E Mohamed Bazoum, mais aussi comme l’ABK l’a promis », a rassuré M. Yéro Amadou.
Le projet de construction du barrage de Kandadji, à 189 kilomètres au nord-ouest de la capitale Niamey, a pour finalité d’accroître la production de denrées alimentaires et d’électricité, stimuler les emplois et ouvrir des perspectives économiques au profit des familles et des communautés du Sahel. « Le projet Kandadji viendra soutenir les efforts de réduction de la pauvreté dans le pays en apportant de l’électricité dans les habitations et dans les entreprises, mais aussi en améliorant la gestion du fleuve Niger.
Une meilleure gestion du bassin versant permettra de renforcer les débits à la saison sèche et d’alimenter la ville de Niamey en eau », a par ailleurs noté le Secrétaire Général de l’ABK. « Ce projet s’inscrit dans un programme plus vaste axé sur le développement des ressources en eau et la gestion durable des écosystèmes dans le bassin du Niger. Le barrage et son réservoir permettront d’irriguer jusqu’à 45.000 hectares de terres, la production par an de 400.000 tonnes de riz, maïs, des fruits et légumes, etc. et, ce faisant, d’augmenter la production agricole, de renforcer la sécurité alimentaire et d’améliorer les conditions de vie des populations vivant en aval », a estimé Pr Issoufou Katambé. Selon le PCA de l’ABK, grâce à la centrale hydroélectrique, Kandadji devrait par ailleurs permettre d’accroître la sécurité énergétique du pays.
« Enfin, il fournira de l’eau propre et potable aux populations vivant à proximité et créera des emplois, en particulier pour les jeunes et les femmes, en favorisant l’acquisition de nouvelles compétences et en soutenant les moyens de subsistance », a déduit Pr Issoufou Katambé.
Programmé dès les années 70, maintes fois repoussé d’abord à 2016 puis à 2023, le barrage de Kandadji est cette fois-ci bien parti avec l’achèvement de la 1ère phase et le début de la seconde phase. Ce vaste projet estimé à près de 740 milliards de francs CFA (1,1 milliard d’euros) avec sa digue de 28 mètres de haut et ses 8,5 kilomètres de long aura une capacité de retenue de 1,5 milliard de m3. Une centrale de 130 mégawatts verra le jour, ce qui permettra au Niger de s’affranchir de sa dépendance énergétique vis-à-vis du Nigeria voisin.
Mahamadou Diallo(onep)(Envoyé Spécial)