La cellule nationale de la CEDEAO au Niger organise depuis hier à Niamey, un atelier de formation des formateurs sur la Vision 2050 de ladite organisation régionale. L’objectif de cette rencontre qui durera deux jours est d’informer, et de former les acteurs présents pour qu’ils puissent servir de relais pour vulgariser cette vision 2050 et accélérer l’adhésion des populations à ce grand projet communautaire. L’ouverture des travaux a été présidée hier matin, par le ministre délégué auprès du ministre d’Etat aux Affaires Etrangères et de la Coopération, chargé de l’Intégration Africaine en présence du Représentant résident de la CEDEAO et celle de la CEA, de la responsable de la cellule nationale CEDEAO au Niger ainsi que plusieurs invités.
A l’ouverture des travaux, le ministre délégué chargé de l’Intégration Africaine, M. Youssouf Mohamed Elmouctar a rappelé que pour atteindre ses buts et objectifs, la Communauté ouest-africaine a adopté en 2007, la vision 2020 de CEDEAO. « Cette vison ambitionnait de créer une région sans frontières, pacifique, prospère et cohésive, fondée sur la bonne gouvernance et où les populations ont la capacité d’accéder aux énormes ressources et de les exploiter en créant des possibilités de développement durable et de préservation de l’environnement», a-t-il dit.
Selon le ministre délégué Youssouf Mohamed Elmouctar, la vision 2050 a été adoptée dans un contexte sous régional marqué par des défis multiples et multiformes. En effet, « sur le plan sécuritaire, la crise sécuritaire demeure le principal défi que notre organisation communautaire est amenée à relever. Cette crise est caractérisée entre autre par le terrorisme, les trafics en tous genres, la piraterie maritime, les conflits communautaires, la cybercriminalité », a-t-il ajouté.
Sur le plan de la gouvernance et de l’Etat de droit, nonobstant le bon déroulement des élections ces dernières années dans nos différents pays et la ratification des instruments juridiques par tous les Etats membres, il convient de relever que notre sous région fait face à une recrudescence des changements anticonstitutionnels des régimes.
Sur le plan de l’intégration économique et monétaire, des progrès significatifs ont été certes enregistrés dans le domaine de la libre circulation des personnes et des biens. «Mais, force est de constater que dans la pratique des difficultés subsistent encore», a-t-il déploré.
Il faut en outre souligner que, le Niger a déjà pris en compte dans son plan de développement économique et social, les objectifs visés par laVison 2050. Les participants vont donc travailler au cours de cet atelier, à aligner les politiques nationales aux dimensions sous régionales afin de mieux positionner le Niger pour bénéficier des avantages de l’intégration régionale. La Vison 2050 devrait permettre à notre Communauté pour les trente prochaines années de faire face à un certain nombre de défis et surtout l’atteinte des objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et les Objectifs de développement durable (ODD)des Nations-Unies.
Elle s’articule autour de cinq piliers à savoir la paix, sécurité et stabilité en faisant en sorte que, la CEDEAO soit une région sécurisée, stable et en paix, puis la gouvernance et l’état de droit qui vise l’encrage de la culture démocratique, la bonne gouvernance et le respect de l’état de droit et des libertés fondamentales au sein de l’espace.
Ensuite en ce qui concerne, l’intégration économique et inter connectivité, à travers ce pilier la CEDEAO va faire de l’espace communautaire, une zone économique pleinement intégrée et interconnectée, puis le pilier de transformation et développement inclusif et durable ambitionne de créer les conditions de la transformation des économies et d’un épanouissement durable des peuples.
Le cinquième axe, qui est l’inclusion sociale, vise à faire de la CEDEAO une communauté des peuples pleinement inclusive des femmes, des jeunes et des enfants à travers la promotion des cadres d’échanges culturels, le renforcement de la citoyenneté communautaire et la cohésion sociale.
Notons enfin que, le passage de la «Vision 2020 à la «Vison 2050» ambitionne surtout de réviser les priorités et les transformations de la Communauté. Ce nouveau référentiel, à l’inverse du précédent, implique donc une réelle prise en compte des aspirations et ambitions des populations. C’est en ce sens que la déclinaison de cette nouvelle feuille de route a fait l’objet d’une consultation nationale dans chaque Etat membre de notre communauté, impliquant ainsi toutes les couches sociales concernées.
Mamane Abdoulaye(onep)