Finalement, on ne sait plus à quel saint se vouer pour sauver nos valeurs sociales et les vertus de la morale du naufrage de l’utilisation abusive de tous ces nouveaux outils technologiques. Aujourd’hui, les smartphones et les réseaux sociaux qui les inondent sont dans toutes les mains, même les plus malveillantes. Une véritable source de problèmes et de soucis pour nombre d’usagers et pour la société. Ensemble réunis, les smartphones, l’internet et les réseaux sociaux constituent une arme d’auto-destruction pour les uns, voire un cocktail explosif pour toute la société.
L’exemple de ces 13 jeunes filles et de ce jeune homme de Maradi, qui domine actuellement la chronique, est proprement triste. Il a simplement suffi, pour ces jeunes gens, de disposer d’appareils Android et de quelques mégas de connexion pour qu’ils franchissent les limites de l’imbuvable. L’idée a fait tilt dans leur tête, et un groupe WhatsApp a tout de suite été créé pour diffuser et échanger des vidéos et autres images à caractère purement pornographique dont certaines mettant directement en scène les membres dudit groupe. Sans doute grisés par les fortes sensations que leur procurait ce vilain jeu, le complices du ‘’Groupe des 14’’ (appelons les ainsi !) n’ont guère mesuré la gravité de leurs actes, aussi immoraux soient-ils. Pire, ne s’étant jamais doutés du risque de la fuite, qui était pourtant inévitable, ces jeunes gens se sont livrés à cet ‘’amusement’’ malsain jusqu’au jour où le ciel leur tomba rudement sur la tête.
Et le pot-au-rose a été dévoilé grâce à une des filles qui, meurtrie par la fuite d’une de ses vidéos, n’hésita pas à porter l’affaire devant le juge. Ce dernier, après avoir pris connaissance des activités sordides du groupe, n’a pas voulu rester impassible. Aussi, il engagea une procédure de poursuite contre tous les 14 membres dudit groupe pour diffusion de données par voie électronique de nature à porter atteinte à la dignité des concernés eux-mêmes et à troubler l’ordre public, un délit sévèrement puni par la loi sur la cybercriminalité. Et hier, jeudi 20 octobre 2022, le verdict du tribunal tomba tel un couperet : trois années d’emprisonnement fermes pour l’ensemble des prévenus, une amende d’un (1) million FCFA pour chacune des 13 filles et de 3 millions FCFA pour le garçon dans le rôle du ‘’cerveau’’ du groupe. Quel gâchis pour ces jeunes à la fleur de l’âge qui ont complètement ruiné leur vie en cédant à la tentation du démon.
Ce cas assurément pathétique, n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Il était entendu que l’introduction de toutes ces merveilles technologiques dans notre vie quotidienne et les dérives inhérentes à leur utilisation abusive n’iraient pas sans provoquer un chambardement total des valeurs socio-culturelles chères à notre société. Et voilà nos bonnes mœurs prises dans les tourbillons d’un profond naufrage… De quoi rappeler à notre mémoire la fameuse unité de la Police des mœurs qui, à une certaine époque, a su imposer la discipline au sein de notre jeunesse !
Assane Soumana(onep)