La Haute Autorité de Protection des Données à caractères Personnels (HAPDP) a organisé, le 23 novembre 2022, à Konni (dans la région de Tahoua) un atelier de renforcement des capacités des magistrats et des FDS sur la collecte et le traitement des données personnelles.
Depuis le lancement de ses activités en 2020, la Haute Autorité de protection des données personnelles (HAPDP) organise, en partenariat avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), une série d’ateliers de formation et de sensibilisation des acteurs.
A Konni, devant les participants, Magistrats et FDS, la présidente de HAPDP, Mme Sanady Tchimaden Hadatan a rappelé les engagements pris par notre pays pour renforcer la protection de la vie privée et les obligations qui en découlent. Des engagements que les Magistrats et FDS devaient s’approprier aussi par la connaissance des textes qui encadrent le domaine, a-t-elle expliqué. En effet, le présent atelier s’inscrit dans le cadre de la sensibilisation que mène la HAPDP afin que les maillons de la chaîne que constituent les magistrats et les FDS soient consolidés par la compréhension des rôles respectifs des acteurs dans la protection de la vie privée des concitoyens.
Toutefois, « la Haute Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (HAPDP) est chargée de veiller à ce que le traitement et l’usage des données à caractère personnel ne portent pas atteinte aux libertés publiques ou ne comportent pas de menace à la vie privée des citoyens, en particulier dans l’utilisation des technologies de l’information et de la communication », a dit Mme Sanady Tchimaden Hadatan. Pour l’accomplissement de ses missions, la HAPDP s’est dotée d’un plan stratégique élaboré sur cinq ans afin de rendre la protection des données personnelles effective au Niger et d’en faire un outil de bonne gouvernance, a-t-elle précisé.
Ce faisant, le service public de la protection des données personnelles, même s’il se déploie dans un cadre participatif et pédagogique, peut générer un contentieux susceptible d’être connu d’abord par les forces de défense et de sécurité en tant qu’officiers ou agents de police judiciaire, ensuite par les magistrats au cours des éventuels poursuites ou jugements. Et, d’autant que les données personnelles sont pour la révolution numérique qui s’invite dans notre intimité, dans nos relations quotidiennes, façonne notre mode de vie, sans même que nous nous en rendions compte et fragilise du coup notre vie privée ; leur collecte et traitement mérite tant une grande attention de la part des pouvoirs publics. La confidentialité des données est considérée aujourd’hui comme un droit fondamental protégé par une réglementation très stricte »,a indique la présidente de la HAPDP. A cet effet, Mme Sanady Tchimaden Hadatan estime qu’au Niger, comme partout ailleurs, le gouvernement, face au danger des abus dans la collecte et le traitement des données des citoyens, a apporté une réponse à la hauteur de cette préoccupation en initiant la loi n° 2017-28 du 03 mai 2017, relative à la protection des données à caractère personnel.
Ainsi, une réglementation stricte mais adaptée a vu le jour à travers cette évolution législative qui a déterminé outre la nature de l’institution chargée de la protection des données personnelles, les principes directeurs de cette protection, les droits des personnes concernées et le régime des sanctions. « Les données sont devenues aujourd’hui une marchandise prisée par les partis politiques, les commerces, les organisations charitables et surtout les plateformes numériques contrôlées les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazone et Microsoft devenu aujourd’hui GAMMA). Les données sont en effet la matière première utile pour les orientations de leurs actions ; notre vie privée en est la première victime », a-t-elle relevé. D’où, note-t-on, le rôle important des acteurs de la chaine judicaire sur la prévention et la répression des usages malveillants est important.
L’occasion est également mise à profit pour entretenir les participants sur le « MIDAS », (un système automatisé de gestion des données des voyageurs déployé le long de la frontière avec le Nigeria). C’est ce qui explique szelon elle, la présence à cet atelier de deux experts, l’un de l’OIM et l’autre de la Direction de la surveillance du territoire (DST).
Ismaël Chékaré,ONEP-Tahoua