Une réunion de travail a regroupé hier matin, au Ministère des Affaires étrangères, la Haute Représentante de l’Union Européenne pour les Affaires Etrangères et la politique de Sécurité, Vice-présidente de la Commission Européenne Mme Frederica Moghérini et trois membres du gouvernement à savoir le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuse M. Bazoum Mohamed, celui des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens à l’Extérieur, M. Kalla Ankouraou et celui de la Défense nationale, M. Kalla Moutari.
Dans un point de presse qu’il a animé peu après cette rencontre, le ministre en charge des Affaires étrangères et de la Coopération a rappelé que Mme Frederica Moghérini était déjà avec eux à Ouagadougou pour la 5ème réunion des ministres du G5 Sahel et l’Union Européenne. M. Kalla Ankouraou a souligné que la réunion de Ouagadougou a permis à chaque ministre de présenter la situation qui prévaut dans son pays, de décliner les réponses apportées et de relever les insuffisances et les défis auxquels le pays fait face. Le ministre a souligné que les pays du G5 Sahel et l’Union Européenne ont ensemble trouvé des pistes de solutions aux grands défis notamment le financement pérenne et suffisant de la Force Conjointe de G5 Sahel, pour qu’elle puisse continuer sa mission, en attendant la suite à la requête de leurs pays auprès du Conseil de Sécurité de Nations Unies.
Le ministre en charge des Affaires Etrangères s’est réjoui de l’annonce faite par l’Union Européenne de soutenir l’action de cette force à hauteur de 138 Millions d’Euros couvrant ainsi environs 55% du budget annuel de la force. « C’est une contribution très appréciable. D’autres pays comme l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et plusieurs pays européens ont accepté de mettre à la disposition de la force des financements additionnels pour qu’elle continue ses activités en 2019 et en 2020 », a déclaré M. Kalla Ankouraou. Il a ajouté que les ministres des pays membres du G5 Sahel ont plaidé auprès de l’Union Européenne un autre mécanisme d’appui aux forces armées nationales qui, en attendant la monté en puissance de la Force du G5 Sahel, font face aux menaces terroristes.
Le ministre en charge des Affaires étrangères s’est dit très satisfait de l’attention toute particulière que la Haute Représentante porte à cette doléance qui va permettre de mettre en place un autre mécanisme d’assistance que l’Union Européenne n’avait pas. « Nous avons convenu qu’il faut poursuivre les actions civilo-militaires pour acquérir davantage l’adhésion des populations que nous avons le devoir de protéger», a-t-il déclaré précisant que plusieurs pistes ont été trouvées pour la mise en œuvre des projets retenus à la conférence de Nouakchott.
Le ministre Kalla Ankouraou a indiqué que la Haute Représentante de l’UE a souhaité visiter le Mali et le Niger après la réunion de Ouagadougou pour échanger avec les autorités sur l’appréciation que le Niger fait de la coopération avec l’Union Européenne. Le ministre a indiqué que la réunion d’hier, leur a permis d’évoquer des sujets d’actualité telle que la question de la migration. Il s’agit, dit-il, de vérifier si les engagements pris de part et d’autre ont été respectés. M. Kalla Ankouraou a précisé que la question des migrants des autres régions d’Afrique a été évoquée. « Il s’agit de réfléchir pour leur trouver d’autres pays d’asile. Nous avons également parlé de la situation dans le lit du Lac Tchad où les pays de la zone ont des résultats. Et nous avons échangé sur le grand banditisme sur les frontières du Niger avec le Nigéria. Une situation qui n’a rien à voir avec le terrorisme », a-t-il précisé.
Il faut noter qu’avant son départ Mme Federica Moghérini a été élevée, au grade de Commandeur dans l’ordre du mérite du Niger. Sa distinction lui a été
remise par le ministre Kalla Ankouraouau au cours d’une cérémonie en présence des Ambassadeurs de l’Union Européenne avec Résidence au Niger.
Ali Maman (onep)