La Commission nationale des droits humains a rendu publiques, hier matin à la maison de la presse, les conclusions de son rapport de mission «d’investigation, de vérification et d’établissement des faits» suite à l’assaut mené le 24 octobre dernier à Tamou par les forces défense contre une cache de terroristes présumés. Le rapport confirme les faits annoncés par le Gouvernement et donne des détails sur le déroulé des faits qui, contrairement aux annonces faites sur les réseaux sociaux, n’a, en rien, les qualificatifs d’un massacre.
Selon ce rapport lu par le président de la CNDH, M. Maty Elhadji Moussa, les évènements de Tamou sont le résultat d’une succession d’actions armées et de surveillance aérienne qui ont rythmé la journée du lundi 24 octobre 2022 dans cette localité située dans le département de Say. Le point de départ, tel que rapporté par la Commission, est l’attaque terroriste, dans la matinée, contre un poste de police de Tamou avec un bilan de 2 policiers tués et un autre gravement blessé, tous dans l’exercice de leurs fonctions.
La réaction rapide des Forces de Défense et de Sécurité, a permis de mettre en place une surveillance aérienne pour suivre le retrait du commando terroriste auteur de l’attaque contre la Police et à leur neutralisation et la destruction de la cache où ils se sont retranchés. Les conclusions du rapport de la CNDH confirment ces faits qu’un communiqué du gouvernement avait précédemment annoncés. Elles précisent en outre que les frappent aériennes opérées ont ciblé l’extérieur du site d’orpaillage, contrairement à ce qui a été véhiculé sur les réseaux sociaux. «Le tir a bel et bien ciblé des terroristes», a soutenu le président de la CNDH lors des échanges qu’il a eus avec des journalistes et des acteurs de la société civile.
Le même rapport ressort que à la suite des frappes aériennes, le commandement de l’opération Niyya a dépêché sur place un détachement des GARSI basé à Tamou pour mener un ratissage au sol et collecter des informations. Ce petit groupe de Gendarmes hautement qualifiés et appréciés sur le théâtre des opérations, a su circonscrire la zone, regrouper «environ 500» orpailleurs présents sur le site adjacent au lieu de l’attaque aérienne, et remplir leur mission de collecte de renseignements militaires. La CNDH révèle qu’à la suite de cette action terrestre, 26 blessés par balles sont à déplorer. La frappe aérienne quant à elle, poursuit le rapport de la CNDH, a occasionné la mort de 6 présumés terroristes et une victime collatérale.
Le décompte final donné par la Commission nationale des droits humains fait état, en plus des 7 morts annoncés par le gouvernement, de 2 morts par asphyxie découvert dans un puits adjacent au lieu de la frappe aérienne et de 2 morts parmi les blessés à l’Hôpital National de Niamey. Soit un total de 11 morts confirmés à la date d’hier, et 23 blessés par balle rétablis et renvoyés chez eux. Le président de la CNDH se félicite des instructions données par le Président de la République Mohamed Bazoum pour que les victimes civiles, non terroristes, soient identifiées et que des dédommagements conséquents leur soient versés.
La mission d’investigation, de vérification et d’établissement des faits de la CNDH sur les évènements de Tamou s’est déroulée du 21 au 30 novembre 2022. Elle a collecté des informations auprès de l’ensemble des forces vives de Tamou et auprès des Forces de défense et de Sécurité de la Zone. Elle s’est aussi entretenue à Gotheye, avec le Commandement de l’opération militaire Niyya. A l’issue de cette mission d’investigation, des recommandations ont été adressées à l’Etat, aux FDS et à la population par la CNDH.
Souleymane Yahaya(onep)