La gomme arabique est un produit forestier non ligneux. Au Niger, la filière gomme arabique avait connu dans les années 1960 jusqu’en 1980 un essor sans précédent avec une production énorme dont la contribution à l’économie nationale était aussi importante en raison des quantités exportées. Selon la Direction des Statistiques et des Comptes Nationaux du Ministère du Plan, le Niger avait exporté 2.610 tonnes en 1979. Cette production a malheureusement chuté à partir des années 1990, soit seulement 200 tonnes exportées selon la même source. Cette chute drastique de la production est imputable à la mauvaise organisation des acteurs de la filière (forte prédominance du secteur informel suite à la disparition de la Copro-Niger) et aux effets climatiques auxquels s’ajoutent les actions anthropiques. Face à cette situation qui n’est guère reluisante pour notre pays, la relance du sous-secteur de la gomme arabique s’avère indispensable dans la mesure où le potentiel gommier du pays est énorme.
Après plusieurs années de léthargie, le supplément âme pour la réanimation de la filière n’intervient qu’à partir des années 2000 avec la volonté du gouvernement d’élaborer une stratégie politique en matière de valorisation des ressources forestières et de lutte contre la pauvreté. C’est ainsi que le gouvernement du Niger avait demandé l’assistance de la FAO pour la formulation d’une stratégie nationale visant à accroître la production de la gomme et à redynamiser la filière gomme. Un programme de coopération technique a été signé à cet effet le 15 septembre 2000 dont l’objectif global est d’aider le gouvernement, sur la base d’un bilan du potentiel existant, à élaborer une stratégie nationale pour la relance de la production et de la commercialisation de la gomme arabique au Niger.
La stratégie de relance de la production et de la commercialisation de la gomme arabique adoptée par le Gouvernement du Niger en Juillet 2003, vise l’amélioration des conditions de vie de tous les acteurs de la filière, la sauvegarde et le maintien de l’équilibre écologique des zones de production par la production et l’exportation soutenues d’une gomme arabique de qualité. Pour atteindre cet objectif global trois axes stratégiques ont été retenus. Il s’agit de : une production soutenue d’une gomme arabique de qualité pour la création d’emploi et l’augmentation des revenus des producteurs ; le développement et la gestion durable des ressources gommifères et l’organisation et le renforcement des capacités des acteurs des filières gomme arabique.
Actuellement, le marché Katako est l’épicentre de la commercialisation de la gomme arabique. Mais on en trouve en vente un peu partout dans les autres marchés secondaires de la capitale et même sur certaines grandes artères de la ville. Ce produit est très prisé par les amateurs. Si pour certains consommateurs la gomme arabique est juste un amuse-gueule, pour d’autres, elle est utilisée à d’autres fins. Ainsi, les marabouts y font recours comme un des constituants essentiels dans le cadre de la préparation de l’encre d’écriture. Tandis que d’autres l’utilisent à titre thérapeutique.
Au marché katako, bien que ce produit soit disponible, le prix connait une hausse par rapport aux autres années précédentes. M. Ibrahim, vendeur grossiste de son état confie que le sac de 100 Kilogramme coûte entre 60000 F et 75000 F. les zones de provenance sont entre autres Torodi, Benin, Burkina Faso etc. «Normalement en cette période d’harmattan, le prix de la gomme arabique devrait connaitre une baisse sensible. Toutefois, cette cherté est due au fait de l’insécurité qui sévit dans les zones de production notamment au Burkina Faso d’où provient l’essentiel des quantités mises en vente sur le marché a-t-il expliqué.
L’activité est rentable parce que les commerçants arrivent à tirer leur épingle du jeu. «Je vends la tasse de la gomme arabique de 3500f à plus. Lorsque c’est en sachet, le prix varie en fonction de la quantité. Les clients peuvent en trouver pour 100 F, 250 F, 500F, 1000F etc.», confie un détaillant de la gomme arabique rencontré au marché Katako.
Mme Amina Souley est une cliente visiblement mécontente de la flambée du prix de la gomme arabique parce qu’elle est une grande consommatrice. «Chaque semaine, je viens au marché pour acheter la gomme arabique. Il ya deux semaines, j’avais acheté la tasse à 2000F. Aujourd’hui, le prix de la tasse est monté en flèche, soit 3500F. Le petit sachet qu’on achetait à 250 F se vend actuellement à 1000 F» a-t-elle déploré.
Nafissa Yahaya(Stagiaire)