Le village de Boubon est très réputé dans la fabrication des pots en argile. Ce village est situé au bord du fleuve Niger dans la région de Tillabéry. La poterie est une activité qui occupe beaucoup de femmes de Boubon. Les pots en argile cuite occupaient une place importante dans notre société. Mais ces derniers temps ces récipients sont en train d’être délaissés par la population surtout urbaine.
Zara Younoussa âgée de 59 ans et originaire du village de Boubon. Elle vend divers types de pots en argile aux alentours du musée national Boubou Hama de Niamey. Les pots en argile lui viennent du village de Boubon. «J’ai des contacts à Boubon que j’appelle pour prendre un rendez-vous dans le but de choisir moi même les pots que je désire revendre. Une fois que j’achète mes pots, ils sont ensuite acheminés dans une voiture de transport pour la somme de 15.000 FCFA de Boubon à Niamey. Ensuite ils sont revendus selon leurs catégories. Les pots de fleur se vendent à un prix qui varie entre 1000 et 2000 FCA. Les marmites destinées à la préparation des potions traditionnelles sont vendues à 500 FCFA l’unité ; les canaris d’eau se vendent à 1000 FCFA ; les pots pour les pigeons sont à 1000 FCFA et les grands canaris sont vendus à 2000 voire 2500 FCFA», a-t-elle souligné.
Le grand souci auquel fait face cette vendeuse de pots en argile cuite, c’est surtout les pertes dues aux pots cassés lors du transport. «A travers cette activité, Dieu merci, j’arrive à subvenir à mes besoins», s’est-elle réjouie.
Mme Amina Abdou, une autre vendeuse trouvée à côté du musée national, était secrétaire dans une ONG. A la descente du service elle venait aider sa mère dans la vente de la poterie. C’est ainsi qu’elle a appris cette activité. Quelques années plus tard, elle a pris la relève de sa mère. Depuis quinze ans maintenant, elle pratique cette activité avec beaucoup de satisfaction. «Mes pots sont tous fabriqués à Boubon, ensuite acheminés à Niamey. Le transport me coûte 13.000 FCFA. Chaque vendeuse a son fournisseur à Boubon. C’est ma grande sœur, qui les fabrique. Ma spécialité c’est la vente des pots de fleurs qui sont très demandés ces derniers temps», a-t-elle indiqué.
«Avant il n’y avait pas beaucoup de constructions et les gens n’étaient pas très intéressés. Quelques personnes y compris des blancs venaient rarement acheter mais, maintenant tout le monde en achète. Je vends une multitude de types de pots (les grands, les longs et les épais), a expliqué Mme Amina Abdou. «Nous avons pour les pigeons des pots pour leur abreuvoir, pour leur nourriture et leur habitat. Nous avons aussi des canaris destinés à la conservation d’eau fraîche (grand et petit), pour l’encens et enfin pour les lapins», a-t-elle souligné.
Mme Amina Abdou se réjouit de son activité car, elle lui permet de gagner sa vie et de subvenir à tous ses besoins. Ses marchandises sont exposées le long du mur du musée national Boubou Hama de Niamey en face du CCFN. «Nous voulons vraiment que la population vienne acheter nos produits locaux. La fabrication des pôts et canaris est un processus qui va de l’extraction de l’argile, au séchage et pilage, le malaxage, le façonnage, le coloriage et la décoration des objets fabriqués et enfin leur cuisson. Un peu d’aide serait la bienvenue car la production coûte chère», a-t-elle conclu.
Par Assad Hamadou(onep)