Le Président de la République, SE. Mohamed Bazoum a assisté, le samedi 28 janvier dernier, à la cérémonie officielle des obsèques nationales organisées en l’honneur du médiateur Diabiri Assimiou, décédé le 25 janvier dernier à Ankara. Tenue au sein du Palais de la Présidence, cette cérémonie a permis, aux membres de sa famille, aux responsables de l’Etat et des institutions ainsi qu’à plusieurs de ses amis et proches collaborateurs de lui dire «adieu». L’Association des médiateurs des pays membres de l’UEMOA (AMP-UEMOA) était aussi représentée à ces obsèques.
Les visages étaient graves ce samedi matin dans les jardins du palais de la préisdence lorsqu’à 9h04, un détachement spécialisé du Groupement National des Sapeurs-Pompiers procédait à la mise en place du Corps du médiateur Diabiri Assimiou. Dans l’oraison funèbre qu’il a lu à cette douloureuse occasion, son ami, le député Sani Maigochi a souligné «le sens particulier» qu’on ces obsèques marquées «d’émotions, de fraternité et de solidarité». L’hommage que rend le pays au défunt, dit-il, constitue «un devoir de reconnaissance, un témoignage d’admiration et de respect à l’égard de l’homme et de l’œuvre qu’il lègue aux générations futures et à la postérité».
Les qualités d’altruisme, de modestie et d’intégrité de l’illustre disparu ont été saluées dans son oraison funèbre. «Tout le monde ici, a fait savoir l’honorable Sani Maigochi, s’accorde sur le fait que Diabiri Assimiou était un brillant intellectuel ouvert d’esprit, un philanthrope, un homme juste suscitant en tous estime, considération et sympathie». Emu aux larmes, cet ami d’école a raconté une anecdote par laquelle le défunt lui conseillait de s’efforcer à toujours faire le bien autour de lui et de remettre son destin dans les mains de Dieu. De sages conseils qu’il procurait volontiers aux hommes et femmes qui l’ont côtoyé dans sa longue et riche existence.
L’homme que pleure la Nation aujourd’hui est qualifié par ses collaborateurs, d’apôtre de l’éthique organisationnelle qui s’est mis au service de ses semblables et qui accordait le plus grand intérêt aux doléances qui lui parvenaient quotidiennement. «Merci encore une fois pour tout ce que tu as été pour nous, pour ce que tu as fait pour nous. C’est justement en raison de cette sympathie unanime et des regrets que ta disparition nous laisse orphelins, que par ma voix, tous ceux qui t’ont connu d’une manière ou d’une autre ont tenu à te rendre cet hommage mérité», s’est exprimé l’honorable Sani Maigochi devant le cercueil.
Marqué par cette disparition aussi soudaine que tragique, le Chef de l’Etat qui l’a nommé au poste de médiateur de la République le 30 novembre dernier, s’est incliné devant la dépouille mortelle, suivie par les hauts dignitaires du gouvernement, des institutions de la République et du Corps diplomatique accrédité au Niger. C’était avant que le corps du défunt ne soit transporté au cimetière musulman de Yantala où des membres de la famille et des proches ont procédé à son inhumation.
Qui était le médiateur Diabiri Assimiou ?
Né en 1957 à Ouallam, Diabiri Assimiou est un agent de développement qui a marqué indéniablement le développement social et économique du Niger à travers son parcours professionnel empreint d’amour pour son pays et son travail. Sa passionnante carrière commencée en 1976 lui a permis de gravir successivement les échelons avant de se retrouver avec le grade de cadre supérieur de l’administration publique. Ceci grâce à son amour pour l’apprentissage qui l’a vu revenir sur les bancs de l’ Institut Pratique de Développement Rural (IPDR) de Kollo en 1981, après l’avoir quitté en 1976 avec un Brevet d’études rurales, pour accomplir un cursus de Technicien de développement rural, option Animation-Coopération.
En 1990, en pleine période de transition du pouvoir vers le multipartisme, le jeune fonctionnaire qu’il était s’envole pour le Sénégal où il décroche, trois (3) ans plus tard, un «Diplôme de Contrôleur de la Coopération, Spécialité : Gestion des Organisations» délivré par l’Ecole Nationale d’Economie Appliquée de Dakar. Ce parcours académique est complété par plusieurs séminaires et stages dont un séminaire en mai 1994 à Turin, en Italie, sur le thème «Place du secteur informel dans les économies africaines». En 1996 il participe à un atelier sur le thème «Genre et Développement» organisé par la coopération Suisse et s’envole pour Ouagadougou pour suivre, avec l’Institut Panafricain pour le développement-Région Afrique de l’Ouest et du Sahel (IPD/AOS) pour valider un module de formation destinés aux formateurs.
Député National, Président de la Commission permanente des Affaires Générales et Institutionnelles (Avril 2011 au 6 novembre 2013), puis Gouverneur de la région de Tillabéri entre le 6 novembre 2013 et le 04 janvier 2016, M. Diabiri Assimiou a forgé son destin de leader à force de travail et de caractère. Entre Juin 1997 et Mai 1999, il occupe successivement les postes de Sous-Préfet de Ouallam et de Loga. Avant cela, il était Adjoint au chef de service de l’animation au développement de Téra avant de devenir, entre Octobre 1983 et Janvier 1990, Chef de service d’arrondissement du plan à Loga, Say et Tillabéri.
Partisan aux premières heures de la lutte écologique au Niger, feu Diabiri Assimiou a milité au sein de l’ONG ABC Ecologie dans laquelle il occupe successivement, entre 1999 et 2011, les postes de Chargé de programme puis de Directeur. Mais, c’est dès son retour de formation du Sénégal qu’il s’intéresse activement au renforcement des capacités du mouvement associatif au Niger avec un court passage, entre Mars 1993 et Décembre de la même année, au poste de Chargé du programme d’appui au mouvement associatif (PAMA) pour le compte de Innovation et Réseaux pour le Développement (IRED). De Janvier 1994 – Juin 1997, il officie en tant que Secrétaire exécutif de l’ONG Groupe d’Appui au Mouvement Associatif (GAMA), une organisation nationale de formation et de conseil au mouvement associatif.
Pendant les deux (2) années qui ont précédé sa nomination au poste de Médiateur de la République par le Chef de l’Etat Mohamed Bazoum, le 30 novembre dernier, feu Diabiri Assimiou a exercé en en tant qu’Expert en Développement Communautaire et Sensibilisation. Il est cité en 2002 dans l’Ordre du Mérite du Niger et détient plusieurs témoignages de satisfaction. Il était en outre, un membre éminent du groupe de réflexion Appui au mouvement associatif initié par la coopération suisse.
Souleymane Yahaya(onep)