A l’instar de la Communauté internationale, le Niger célèbre aujourd’hui, 6 Février 2023, la 2ème édition de la Journée Internationale «Tolérance zéro aux Mutilations Génitales Féminines (MGF)». A cette occasion, la ministre de la Promotion de la femme et de la protection de l’enfant, Mme Allahoury Aminata Zourkaleini, a livré un message dans lequel elle fonde l’espoir que l’objectif de la tolérance zéro aux MGF sera atteint. Le thème retenu pour la célébration de cette journée est : « 20 ans de célébration de la Journée Internationale Tolérance Zéro aux Mutilations Génitales Féminines : bilan, défis et perspectives pour plus de synergie d’action».
Dans son message, la ministre Mme Allahoury Aminata Zourkaleini a rappelé que, toutes les Conventions notamment celles des Droits de l’Enfant (CDE) et sur l’Elimination de toutes les Formes de Discriminations à l’Egard de la Femme (CEDEF), condamnent toutes les formes de Mutilations Génitales Féminines. «Le Niger a adopté la loi n°2003-025 du 13 Juin 2003, qui réprime les Mutilations Génitales Féminines. Cet acte prouve l’engagement ferme du Gouvernement à éliminer ces pratiques qui, loin d’honorer la Femme, la mettent plutôt dans la situation de handicap. C’est pourquoi, d’importantes actions sont menées aussi bien par les acteurs gouvernementaux, que par ceux de la société civile avec l’appui technique et financier des partenaires», a-t-elle souligné.
En effet, a indiqué la ministre, de 2000 à 2023, les multiples actions menées par I’ONG CONIPRAT dans la lutte contre les MGF ont donné les résultats suivants : la reconversion de 183 exciseuses et leur formation sur les MGF et les autres pratiques traditionnelles néfastes et celles qui sont bénéfiques dans plus de 100 villages, hameaux et iles dans les régions de Diffa, Tillabéri et Niamey ; la mise en place et la formation de 275 brigades de vigilance composées des chefs coutumiers, des religieux, des hommes, des femmes et des jeunes (filles et garçons) qui constituent les relais communautaires de I’ONG CONIPRAT et la mise en place de la section des jeunes en 2008, la formation en vie associative et sur les droits humains de 833 membres des groupements féminins. «Le Niger a enregistré des avancées significatives car la prévalence nationale des MGF est en baisse, passant de 5% en 1998 à 2,2% en 2006 et 2% en 2012 selon les résultats des Enquêtes Démographiques de la Santé et de la Nutrition (EDSN) au Niger, puis à 0,7% selon l’étude sur l’Ampleur et Déterminants des VBG au Niger en 2021. A ce titre, il faut noter que ce taux cache des disparités ethniques et régionales», a-t-elle précisé.
Pour la ministre, en dépit de tous les efforts déployés aux niveaux national, régional et international notamment sur l’abandon des mutilations génitales féminines, cette pratique n’est pas encore éradiquée au Niger et dans plusieurs pays du monde. «Comme défis à relever, nous avons, la couverture de tous les villages affectés par les MGF ; le manque d’un Plan d’actions de lutte contre les MGF ; l’insuffisance des ressources pour l’élimination des MGF ; le manque d’un système de collecte des données statistiques sur les MGF et le suivi des engagements des communautés», dixit Mme Allahoury Aminata Zourkaleini.
En perspective, la ministre envisage la mobilisation des ressources pour l’élimination des MGF ; l’extension de la couverture de tous les villages affectés par les MGF ; l’élaboration et la mise en œuvre d’un Plan d’actions de lutte contre les MGF ; la mise en place d’un système de collecte des données statistiques sur les MGF ; et l’atteinte de la Tolérance Zéro aux MGF d’ici 2030.
Nafissa Yahaya(Stagiaire)