Dans le cadre de la commémoration de la 8ème édition de la Journée Internationale des Femmes et Filles dans la science, le Réseau des Femmes en Sciences et Technologies du Niger (RFST/N) en partenariat avec le Programme Servir Afrique de l’Ouest phase 2 de l’USAID, a organisé le samedi 11 février 2023, au Lycée Issa Korombé, une journée de sensibilisation et orientation des jeunes filles dans les Sciences sous le thème «Place active de la Femme et Fille dans les Sciences de l’Eau et de l’Energie». C’est le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, PhD Mamoudou Djibo qui a procédé au lancement de ces activités. La cérémonie a été marquée par la présence du ministre d’État, ministre de l’Energie et des Energies Renouvelables, M. Ibrahim Yacoubou, du ministre de l’Education Nationale, Pr Ibrahim Natatou, de la présidente dudit réseau et des partenaires accompagnant cette activité.
Le choix du thème se justifie par l’importance de l’eau et de l’énergie dans le développement économique des sociétés et dans leur confort de vie et, par les défis liés à l’accès de l’eau et à l’énergie au Niger. L’objectif visé à travers cet évènement est de sensibiliser en suscitant l’intérêt des femmes et des jeunes filles pour les Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques (STIM) en général et les sciences et technologies géospatiales en particulier, afin de promouvoir leur accès et leur participation pleine, équitable et active à la science dans ces domaines respectifs. Cette activité est en parfaite cohérence avec la deuxième phase du Programme Servir en Afrique de l’Ouest, un programme conjoint de l’USAID et de la NASA mis en œuvre par l’ICRISAT et ses partenaires dont AGRHYMET CCR-AOS. Le Programme inscrit parmi ses priorités la promotion et l’orientation des jeunes filles vers les sciences spatiales et donc l’utilisation des données d’observation de la terre.
En lançant les activités de cette journée, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche PhD Mamoudou Djibo a rappelé que l’idée de cette journée a émergé d’un contexte mondial caractérisé par un écart entre les genres dans les sciences. «Le constat de cette iniquité peut être perçu à suffisance quand l’on sait qu’à peine 33% des chercheurs sont des femmes. Pire, elles obtiennent moins de financements pour leurs recherches que les hommes et sont moins susceptibles d’être promues dans leurs postes de direction et dans les fonctions scientifiques», a-t-il fait remarquer. De même, selon le ministre Mamoudou Djibo, les femmes représentent 22% des professionnels travaillant dans le domaine de l’intelligence artificielle et 28% des diplômées en ingénierie. «Ces sous-représentations flagrantes limitent notre capacité à favoriser des solutions inclusives et durables aux problèmes modernes et à bâtir une société meilleure pour tous. C’est la prise de conscience de ce déséquilibre sociétal qui a déterminé l’Assemblée Générale des Nations-Unies à adopter la Journée du 11 févier la journée pour promouvoir l’accès et la participation pleine et équilibrée des femmes et des filles à la science, ce domaine de la connaissance qui doit être la chose la mieux partagée», a-t-il ajouté.
Pour le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, la commémoration de cette journée doit permettre de rappeler que les femmes et filles jouent un rôle essentiel dans la communauté scientifique et technologique et que leur participation doit être renforcée. «Cette année, elle s’est focalisée sur le rôle des femmes et des filles dans la science, au profit des Objectifs de développement durable (ODD) 6 (eau et assainissement), 7 (énergie abordable et propre), 9 industrie innovation et infrastructure), 11 villes et communautés durables) et 17 (partenariats)», a-t-il expliqué.
Abondant dans le même sens, la Directrice du Bureau exécutif du Réseau des Femmes en Sciences et Technologies du Niger, Pr Seini Modi Haoua a rappelé que ce réseau a pour rôle de promouvoir le rôle de la femme dans la vie scientifique et technologique de la nation et au-delà sa pleine participation au redressement du déséquilibre sud-sud et nord-sud. «Il a pour objectif spécifique de sensibiliser les filles, dès le bas-âge, à combattre les stéréotypes sexués, de rassurer les filles et leur prouver qu’elles peuvent parfaitement réussir en Sciences et technologies», a-t-elle précisé.
Quant au représentant du Programme Servir Afrique de l’Ouest et celui de l’AGRYMET, ils ont exprimé leur ferme volonté de continuer à soutenir ce réseau qui incite surtout les jeunes filles à s’intéresser aux sciences. Ils ont noté aussi la nécessité à s’efforcer de familiariser les jeunes filles aux sciences et technologies géospatiales en tant que moteur du renforcement des capacités, contribuant ainsi largement à la mise en œuvre de l’Agenda des Nations Unies pour l’innovation 2030, de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et des Objectifs de Développement Durable.
Notons qu’au cours de sa première phase, le programme Servir Afrique de l’Ouest a beaucoup travaillé aux côtés des jeunes en créant des clubs ‘’Servir’’ au sein de plusieurs établissements scolaires dans 4 pays pilotes du Programme (Burkina Faso, Ghana, Niger et Sénégal). L’objectif de ces clubs est d’encourager les filles à embrasser les STIM, à sensibiliser les jeunes de la région d’Afrique de l’Ouest aux problèmes environnementaux mondiaux et à contribuer à une meilleure compréhension scientifique des effets du changement climatique. Un total de 28 clubs avec 6.327 adhérents dont 70% des filles.
Mamane Abdoulaye(onep)