Le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, M. Adamou Mahaman, a présidé hier matin à Niamey, la cérémonie d’ouverture de l’atelier d’information et d’échange sur la mise en œuvre de la convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs d’eau internationaux. Il s’agit à travers cette rencontre de partager les informations sur la convention, la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux à l’ensemble des acteurs du secteur de l’eau et de l’assainissement et des structures impliquées.
A l’ouverture des travaux, le ministre de l’hydraulique et de l’assainissement, M. Adamou Mahaman, a souligné que le Niger, comme la plupart des autres pays du monde, et particulièrement de la sous-région Ouest africaine, partage 90% de ses ressources en eau avec les pays limitrophes. Le territoire national s’étale sur deux grands bassins versants, à savoir le bassin du Niger à l’Ouest, et celui du lac Tchad à l’Est.
Il a précisé que la quête d’un développement socio-économique des Etats et les changements climatiques font peser d’énormes pressions sur ces ressources partagées. Cette situation, a ajouté le ministre a entrainé une plus grande dépendance vis-à-vis des ressources en eau souterraine, dont seule la coopération transfrontière efficace peut aider à relever les défis.
M. Adamou Mahaman a en outre rappelé qu’afin de renforcer la coopération sur la base d’un partage équitable et durable des ressources naturelles, le Niger a ratifié et adopté, au niveau des deux organismes de bassin (ABN,2011 ; CBLT, 2012), une charte de l’eau munie des annexes et des outils de sa mise en œuvre. En plus de ces deux chartes de l’eau, le Niger, dans le souci de renforcer la coopération avec ses voisins, a signé des protocoles d’accord bilatéraux avec ses voisins sur le partage des ressources en eau transfrontières, c’est le cas avec le Mali, le Nigéria et l’Algérie.
L’adhésion du Niger à la convention sur l’eau, a indiqué le ministre, lui offre des opportunités tant en termes de renforcement de la gouvernance au niveau national que de la coopération transfrontalière.
Quant à la secrétaire de la convention sur l’eau, Dr Sonja Koeppel, elle a fait savoir que le Niger est toujours confronté à des défis importants en matière de coopération transfrontalière et de gestion nationale de l’eau, tels que l’augmentation des inondations, les problèmes de qualité de l’eau, la pénurie d’eau due au développement économique et à la croissance démographique.
C’est pourquoi, a-t-elle souligné, il est nécessaire de mettre en place un cadre juridique et intergouvernemental mondial efficace pour la coopération et la gestion durable des eaux partagées, y compris les eaux souterraines. La convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux (convention sur l’eau) constitue une plate-forme unique qui aide les pays à relever ces défis.
Pour sa part, M. Géza Strammer, représentant de la délégation de l’union européenne au Niger, a indiqué qu’il est essentiel d’assurer une coopération efficace entre les pays dans la gestion de leur eau transfrontalière. La gestion de ces ressources constitue un élément clé pour le développement agricole, le maintien de la paix et de la stabilité. D’après lui, l’union européenne a développé un portefeuille d’activités axé sur la gestion des eaux transfrontalières donnant la priorité aux actions régionales et intégrées.
Il a indiqué que les Etats membres de l’union européenne ont ainsi été invités à accroitre leurs investissements dans le domaine de l’eau. C’est dans cette optique a-t-il ajouté, que l’union européenne soutient le secrétariat de la convention sur l’eau afin de porter un appui technique et juridique aux pays adhérents ou qui veulent le devenir. La protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontalières et des lacs internationaux, impliquent de nombreux secteurs qui vont bien au-delà du seul secteur de l’eau. L’adhésion à la convention est un signal sans équivoque aux acteurs internationaux de l’eau que le Niger est désireux de coopérer et collaborer avec les autres pays en matière de gestion de l’eau.
Par Farida Ibrahim Assoumane(onep)