Depuis hier 23 mars, nous sommes entrés dans le mois du jeûne de ramadan. Un moment de dévotion et d’introspection pour les musulmans et ce pendant 29 ou 30 jours. Une trêve quasi-générale s’instaure, sauf pour les chefs de ménages qui doivent se décarcasser pour assurer les repas de rupture du jeûne, qu’on sait copieux. Malheureusement et comme à l’accoutumée, cette période de ramadan commence dans un contexte d’inflation où les produits les plus sollicités connaissent déjà une flambée des prix malgré la promesse faite par les commerçants importateurs au gouvernement de maintenir un niveau de prix stable. A titre illustratif, la grande boite de lait de certaines marques est vendue jusqu’à 23.000 FCFA contre 13.000 F il y a quelques années ; la boite moyenne qui se vendait 4000 F est aujourd’hui à 7.500F.
A l’évidence, il faut se rendre compte que le nœud du problème récurrent de cette flambée des produits ne se situe pas au niveau des commerçants importateurs. Le problème, ce sont les demi-grossistes et autres détaillants qui font monter artificiellement les prix. Ils profitent de l’attitude des consommateurs nigériens qui attendent toujours la dernière minute pour se ruer sur les marchés et les mêmes produits apportant ainsi de l’eau au moulin de ces spéculateurs sans foi.
Et, il faut le dire, le gouvernement n’a pas de solution à cette situation parce qu’elle est la conséquence et la somme de nos comportements individuels. En effet, si les pouvoirs publics peuvent intercéder auprès des grandes surfaces et des importateurs pour prévenir la flambée des prix, il ne peut en être ainsi avec la multitude de boutiquiers de quartier et autres vendeurs ambulants.
Il revient aux consommateurs de s’imposer une conduite s’ils veulent maîtriser les prix. Sauf que cette culture du consommateur manque à la majorité d’entre nous. Beaucoup se plient à la boulimie des spéculateurs parce qu’ils veulent coûte que coûte s’offrir un produit qui souvent n’est même pas nécessaire.
Aussi longtemps que durera cette attitude, les spéculateurs continueront à gruger les consommateurs. Il ne faut attendre aucune mansuétude de la part de ces commerçants véreux qui font de la période de ramadan leur ‘’traite annuelle’’ pendant laquelle, ils siphonnent les économies des ménages jusqu’au dernier centime. Et dire que nous sommes dans un mois béni !
Siradji Sanda(onep)