Le jeudi 20 avril dernier, un immeuble en construction s’est effondré au quartier Kaley Est de Niamey provoquant malheureusement la mort de cinq personnes et de nombreux blessés. Cet effondrement est intervenu alors que les travaux étaient au 2ème niveau. Ce triste événement a l’air du déjà-vu. Ce n’est pas le premier cas à Niamey et cela risque de ne pas en être le dernier au vu des innombrables immeubles qui poussent dans la capitale nigérienne. Un adage dit que quand le secteur du bâtiment va, tout va bien dans le pays.
Mais cela, ne doit pas détourner l’attention des acteurs sur l’autre aspect de ce ‘’boom de l’immobilier’’ à savoir la sécurité des usagers. Et malheureusement, c’est là où le bât blesse. En effet, de nombreux promoteurs ne suivent pas toutes les procédures exigées pour l’érection de ces immeubles. C’est ainsi que des immeubles sont souvent construits sans aucune étude technique poussée, ni sondage du sol, encore moins un permis de construire en bonne et due forme.
Pire, pendant la construction, beaucoup de promoteurs ne cherchent qu’à minimiser les coûts. C’est ainsi qu’ils jouent sur les matériaux en utilisant souvent du fer à béton non adapté au genre de construction, en jouant sur le dosage du béton ou sur le nombre de poutres en béton ou de chainages, etc. Bref, ils suivent les astuces informelles que leurs proposent des maçons souvent analphabètes en lieu et place des conseils avisés d’un ingénieur en BTP ou d’un architecte, qu’ils trouvent plus onéreux. Ils se dédouanent aussi des contrôles techniques des spécialistes et ne s’en tiennent qu’à leur propres désirs.
C’est ainsi qu’on se retrouve avec des bâtiments à usage public (pour le besoin de l’administration, des commerces et même souvent des écoles) non adaptés audit usage. Des immeubles avec des escaliers exigus ou mal conçus, des installations électriques artisanales, des immeubles dépourvus du minimum d’équipements de sécurité incendie, d’issue de secours ou de refuge, etc.
Et lorsque survient le drame, des personnes innocentes perdent leurs vies et au meilleur des cas leurs biens à cause de la cupidité des promoteurs mais aussi du laxisme des services compétents chargés de la régulation de ce secteur.
Cette situation doit interpeler davantage les pouvoirs publics mais aussi les ordres professionnels notamment celui des Ingénieurs et des Architectes.
Siradji Sanda(onep)