Le Ministre de la Défense Nationale Kalla Moutari qu’accompagnent les conseillers du Président de la République et du Premier ministre, des députés Nationaux, les représentants des ministères techniques, les responsables régionaux et les responsables des Forces de Défense et de sécurité, a entamé le samedi 27 juillet 2019, sa mission d’évaluation de la campagne agricole 2019 dans la Région de Maradi. Madarounfa a constitué la première étape de cette mission qui l’amènera dans les huit départements de la région.
Les objectifs de cette mission sont entre autres de faire l’état de mise en œuvre des recommandations de la mission précédente ; s’entretenir avec les populations sur l’installation de la campagne agro-sylvo-pastorale et hydraulique 2019 ; échanger avec les populations sur la vulgarisation de manuel de gestion de la maison du paysan et le fonctionnement des instances de gouvernance de l’initiative 3N ; échanger avec les populations sur des questions sociopolitiques et économiques de l’heure et échanger sur la mise en œuvre des projets et programmes intervenant dans les différentes régions.
Dans le département de Madarounfa, la campagne agricole d’hivernage 2019 a démarré au cours de la 2ème décade du mois de Mai. Sur les 8 postes pluviométriques suivis, 3 postes sont excédentaires à plus de 50 mm et 5 sont déficitaires dont deux postes à plus de 50 mm. Contrairement à la campagne 2018, les semis se sont étalés de la 2ème décade de mai à la 2ème décade de juin. Actuellement le stade dominant pour la culture de mil est la montaison avec 51%, le stade avancé étant l’épiaison (19%). La situation phytosanitaire est calme.
Le secteur de l’élevage est caractérisé par la détection de quelques foyers de gourme asine, de pasteurellose des petits ruminants et des foyers de variole des petits ruminants. L’état d’embonpoint des animaux reste appréciable. En ce qui concerne l’alimentation du bétail, 70 tonnes d’aliments pour bétail ont été mises en place au niveau du département par l’AREN (avec 50 tonnes) et le PAC3 (avec 20 tonnes) respectivement dans les communes de Djirataoua et de Dan Issa.
Dans le secteur de l’hydraulique, deux programmes ont vu le jour dans le département. Il s’agit du transfert de l’eau de la zone productive vers les zones de socle. L’installation Dan Issa- Faro a été mise en marche et les deux villages ont été raccordés. S’agissant de l’assainissement, un programme de certification a été mis en place dans la commune de Djirataou. 106 villages sont concernés, 18 ont été certifiés et 29 en instance d’évaluation.
La question sécuritaire qui est ces derniers temps préoccupante dans le département de Madarounfa, a occupé une place de choix tout au long des différentes étapes de la mission ministérielle. Le ministre de la Défense Nationale, a animé trois meetings dans des villages frontaliers de ce département, villages qui connaissent régulièrement les incursions des bandits et voleurs de bétail. Il s’agit des villages de Douhoun Bara, Chirgué et Rourouka Kada. A Chirgué où les bandits avaient sévi la semaine dernière faisant 6 morts, huit blessés et des nombreuses de têtes de bétails, petits ruminants comme gros ruminants emportés, le ministre a d’abord présenté, au nom du Président de la République et du gouvernement, ses condoléances aux populations. M. Kalla Moutari a remis à chacune des six familles endeuillées une somme de 100.000 FCFA.
Les interventions du préfet de Madarounfa, M. Harouna Maïdabo et du gouverneur de la région de Maradi, M. Zakari Oumarou ont introduit le sujet, et toutes abondent sur le manque de coopération de la population avec les Forces de Défense pour endiguer ce mal. Dans son intervention, le ministre de la Défense nationale a beaucoup insisté sur la nécessité de l’implication de la population pour mettre hors d’état de nuire, ces semeurs de désolation. « Le gouvernement multiplie des efforts pour vous sécuriser avec vos biens. Vous conviendrez avec moi qu’on ne peut pas placer un militaire à chaque mètre pour votre sécurité. Forcément, votre concours est très déterminant pour que nous puissions vous sécuriser et sécuriser la zone » a averti M. Kalla Moutari. Il a tenu ce discours dans tous ces villages afin de mieux attirer l’attention de la population au sein de laquelle, ces bandits armés trouvent souvent une complicité avérée.
Le cas de Chirgué, est encore dans les mémoires où de la centaine de ravisseurs qui ont pillé le village, les natifs de ce village figurent en bonne place, a-t-il poursuivi. «Voulez-vous que ce cas se reproduise chez vous ?» a-t-il demandé aux populations de Douhoun Bara et Rourouka Kada.
L’étape de Guidan Roumdji
Le département de Guidan Roumdji a constitué la deuxième étape de la mission ministérielle de pré-évaluation de la campagne agricole, le dimanche 28 juillet 2019. Là aussi, le ministre Kalla Moutari a animé un grand meeting à Dan Kano, ce village qui a reçu il y a quelques semaines un flux important de réfugiés en provenance du Nigéria (plus de 12.000 personnes). Au passage de la mission ministérielle, ce nombre est réduit à 4000 réfugiés, le reste étant déjà retourné au pays à cause de l’accalmie. Le gouverneur de la région de Maradi, M. Zakari Oumarou a annoncé avoir reçu en faveur de ces réfugiés et de la population d’accueil de Dan Kano, une quantité importante de vivres offertes par le gouvernement et le richissime homme d’affaires nigérian Dan Goté. Pour l’heure, dira-t-il, ces réfugiés sont nourris à travers l’assistance du PAM. « Le stock octroyé par le gouvernement et Dan Goté accompagnera ces réfugiés dans leurs villages respectifs pour qu’ils en jouissent pleinement. Du fait de l’accord obtenu par les autorités fédérales du Nigéria, leur retour dans leurs villes doit être effectif» a indiqué le gouverneur de Maradi.
Pour sa part, le ministre de la Défense nationale a réitéré son appel à la population de collaborer avec les forces de défense et de sécurité afin de mieux les sécuriser. M. Kalla Moutari a demandé à la population de redoubler de vigilance car les incessantes incursions des voleurs de bétail ne sauront continuer. C’est pourquoi il a annoncé que des dispositions sécuritaires sont déjà prises pour sécuriser cette zone. Toutefois, il a été on ne peut plus clair : « Avec nous, il n’ya aura pas de signature d’accord avec ces bandits. Soit ils renoncent à cette pratique, soit nous les éliminerons. D’ailleurs nos forces de défense et de sécurité ont le feu vert pour neutraliser tout bandit qui leur résistera arme en main » a-t-il averti.
Tiémogo Amadou ANP-ONEP Maradi