Le Cercle de Réflexion pour la Démocratie (CRD) a réuni hier 13 décembre 2023, les acteurs de la société civile et les médias autour d’une table ronde sur la thématique « Contribution des OSC et des médias dans la promotion et la protection des droits humains en période de crise au Niger. Défis et perspectives ». Une table ronde qui intervient dans le cadre de la célébration du 75ᵉ anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH). Durant deux jours, les participants suivront plusieurs communications en lien avec les droits humains.
Soixante-quinze (75) ans après l’adoption de la déclaration universelle des droits de l’homme, l’idéal qui est poursuivi semble encore être dans une situation obscure. En effet, les organisations internationales et les groupements régionaux qui dominent le monde grâce à leurs agissements sont en train de donner raison aux détracteurs du contenu noble de cette déclaration, selon le coordinateur du Cercle de Réflexion pour la Démocratie (CRD) du Niger, M. Insa Garba. Ce dernier dénonce le deux poids deux mesures de certaines organisations internationales dites de défense des droits de l’homme lorsqu’elles restent inactives et passives face à ce qui se passe dans certaines zones du monde. « A titre illustratif, comment comprenez-vous l’attitude de certaines organisations vis à vis de la situation qui sévit dans le Sahel ? la crise ukrainienne et la crise au Sahel n’ont pas eu les mêmes traitements de la part de certaines organisations. Comment comprendre aussi le silence des nations Unies face au drame du bateau au Mali ? Comment comprendre le silence de ces organisations internationales face à la crise qui sévit aujourd’hui dans la bande de Gaza ? », s’est-il demandé.
Des attitudes, dit-il, qui ne favorisent pas l’adhésion de nos communautés africaines aux instruments juridiques internationaux de promotion et de protection des droits humains. « Toutes fois, il faut se réjouir de constater que le Niger, notre pays, a adhéré à l’ensemble des instruments, démontrant ainsi sa bonne foi de promouvoir les droits humains au Niger. Cet engagement du Niger à ratifier ou à adhérer à la quasi-totalité des instruments juridiques nationaux et internationaux et sous régionaux est un comportement qui doit nous inviter en tant qu’acteurs de la société civile à œuvrer pour que les droits humains soit une réalité dans notre pays », a-t-il poursuivi.
Pour l’Ambassadeur de la Grande-Bretagne au Niger, SE Catherine Inglehearn, à travers cet appui, le Royaume-Uni souhaite soutenir une société civile dynamique, responsable et active qui va concourir au programme de la bonne gouvernance au Niger. L’objectif poursuivi, souligne-t-elle, est de renforcer les organisations de la société civile, les rendre plus outillées pour jouer convenablement leur rôle en tant qu’acteur et levier indispensable à la promotion de la bonne gouvernance, à la lutte contre la corruption, la violation des droits humains et l’impunité. « A la crise sécuritaire à laquelle le Niger est confronté depuis quelques décennies s’ajoute désormais une situation politique et sociale tendue. Le Royaume-Uni a maintenu son appui humanitaire et de développement aux citoyens nigériens. Ceci comprend ce programme à travers notre partenaire DCAF en ce qui concerne la protection des vulnérables contre les violations de leurs droits, et le cadre institutionnel de surveillance et de protection des droits humains », a indiqué l’Ambassadeur.
Le Coordinateur résident du Centre de Genève pour la Gouvernance du Secteur de la Sécurité (DCAF), M. Louis Pasteur Musongera a, quant à lui, espéré que ladite table ronde puisse permettre de rappeler les engagements souscrits par le Niger en matière de promotion et de protection des droits humains et d’en dresser un état des lieux, d’analyser les défis et les opportunités découlant des changements institutionnels survenus depuis les évènements du 26 juillet en matière de protection des droits humains, de développer des recommandations pour soutenir la prévention des violations et la protection des droits humains dans le contexte actuel et notamment sur le rôle que la société civile et les médias peuvent jouer en la matière.
Hamissou Yahaya (ONEP)