Quatre mois se sont déjà écoulés depuis les évènements du 26 juillet 2023 et le Niger vit encore sous la coupe des sanctions infligées et maintenues par la CEDEAO suite au sommet tenu à Abuja le 10 décembre dernier. Malgré ces sanctions, les 25 millions de Nigériens ont fait preuve d’une résilience inouïe pour affronter et relever toutes les difficultés rencontrées. Avec un esprit de cohésion, de motivation et de détermination, le Niger est en voie de conquérir une souveraineté absolue. Dans cette épreuve, certains acteurs de la société civile mènent un combat acharné pour raviver ce sursaut patriotique et soutenir le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie à maintenir le cap.
Une nouvelle ère, un nouveau Niger, indépendant et souverain, telles sont les attentes du peuple nigérien qui est aujourd’hui, un peuple uni. Néanmoins, pour la pérennisation de cet acquis, des valeurs sont à promouvoir pour la refondation de la République du Niger. Pour M. Bana Ibrahim, Secrétaire chargé de la communication du Front Patriotique pour la Souveraineté et acteur de la société civile, les priorités pour la refondation de la République sont, entre autres, d’affirmer et d’asseoir l’indépendance et la souveraineté du Niger, de défaire toute liaison avec le colonisateur, de donner un contenu aux valeurs de souveraineté et d’indépendance en fixant des objectifs et en mettant les moyens nécessaires pour les atteindre, de transmettre une éducation basée sur les valeurs et réalités sociétales nigériennes, de mettre en place un système sanitaire performant et accessible à la population et, de mettre en place un système d’exploitation des ressources et richesses du Niger. « Après plus de 60 ans d’indépendance octroyée, le Niger vivait encore sous le joug de l’impérialisme français », a-t-il estimé.
Cet acteur de la société civile a relevé l’euphorie constante qui anime les Nigériens depuis les évènements du 26 juillet dernier. « Cette euphorie est encore présente et le peuple ne cesse de manifester son soutien au CNSP. C’est la preuve que depuis quatre mois, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie est sur la bonne voie », a-t-il dit. Malgré les sanctions de la CEDEAO, M. Bana souligne les efforts et actions fournis par les nouvelles autorités de transition pour rassurer la population nigérienne sur plusieurs plans. Sur le plan social, le CNSP est parvenu à garantir une rentrée scolaire aux enfants, à faire face aux salaires des fonctionnaires, à approvisionner le pays en denrées alimentaires et en produits pharmaceutiques, à assurer la fourniture en énergie électriques malgré la rupture abusive et inattendue de la fourniture de l’électricité par le Nigéria.
Mieux encore, il affirme que le Niger est le seul pays qui, sous le régime d’un gouvernement de transition a pu mettre fin aux relations diplomatiques avec la France en seulement quelques mois avec le départ des forces françaises du territoire national. « C’est en soit, une grande avancée et cet acte démontre à suffisance la détermination du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie dans la lutte pour la libération du Niger » ajoute-t-il.
Pour Bana Ibrahim, le Niger est un pionnier de cette démarche libératrice des pays africains. « Puisque la CEDEAO et l’UEMOA se sont unies pour infligées des sanctions contre le Niger, il est de notre devoir de prendre nos responsabilités et notre courage pour mettre progressivement fin à notre appartenance à ces deux structures », a-t-il souligné. Il a également salué la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Le Front Patriotique mettra en œuvre un programme de sensibilisation qui s’appuie sur le changement de mentalité et la culture des valeurs de patriotisme. Cela se traduira par la formation des enseignants à ces sujets pour que cette initiative soit transmise aux enfants dès le bas âge. Le patriotisme dit-il, doit être inclus dans les programmes d’enseignement au niveau primaire et secondaire. Aussi, le Nigérien doit être un nouveau citoyen travailleur, pétri des valeurs de la République et qui accepte de faire des sacrifices pour la Patrie. « Nous sommes un peuple fier et nous devons continuer à assumer cette fierté car, ce combat est un choix souverain », a-t-il conclu.
Massaouda Abdou Ibrahim (ONEP)