Finalement, cette affaire d’or saisi, à l’aéroport international Diori Hamani de Niamey, ici au Niger, selon certains ou à Addis Abeba la capitale éthiopienne d’après d’autres, n’est qu’une histoire chamarrée d’or, au surplus une histoire cousue de « fil doré » ! Tellement qu’elle était belle à écouter !
Mais en vérité, elle était trop belle pour être vraie cette affaire dans laquelle, selon les narrateurs et propagateurs, des centaines de kilogrammes, voire des tonnes d’or, sont trimballés entre Niamey et Addis Abeba !
Dans les dédales de la rumeur, on ne savait même plus à quel pays s’en tenir, on ne savait pas non plus le chiffre qu’il faut retenir par rapport à la quantité d’or saisie. Dans les narrations, la conjugaison du verbe « saisir » se faisait selon l’humeur des conteurs qui, parfois, utilisaient le Conditionnel, d’autres fois le Plus que Parfait et l’Imparfait de l’indicatif par moment.
Bref, rien n’était sûr jusqu’à l’intervention du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) qui, en quelques minutes, au détour d’une question relative à cette « affaire de quantités d’or qui sortent illégalement du Niger » a éclairé la lanterne de ses compatriotes.
« Il faut que, face à tout écrit, face à toute tentative de diversion, les gens prennent le temps de réfléchir. Nous nous sommes inscrits dans un sens de la marche de l’Histoire de notre pays qui ne plait pas à tout le monde et les gens sont prêts à tout pour nous divertir », a dit le Général de Brigade Abourhamane Tiani, avant de poursuivre : « Dieu merci, ils ne sont pas parvenus…tous les moyens seront utilisés pour essayer de casser notre marche vers l’affirmation de notre souveraineté et de notre indépendance. C’est dans ce sens que s’inscrit cette affaire de saisie d’or en Ethiopie et dont les autorités Ethiopiennes elles-mêmes n’ont pas vu la couleur ».
Trêve donc de supputations, d’imaginations et d’extrapolations, cette histoire d’or n’a existé et n’existe que dans l’esprit de ceux là qui, de jour comme de nuit, tentent vainement, heureusement pour nous, de détourner notre attention, de nous dévier de l’essentiel, de nous désorienter et surtout de cacher leur forfaiture dans le trafic d’or qu’ils ont organisé, planifié et mis en œuvre plus d’une décennie durant. Le temps de leur « règne » !
D’ailleurs, dans les révélations du Président du CNSP, on note que plusieurs anciens dignitaires du système déchu sont propriétaires de mines d’or à travers des permis miniers distribués à qui mieux-mieux entre oligarques !
Ces derniers ont abusivement utilisé à des fins personnelles le pouvoir pour s’enrichir par l’entremise de compagnies minières créées pour la circonstance.
Chagrinés par la décision du CNSP de mettre fin à leur aventure « aurifère » et activités « dorées », quelques tenants du pouvoir déchu et leurs comparses, transformés par le vent de l’Histoire en délateurs désemparés, s’adonnent à la déstabilisation de la transition en distillant des fausses nouvelles relatives au trafic d’or dont, pourtant, eux, étaient des maîtres absolus et incontestés.
Alou Moustapha (ONEP)