A l’instar des autres pays, le Niger a célébré le 24 mars 2024 la Journée Mondiale de Lutte contre la Tuberculose. Le thème choisi cette année pour célébrer la journée est « OUI ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose ! ». C’était une occasion de sensibiliser l’opinion publique aux conséquences sanitaires sociales et économiques dévastatrices de cette maladie et d’intensifier l’action visant à mettre fin à cette épidémie mondiale. A cette occasion le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin Colonel-major Garba Hakimi a livré un message dans lequel, il a indiqué que le choix du thème symbolise un message d’espoir.
« En effet, oui, il est possible de faire reculer l’épidémie de tuberculose, en mobilisant les dirigeants au plus haut niveau, en augmentant les investissements, en adoptant des innovations et en engageant une collaboration multisectorielle. Cette année 2024 est décisive pour faire avancer la lutte et libérer le monde de cette maladie » a dit le ministre.
Selon le rapport OMS/2022, on estime au plan mondial que 10,6 millions de personnes ont développé la maladie en 2021, soit une augmentation de 4,5 % par rapport à 2020, et que 1,6 million de personnes sont décédées de la tuberculose (dont 187 000 parmi les personnes séropositives pour le VIH). Concernant la tuberculose résistante, 450 mille nouveaux cas ont été estimés en 2021. Cette forme constitue une menace pour la sécurité sanitaire mondiale. Au Plan National, a souligné le Médecin Colonel-Major Garba Hakimi, la tuberculose est considérée comme un problème de santé publique prioritaire. Sa prise en charge fait partie intégrante du paquet minimum d’activités des services de santé. « Cela a permis au Programme National de Lutte contre la Tuberculose d’enregistrer des résultats satisfaisants. Le dépistage a connu une nette augmentation passant de 14 mille 646 cas notifiés en 2022 à 15 mille 743 cas en 2023 pour la tuberculose sensible et 151 cas de tuberculose résistante dépistés sur 120 cas attendus », a-t-il indiqué.
Il existe un lien étroit entre la tuberculose et l’infection à VIH. Pour une meilleure gestion des cas co-infectés, les deux programmes Tuberculose et VIH/SIDA sont en étroite collaboration avec un cadre formel de concertation. Le ministre en charge de la Santé a indiqué qu’en ce qui concerne les résultats du traitement, on note une amélioration d’année en année. Ainsi, le taux de succès thérapeutique est passé de 85 % en 2022 à 86% en 2023 pour un objectif de 85 %. Néanmoins, les cas de décès représentent respectivement 6,3 % en 2022 et 6,5%) en 2023 pour un objectif de moins de 5%. Le taux de décès chez les Co infectés TB/VIH reste élevé 16 % en 2022 pour un objectif de moins de 5 %. Il faut noter en plus que 6 400 enfants contacts ont bénéficié de la chimio prophylaxie à l’Isoniazide en 2022 soit 85 % contre 7 755 en 2023 soit 87 %. En ce qui concerne les patients Co infectés 330 ont été dépistés contre 345 en 2023 parmi lesquels 287 ont été mis sous Antirétroviraux soit 83 %.
Concernant la tuberculose multi résistante, la prise en charge a débuté au Niger en 2008 avec l’appui de l’ONG Action Damien. En 2023, quelque 151 cas de tuberculose résistante dépistés sur 120 cas attendus. Le taux de guérison enregistrée ici au cours des 10 dernières années était de 83 %. Pour les engagements mondiaux visant à mettre fin à la tuberculose et de la responsabilisation multisectorielle, le ministre a souligné que le Niger a mis en place en 2021, un Cadre National Multisectoriel de Redevabilité de la Lutte contre la tuberculose, dont l’une des missions est de renforcer les actions afin d’atteindre les cibles du Niger fixées lors du Haut Sommet des Chefs d’état à New York d’ici fin 2027. Selon le Médecin Colonel -Major Garba Hakimi, la lutte contre la tuberculose bénéficie d’importants soutiens du gouvernement avec notamment, la gratuité des examens de dépistage pour tout malade suspect de tuberculose ainsi que celle des soins ; le renforcement des capacités humaines et techniques du programme ; et la dotation de la ligne budgétaire annuelle pour l’achat des médicaments, réactifs et consommables. Il a réaffirmé toute la volonté des autorités de la République et du Président du CNSP, Chef de l’Etat. Il a enfin remercié tous les partenaires techniques et financiers qui accompagnent notre pays pour le contrôle de cette maladie».
Oumarou Moussa (ONEP)