Le jeûne du mois béni de Ramadan se poursuit normalement à Agadez au grand bonheur des fidèles musulmans. A l’instar du reste du pays, à Agadez la question des conditions de vies des populations en cette période de grande consommation se pose avec acuité. En effet, plusieurs annonces ont été faites par le gouvernement à travers le Ministère du Commerce qui a fixé les prix de certaines denrées alimentaires. Les autorités ont à cet égard appelé les commerçants à tous les niveaux au respect de ces prix mais aussi à aider les populations à avoir accès aux produits de première nécessité à des prix abordables. Pour soulager les populations pendant la période du mois béni de Ramadan, le gouvernement a lancé les opérations de vente des céréales à prix modérés sur toute l’étendue du territoire.
A Agadez, c’est le Gouverneur qui a lancé les opérations de vente à prix modéré la semaine passée. Ainsi, dans les différents marchés de la ville, on constate une disponibilité des vivres et autres produits alimentaires.
Malgré les recommandations de la religion musulmane qui demande de faire du bien et d’aider les autres, c’est en ce mois que certains commerçants véreux profitent pour augmenter les prix de certains produits indispensables pour les populations pendant cette période. A Agadez, le constat qui se dégage sur tous les marchés de la ville, c’est qu’il y a une forte disponibilité des produits alimentaires, mais certains citoyens s’alarment de la cherté des produits.
De l’avis de Elhadj Mahamadou Oumarou, un citoyen rencontré au marché, les prix des produits alimentaires ont flambé. « A Agadez c’est une tradition pour les commerçants de profiter de cette période pour faire grimper les prix des produits de forte consommation. Chacun fixe son prix comme bon lui semble. Je suis venu faire le ravitaillement, mais j’ai tout de suite constaté que les prix ont un peu augmenté par rapport à la semaine qui précède le début du mois de Ramadan », a-t-il précisé, tout en invitant les commerçants à avoir pitié des paisibles citoyens. Le Ramadan de cette année intervient dans un contexte particulier pour notre pays, marqué par les évènements du 26 juillet 2023, qui ont occasionné l’imposition au pays de sanctions inédites.
Ce contexte devait interpeler les commerçants qui doivent faire preuve d’un sursaut patriotique.
Selon Elhadj Aminou Wajé président Régional des commerçants d’Agadez, les commerçants de la région ont respecté les consignes données par les autorités. « Nous partageons la vision des autorités du CNSP. Nous avons tenu promesse en respectant les prix des produits. Je profite de cette occasion pour inviter les commerçants d’Agadez à continuer dans ce sens et à faire preuve d’humanisme à l’égard de nos concitoyens », a-t-il dit.
Contrairement aux années antérieures et malgré toutes les difficultés, les prix des produits alimentaires à Agadez ont connu une baisse grâce aux efforts des autorités. A titre illustratif, en 2022 le bidon d’huile de 5 litres était vendu à 6 000 F contre 3 500 cette année. Sur le marché, le paquet de 24 sachets de pâtes alimentaires étaient vendues à 8 000 voire 9 000 en 2022 selon les marques, contre 5 000F à 5 500 F cette année. Mais pour le riz, c’est l’ancien stock qui est sur le marché à cause de la fermeture des frontières. Ainsi, à Agadez le sac de 25 kg de riz est vendu à 14 500 FCFA. Ce prix est le même sur l’ensemble du pays.
Il faut aussi noter que bien avant même la fermeture des frontières, la région d’Agadez se ravitaille en vivres et autres produits alimentaires à partir de la Libye et de l’Algérie. La rareté et la cherté des produits alimentaires à l’intérieur du pays, particulièrement à Niamey, Maradi et Zinder, a amené les populations de ces localités à s’orienter vers Agadez pour se ravitailler. Malgré tout, à Agadez le riz est un peu plus cher. Tous les autres produits alimentaires, pâtes alimentaires, huile, jus, sucre, dattes, semoule, sont à un prix nettement abordable par rapport à celui pratiqués dans les autres localités. Chaque jour, ce sont plusieurs dizaines de camions remplis de produits alimentaires qui arrivent à Agadez en provenance de ces deux pays voisins.
Cette situation a permis à la population d’Agadez de ne pas sentir les effets de la fermeture des frontières des autres pays à travers lesquels les commerçants nigériens passent leurs marchandises importées. Pour faire face à cette question de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans notre pays, le gouvernement de transition a lancé la semaine dernière le Programme Grande Irrigation. Ce dernier permettra à notre pays dans un avenir proche et à long terme, de produire ses propres besoins alimentaires en céréales et par voie de conséquence mettre fin à l’importation de plusieurs produits alimentaires.
Hadi Oumarou (Stagiaire)