De plus en plus des femmes et de jeunes filles s’engagent fortement dans l’entreprenariat. Le plus souvent à la tête de leurs propres entreprises, elles apportent des perspectives uniques et une diversité d’idées, elles innovent, créent des emplois et contribuent à l’économie. Parmi ces femmes entrepreneures figure Mme Ibrahim Djamila, promotrice de l’entreprise ‘’Diam’Services’’. Spécialisée dans plusieurs domaines, cette entreprise forme des femmes en difficultés financières afin qu’elles puissent subvenir à leurs besoins et aux besoins de leurs familles respectives.
Dans son entreprise située à Koubia Kaina connu sous le nom de ‘’Diam’Services’’, Mme Ibrahim Djamila occupe un joli espace où on observe de petites rangées collées au mur avec divers produits exposés pour la vente. Le côté droit est réservé aux soins de beauté et le côté gauche aux produits agro-alimentaires. Mme Djamila excelle dans les domaines de la transformation agroalimentaire, la restauration, la décoration évènementielle, le recyclage, l’esthétique et les prestations de services. « Mon travail s’étend de la création de produits de haute qualité dans le domaine agroalimentaire, à la conception d’espaces esthétiques, ainsi qu’à la fourniture de services personnalisés dans le domaine de la beauté et du bien-être », confie-t-elle.
Malgré ses diplômes en communication et gestion des ressources humaines, la promotrice a préféré se lancer dans diverses activités génératrices de revenus. Cette décision découle de sa passion pour l’innovation et de son désir profond de créer un impact significatif dans la communauté. En créant son entreprise, Mme Ibrahim Djamila aspire à offrir des services de qualité, à garantir la satisfaction de sa clientèle et à orienter les clients vers les services adaptés à leurs besoins. « Mon entreprise incarne également mon engagement pour l’excellence et la qualité des valeurs qui guident chacune de nos activités », dit-elle.
Mme Ibrahim explique aussi que les prix de ces prestations sont abordables et défient toute concurrence. Aussi, pour étendre ses activités, elle met l’accent sur la transformation agro-alimentaire qui occupe une place importante dans les rayons au niveau de son salon. Elle expose une variété de condiments en poudre bien enveloppés, des bouteilles de savon liquides, des amuse-gueules, etc. Elle assure que ces activités ont un impact réel sur sa vie quotidienne, lui offrant une grande satisfaction en lui permettant de concilier passion et travail et de diversifier ses compétences. « Chaque jour, je suis motivée par la possibilité de créer quelque chose de nouveau et d’apporter de la joie à mes clients », précise-t-elle.
Ses objectifs ne s’arrêtent pas là. La jeune entrepreneure souhaite aussi réaliser, dans un futur proche, des projets de développement. « Mes projets incluent l’expansion de mes activités. Je cherche également à renforcer l’impact social de mon entreprise visant à soutenir les communautés locales », dit-elle, avant de réitérer son engagement à s’impliquer davantage dans des programmes de développement durable et de préservation de l’environnement. L’entrepreneuriat féminin est également un levier d’autonomisation des femmes. En prenant leur destin économique en main et en prenant la parole, ces femmes renforcent leur confiance et sont en mesure de se positionner comme leaders dans leurs communautés.
Mais, l’entrepreneuriat féminin a besoin de beaucoup de soutiens, public comme privé. Toutefois, ces femmes entrepreneures font face à d’importants défis. Pour Mme Ibrahim Djamila, ces défis sont, entre autres, liés à la gestion logistique, à la réglementation gouvernementale et surtout à la concurrence accrue sur le marché. Malgré ces défis, la jeune entrepreneure reste et demeure déterminée à les affronter. « Pour les surmonter, je m’appuie sur une gestion efficace des ressources, une adaptation constante aux évolutions du marché et une recherche continue de nouvelles opportunités de croissance et d’innovation contribuant au développement économique de la communauté et répondant aux besoins des clients », a-t-elle ajouté.
Des initiatives pour encourager le secteur
Dans l’objectif de promouvoir l’entreprenariat et l’autonomisation des femmes afin de booster le développement local, des associations et organisations féminines se créent et initient des actions salvatrices. Entre autres actions des foires, des expositions- vente lors des célébrations des fêtes religieuses, des journées thématiques comme le 13 Mai. Ce sont des cadres d’échanges qui, selon elle, permettent à ces femmes qui exercent assez souvent dans l’informel, de partager des expériences et de valoriser tout ce qui est endogène. Une belle vision pour ces promotrices de l’entreprenariat féminin. « Si nous prenons le cas des jeunes qui ont un intérêt pour les nouvelles technologies, c’est de créer des opportunités d’entreprendre à travers la puissance des réseaux sociaux. Ces sont des plateformes qui servent à ces jeunes désireux d’avoir les outils nécessaires à travers surtout les médias sociaux, de vendre sans beaucoup d’efforts et surtout d’avoir confiance en elles. Il y a beaucoup qui œuvrent dans ce secteur mais le pourcentage est faible pour celles qui arrivent à s’en sortir », dit-elle.
L’un des premiers avantages pour les femmes entrepreneures c’est le côté relationnel, « le réseau que tu te crées à travers les personnes formidables que tu rencontres », ajoute la jeune dame. Evoquant les difficultés de la gestion de ces initiatives, elle souligne l’accès liés aux financements. Il y a aussi les réticences des partenaires qui impliquent les difficultés de décrocher des marchés car, il est très difficile d’avoir des accompagnements même quand le projet est porteur. « Comment j’arrive à les surmonter ? je peux tout simplement dire je suis une personne qui n’abandonne pas facilement. Lorsque j’ai une idée, je fonce ! J’aime également m’entourer des meilleures personnes, des meilleures opportunités. Je crée facilement des relations, c’est ma force pour avoir plus de clientèles. C’est cela la force aussi d’un entrepreneur : ne jamais abandonner face aux difficultés. Avoir une force de résilience et d’adaptation est essentiel quand on veut entreprendre. Il faut aussi avoir un bon sens du leadership et d’écoute et un bon sens de l’organisation pour gérer à la fois plusieurs choses, notamment le foyer et la vie commerciale. Ne pas avoir peur d’apprendre et être curieux », confie la jeune promotrice privée.
Mme Djamila voit loin, elle veut toujours relever des défis plus grands, continuer à apprendre et améliorer afin que son parcours puisse servir de modèle à d’autres jeunes filles du Niger. Son prochain projet est déjà en train de prendre forme «Nous avons des projets toujours d’accompagnement des femmes transformatrices et d’autres encore avec nos partenaires qui nous ont toujours fait confiance. Il me serait difficile de dévoiler tout notre sac, mais je peux vous dire que je suis motivée à aller plus haut pour porter le drapeau du Niger», confie-t-elle.
Passionnée, endurante et travailleuse, la directrice de Diam’Services encourage les femmes à s’initier dans l’entrepreneuriat en cultivant leur curiosité, leur détermination et leur persévérance. Elle fait appel à ses concitoyennes de ne pas avoir peur d’exploiter le domaine entrepreneurial et aussi de prendre des risques calculés car, selon elle, « l’importance de l’éducation et de la formation continue ne doit jamais être sous-estimée. Elles doivent croire en elles et en leur potentiel », conclut-elle.
Mariama Souley (stagiaire)