Après une analyse approfondie des derniers développements de la situation nationale et régionale, le Cercle Indépendant de Réflexion et d’Actions Citoyennes (CIRAC) a publié, le 8 juillet 2024, un communiqué de presse. Les relations entre le Niger et le Bénin, les actions des groupes terroristes à Tassia et sur l’oléoduc nigérien, le retrait du permis Imouraren à Orano et le déficit de communication entre le SAMAN et la DGPN ont constitué les principaux points développés par le CIRAC.
Actualité oblige, le CIRAC s’est, tout d’abord, félicité de la tenue à Niamey du premier Sommet des chefs d’Etat de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) qui s’est conclu par la création de la Confédération réunissant désormais le Mali, Le Burkina Faso et le Niger. « Cette évolution marque un tournant majeur dans la configuration géopolitique et géostratégique de l’espace sahélien et ouest africain et augure d’une ferme volonté de ces pays et de leurs peuples de prendre en charge, en toute souveraineté leurs destinées à l’exclusion de toute ingérence », estime le CIRAC, avant de souligner la nécessité d’un leadership rigoureux et vertueux qui interpelle, à la fois, la responsabilité des dirigeants et des populations.
Aussi, sur les relations avec le Bénin, le CIRAC a salué l’initiative des anciens présidents béninois Nicéphore Dieudonné Soglo et Boni Yayi qui sont venus à Niamey pour tenter un rapprochement en vue de résoudre les contentieux et les malentendus entre les deux voisins aux destins intimement liés. Le CIRAC a fondé l’espoir que, dans la suite de cette démarche, les relations de coopération entre les deux pays vont se normaliser très prochainement afin de mettre un terme aux souffrances des populations sœurs des deux Etats.
Sur la situation sécuritaire, le CIRAC a déploré l’attaque meurtrière perpétrée, le mardi 25 juin 2024, contre un détachement des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) par une coalition de groupes terroristes à Tassia, une localité du département de Tera. Il s’est également désolé de ce que des civils soient fréquemment visés par les atrocités des terroristes dans cette zone. Par la même occasion, le CIRAC a salué la bravoure des FDS qui ont mis hors d’état de nuire des dizaines d’assaillants et détruit leurs équipements au cours de cette attaque, et s’est félicité de la neutralisation, quelques jours plus tard, d’un important membre de l’Etat islamique (El) dans la même région. Il a également exhorté les armées du Niger, du Burkina Faso et du Mali à intensifier la mutualisation de leurs forces pour la sécurisation de cette zone dite des « Trois Frontières ».
Sur le même chapitre sécuritaire, le CIRAC a fustigé avec la dernière énergie le sabotage, dans le département de Tesker, d’une partie du pipeline acheminant le brut nigérien vers le Bénin. Il a salué la célérité avec laquelle les autorités administratives et judiciaires ont réuni les informations sur les auteurs présumés de ces forfaits et leurs complices. Le CIRAC a invité les familles et les communautés dont sont issus ces ennemis de la nation à dénoncer publiquement leurs agissements fratricides et de destruction des infrastructures économiques, fondements essentiels de notre souveraineté nationale en cours de recouvrement. Il a, par la même occasion, convié ‘’ces frères égarés’’, à qui la république a tout donné, à mettre un terme à leur folle aventure pendant qu’ils le peuvent encore.
Sur un tout autre plan, le CIRAC dit avoir appris avec satisfaction le retrait du permis d’exploitation du site minier d’Imouraren à la compagnie française Orano (ex-Areva) devenu effectif le 24 juin 2024, cela conformément au code minier du Niger. « Le CIRAC se réjouit de l’acte majeur de souveraineté posé par le Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) en ramenant Imouraren dans le Domaine public de l’Etat, tout en s’interrogeant sur les complicités des administrations précédentes qui ont permis au dilatoire de la multinationale française de prospérer sur plus de 10 ans », note le communiqué. C’est pourquoi, il exhorte les autorités nationales à tirer au clair, par un audit, le jeu trouble du régime précédant dans cette situation dommageable aux intérêts supérieurs du Niger.
Enfin, sur le déficit de communication entre le SAMAN et la DGPN, le CIRAC a dit avoir suivi avec consternation les récents échanges peu aimables, par voie des médias, entre deux institutions de la République à savoir la Justice à travers le Syndicat autonome des Magistrats du Niger (SAMAN) et la Direction générale de la Police nationale (DGPN) au sujet de deux faits divers survenus à Tillabéry et à Birni Nkonni. Pour le CIRAC, ces évènements, mineurs au regard des défis actuels auxquels le Niger est confronté, auraient pu être pris en charge au niveau local et régional. Le CIRAC invite à l’avenir les hiérarchies des deux institutions à s’investir davantage pour prévenir de tels malentendus.
Il faut noter que le CIRAC est une association apolitique, indépendante et non confessionnelle qui regroupe d’anciens hauts responsables politiques, des hauts cadres de l’administration, des experts et spécialistes dans différents domaines ainsi que des citoyens conscients et engagés. Reconnu par le Ministère en charge de l’Intérieur et de la sécurité publique suivant l’arrêt de reconnaissance Numéro 000055 MISPD/ACR/DGAPJ/DLP du 25 janvier 2021. Le CIRAC est présidé par M. Idi Ango Omar.
Siradji Sanda (ONEP)