À l’occasion du premier anniversaire du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) au pouvoir, le Cercle Indépendant de Réflexion et d’Actions citoyennes (CIRAC) a rendu public une déclaration le dimanche 4 Août 2024 à Niamey. À travers cette sortie médiatique, le CIRAC a exprimé son appréciation concernant le bilan de l’An 1 du CNSP au pouvoir.
Dans la déclaration lue par le président, M. Omar Idi Ango, le CIRAC s’est félicité d’une gestion rationnelle des finances publiques qui a permis au Niger de résister aux sanctions illégales (assorties de menaces d’intervention et de fermeture des frontières, blocages des ressources financières dans les banques) imposées par la communauté internationale sous l’égide de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). « Cette réalisation a été accomplie alors même que des responsables au plus haut niveau du régime déchu, dont un ancien Premier ministre et ancien ministre des Finances, affirmaient sans retenue sur tous les plateaux de télévision disponibles que le pays allait s’effondrer et ne résisterait pas plus de deux semaines », relève la déclaration.
Sur le plan sécuritaire, le CIRAC relève que l’environnement sécuritaire en voie d’être maîtrisé grâce à la mutualisation de plus en plus organisée des moyens militaires des trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES – Mali, Burkina Faso, Niger-), et à l’équipement conséquent des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), notamment en vecteurs aériens. « Les terroristes, désormais sans refuges et en errance permanente dans les vastes étendues sahéliennes, sont réduits à tendre sporadiquement des embuscades aux patrouilles des FDS. Nous sommes, de toute évidence, loin du chaos généralisé annoncé au Sahel après le retrait des soldats étrangers, français en particulier », note la déclaration.
Le CIRAC s’est vivement réjoui de la décision du Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie de dénoncer les accords militaires illégalement conclus par le régime de la «Renaissance». « Cette dénonciation, suivie du retrait des troupes étrangères, a été d’autant plus judicieuse que l’opinion nationale et africaine avait commencé à s’interroger sur les véritables raisons de leur présence en terre africaine, alors que des centaines de nos soldats tombaient régulièrement sous les balles des terroristes », précise la déclaration.
Au niveau régional, le CIRAC a réitéré sa satisfaction sur l’adoption de la Charte du Liptako-Gourma, la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) ayant donné naissance à la Confédération éponyme à Niamey, le 6 juillet 2024. Sur le plan international, le CIRAC salue enfin l’option souveraine du CNSP de diversifier les partenaires du Niger dans tous les domaines, en ayant pour unique boussole les intérêts du pays. Le CIRAC s’est réjoui également de l’annonce de la création d’un Comité technique chargé de la synthèse des contributions issues des assises inclusives régionales, d’organiser les assises de la diaspora et de proposer les modalités d’organisation en vue de la tenue prochaine du Forum inclusif national. Aussi, le Cercle indépendant de Réflexion et d’Actions citoyennes fonde l’espoir que le Forum prévu va rompre avec les traditionnelles assemblées de type Conférence nationale déjà vécues par le pays, et créer les conditions d’émergence d’entités novatrices capables de relever les défis actuels et les adversités variées.
Le CIRAC encourage vivement le CNSP et le gouvernement à mettre en place les conditions nécessaires pour rétablir la Fonction Publique au service de la majorité durement touchée par des considérations partisanes ; d’instaurer des accords de performance pour les responsables des services stratégiques et/ou d’intérêt économique pour le pays, en remplacement des simples missions ; de désigner les individus les plus qualifiés à des postes appropriés, en se basant sur les valeurs d’intégrité, de moralité et de compétence.
Le CIRAC demande à la CoLDEFF d’informer l’opinion nationale et internationale sur ce que sont devenus les dossiers de concussion, de détournements ou de malversations documentés et, dans certains cas, judiciarisés depuis l’ancien régime de la «Renaissance» ; de rendre public les résultats des perquisitions opérées dans les domiciles de certains dignitaires du régime déchu, avec les noms et qualités des personnes impliquées (à titre pédagogique) ; de rendre public les résultats de ses travaux et les conditions de leur obtention. Le Cercle indépendant de Réflexion et d’Actions citoyennes appelle, enfin, le CNSP et le gouvernement à concevoir et mettre en place un mécanisme permanent de contrôle et de suivi dans l’octroi des permis miniers aux compagnies étrangères et de leur détention dans le temps et à procéder à un audit général de toutes les Agences et autres « Hautes Autorités » créées sous le régime de la « Renaissance », dont la défunte « Initiative 3N ».
Yacine Hassane (ONEP)