Le Conseil sino-africain d’affaires ou China-Africa Business Council (CABC) a présenté, le vendredi 23 août 2024, son rapport annuel sur les investissements chinois en Afrique. Selon son président exécutif, M. Wang Xiaoyong, le Conseil dessert plus de 3.200 membres chinois et africains, parmi lesquels 600 entreprises chinoises exercent dans 54 pays africains. Ces entreprises ont investi et réinvesti plus de 20 milliards de dollars américains en Afrique, en employant directement plus de 100.000 personnes et créant indirectement plus de 1,6 million d’emplois sur le continent. Intitulé « la coopération sino-africaine en matière d’investissement : un nouvel élan à l’industrialisation », le document de plus de 100 pages fait état, en détail, d’importants progrès enregistrés à travers divers domaines du développement.
Le rapport a été présenté officiellement par le CABC en présence de plusieurs hauts responsables du ministère chinois des Affaires Etrangères et celui en charge du Commerce, des membres du corps diplomatique africain dont l’ambassadeur de la République du Niger en Chine, SE Garba Seyni, devant la presse étrangère et nationale et des membres dudit Conseil.
Dans son discours, le Président Exécutif de China-Africa Business Council, M. Wang Xiaoyong a d’abord rappelé qu’au cours des 18 dernières années, la philosophie de « mettre la culture au premier plan, prendre en compte la justice et les intérêts et poursuivre la coopération gagnant-gagnant » et la philosophie de la coopération sino-africaine caractérisée par la sincérité, l’intégrité, l’affinité et la fidélité ont incité les autorités de la République Populaire de Chine à écouter la voix de l’Afrique et à encourager activement les entreprises chinoises, en particulier celles du secteur privé, à participer à la coopération économique et commerciale sino-africaine. « Ces réalisations n’auraient pas été possibles sans les orientations à long terme du FOCAC, le soutien des gouvernements africains et le travail acharné des peuples africains », a-t-il soutenu, avant de rendre hommage aux acteurs et à tous les participants et contributeurs de la coopération économique et commerciale sino-africaine.
En effet, c’est à partir de 2021, à la suite du Plan d’action du Forum sur la coopération sino-africaine tenu à Dakar (au Sénégal) que le Conseil d’affaires Chine-Afrique établit et publie le Rapport sur les investissements chinois en Afrique. Ainsi, après celui de l’année 2021 portant sur les « pratiques de développement des entreprises privées chinoises en Afrique », le rapport de 2022 s’est concentré sur la « coopération sino-africaine en matière de chaîne d’approvisionnement » et celui de 2023 a analysé « la situation actuelle, les avantages et les opportunités du développement de la chaîne industrielle africaine ».
Le FOCAC Beijing 2024 pour de nouvelles perspectives
En 2024, la coopération sino-africaine en matière d’économie, de commerce et d’investissement entrera dans une nouvelle phase de développement. Depuis le lancement en 2000 du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), la coopération dans les domaines susmentionnés a réalisé des progrès remarquables, avec une croissance notable en termes de volume du commerce et des investissements entre les deux parties. Il est à noter que le rôle joué par la Chine dans le développement des infrastructures en Afrique est essentiel pour régler les problèmes critiques entravant depuis longtemps la valorisation du potentiel économique du continent. De même, les Huit Initiatives majeures proposées par le Sommet de Beijing du FOCAC (Beijing, septembre 2018), les Neuf programmes initiés par la Conférence ministérielle du Forum (Dakar, novembre 2021) et l’Initiative de soutien à l’industrialisation en Afrique lancée par le Dialogue des dirigeants chinois et africains (Johannesburg, août 2023) ont guidé et incité des entreprises chinoises compétitives à investir dans divers secteurs de production des pays africains, contribuant ainsi à l’augmentation de la productivité manufacturière locale en Afrique.
A ce titre, les pays africains améliorent activement l’environnement des affaires local afin d’attirer davantage d’investissements chinois, se félicite le CABC. Le présent rapport note que l’expérience de la réforme et de l’ouverture de la Chine en matière d’attraction des investissements étrangers montre que le soutien actif du gouvernement aux investisseurs étrangers, la formation et la reconversion du personnel local, et la stabilisation progressive des marchés des changes et des taux de change sont de moyens efficaces pour améliorer l’environnement des affaires. « L’objectif ultime est d’améliorer la compétitivité pour attirer les investissements étrangers. À cet égard, les gouvernements africains ont fait jouer au marché son rôle d’orientation, élaboré une série de politiques visant à attirer les investissements étrangers, et accéléré continuellement l’intégration des zones de libre-échange africaines », souligne-t-on.
Ainsi, indique-t-on, à la veille d’une nouvelle édition du Sommet du FOCAC qui se tiendra à Beijing du 4 au 6 septembre 2024, l’achèvement de la recherche et de la rédaction du rapport Investissements de la Chine en Afrique 2024 est très significatif et opportun. « Nous espérons que sa publication contribuera non seulement à promouvoir le déroulement pragmatique de la coopération sino-africaine en matière d’économie, de commerce et d’investissement, qui sur la base des réalités locales de l’Afrique, favorise le développement diversifié de l’économie africaine et renforce la capacité d’auto-développement de l’Afrique, mais aussi à créer une plateforme internationale d’échanges permettant de faire connaître et de montrer au monde entier les réalisations et le potentiel de la coopération entre les entreprises chinoises et africaines », souhaite le Conseil sino-africain des affaires, dans les dernières lignes de son rapport 2024. D’autant plus que, dans cette nouvelle ère, le Président Xi Jinping a mis en avant le principe dit de « sincérité, pragmatisme, amitié et franchise » envers l’Afrique, ainsi que la « juste conception de la justice et des intérêts », conduisant à « la construction de la communauté de destin Chine-Afrique, sur la voie rapide ».
Le Conseil Chine-Afrique pour les affaires réitère, enfin, son engagement à guider les entreprises chinoises pour accroître leur coopération avec leurs partenaires africains dans le domaine de l’investissement, renforcer la coopération mutuellement bénéfique dans l’industrie, l’agriculture, la santé, les transports et la logistique, les énergies nouvelles et le commerce électronique, et soutenir les pays africains dans la réalisation d’un développement autonome et durable.
Ismaël Chékaré (ONEP) à Beijing