Une mission interministérielle conduite par le ministre du Pétrole, Dr. Sahabi Oumarou s’est rendue, le dimanche 1er septembre 2024 sur le site d’implantation de la future raffinerie, du complexe pétrochimique et de la centrale électrique de Dosso. Situés à environ 40 Km sur l’axe Dosso-Bella, ces projets initiés par le gouvernement nigérien visent à réduire la dépendance énergétique du pays et accroitre sa capacité d’exportation du pétrole vers les pays membres de la Confédération des Etats du Sahel et d’autres pays amis.
Ces projets intégrateurs de portée économique et sociale visent à booster l’économie de la région et celle du pays, de créer des opportunités d’emploi pour les jeunes, un levier de lutte contre le chômage. Une dynamique qui facilite le maintien de cette couche importante de la population sur place afin de la décourager à entreprendre des initiatives périlleuses, voire suicidaires. Situé dans la brousse de Talibibirdji dans la commune rurale de Farrey, ce site de près de 8 000 ha appartient à un domaine de plus 300.000 ha. Cette vaste étendue plate est visiblement l’endroit idéal pour l’implantation de ces complexes.
Cette mission conjointe comprenait, outre le ministre du Pétrole, trois autres membres du gouvernement à savoir le ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de l’Environnement, le Colonel Maïzama Abdoulaye, la ministre de l’Energie, Pr Amadou Haoua, et le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, M. Salissou Sahirou Adamou. En plus des ministres, il y avait les autorités locales notamment le Gouverneur de la région de Dosso, le Général de Brigade Iro Oumarou et le représentant du Sultanat de Dosso auxquels s’ajoutaient le conseiller en Pétrole du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), M. Mahaman Laouan Gaya et celui du Premier ministre ainsi que d’autres responsables des Ministères concernés.
La future raffinerie de Dosso d’une capacité de 30.000 barils jour, extensible à 100 000 barils jour, vise non seulement à accroitre notre autonomie en carburant mais également à tirer profit de cette richesse naturelle. Quant au complexe d’électricité, il a pour but de réduire notre dépendance en termes d’énergie électrique en renforçant également l’autonomie surtout des régions de Dosso, Niamey et Tillabéri. Une fois réalisée cette centrale va permettre de réduire le coût du Kwh à 60 F avec une tendance baissière. Ces projets qui cadrent avec la vision des plus hautes autorités ont pour but de satisfaire les besoins vitaux des Nigériens.
Pour le ministre du Pétrole, ce déplacement d’intérêt majeur s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre concrète de la vision du Chef de l’Etat qui accorde un intérêt particulier à la réalisation de la nouvelle raffinerie de Dosso. S’inspirant des explications fournies par les techniciens sur place, le ministre Sahabi Oumarou a mesuré l’envergure stratégique de ces projets vitaux pour le pays. « Ce projet est complexe tant au niveau de son envergure technique et financière, que du point de vue également des acteurs qui interviennent dans sa réalisation mais aussi du nombre de contrats qui en résulteront. En somme, c’est un projet majeur pour lequel il nous faut beaucoup de méthodologie, de pragmatisme et d’efficacité », a-t-il déclaré. Comparant ce projet avec ceux réalisés antérieurement, le ministre du Pétrole a dit que ce projet est une initiative de l’Etat Nigérien. « C’est le Niger qui a initié ces projets puis il a fait appel aux investisseurs pour discuter dans les conditions qui conviennent à l’Etat. Donc, ce n’est pas l’investisseur privé qui soumet une offre qu’on doit consommer. Cela nous conduira certainement à un contrat équilibré entre les deux parties », a précisé Dr Sahabi Oumarou.
Evoquant le statut du site, le ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de l’Environnement, le Colonel Maïzama Abdoulaye a souligné que c’est un domaine de l’Etat inscrit dans le titre 4. « C’est un titre qui donne les possibilités et privilèges à l’Etat de faire un changement de vocation. Sur une superficie de plus 300 000 ha, 7 780 ha seront utilisés afin de réaliser ce projet d’intérêt général. C’est dans ce sens-là que l’Etat du Niger a décidé d’utiliser cet espace dans un premier temps pour le besoin de construction de la raffinerie auquel se sont ajoutés le complexe pétrochimique, ensuite la centrale électrique », a-t-il précisé. Selon le Colonel Maïzama Abdoulaye, le Ministère en charge de l’Environnement initiera le projet de déclassement avec les autres institutions de l’Etat qui sont concernées notamment le Ministère du Pétrole, celui de la Justice, de l’Urbanisme. Pour ce faire, un projet de texte sera soumis à l’appréciation du Conseil des Ministres.
Abondant dans le même sens, le directeur général des hydrocarbures, coordinateur du projet de construction de la nouvelle raffinerie de Dosso et du complexe pétrochimique a indiqué que cette dynamique s’inscrit dans le cadre de l’élan de souveraineté. « La meilleure façon d’être souverain, c’est d’exploiter ses ressources premières. Cette première visite des techniciens avec les officiels vise à délimiter les zones d’emprise de la raffinerie ainsi que du complexe d’électricité », a dit, M. Chaibou Ibrah Abdoul-Nasser. « L’intérêt est de livrer nos matières premières notamment l’essence, GPL pour le besoin national et celui d’exportation. Nous sommes engagés pour la réalisation de ce projet dans le délai imparti, autour de deux ans. Nous avons discuté avec les partenaires qui peuvent tenir cette promesse de réaliser ce projet de portée économique et de souveraineté », a souligné le directeur général des hydrocarbures.
Quant au directeur de la raffinerie, coordonnateur adjoint du projet de la nouvelle raffinerie, M. Abdou Razak Idi Koabo, il a expliqué que cette visite consiste à inaugurer le site d’implantation de ces projets et à visiter l’espace dédié à l’implantation de la centrale électrique. « A côté, il y a les champs de captage qui seront utilisés pour approvisionner la raffinerie en eau. C’est un complexe qui utilise beaucoup d’eau. Un pipeline reliera la raffinerie aux sites de captages », a-t-il déclaré.
Abdoulaye Mamane (ONEP), Envoyé spécial