L’agence turque de coopération internationale (TIKA) organise, du 23 septembre au 5 octobre 2024, la 26ème session de formation des journalistes en techniques de journalisme de guerre. Pour cette édition, la TIKA a invité 26 journalistes d’Afrique (dont deux nigériens), d’Amérique, d’Asie et d’Europe séjournant dans la capitale Ankara. Le programme du « War Journalism Training » de la TIKA se veut une occasion, voire une opportunité offerte chaque année à des journalistes de connaitre les Ba-Ba du journalisme en période de guerre ou dans les zones de conflit, mais aussi pendant des périodes de crises ou catastrophes naturelles. Le lancement de ces deux semaines de formation théorique et pratique a eu lieu le lundi dans les locaux de Anadolu Ajansi (Une agence turque de Presse) situés en plein cœur d’Ankara sous la présidence du vice-président de la TIKA et de l’Anadolu Ajansi. Les deux structures sont partenaires de ce programme dédié au journalisme de conflit depuis de nombreuses années.
La cérémonie a commencé par l’observation d’une minute de prière à la mémoire du père fondateur de la Türkiye moderne Mustafa Kémal Ataturk et ses compagnons qui ont sacrifié leurs vies pour que ce grand Peuple riche de sa civilisation triomphe. Après l’hymne entonné en cœur, le coordonnateur de l’académie et des publications d’anadolu, M. Yahya Bostan, a justifié le choix de ce programme par la multiplication des conflits à travers le monde et leur cortège de souffrance sur les populations civiles, le manque d’informations fiables sur les réalités que vivent les victimes d’une part, mais aussi sur les risques que prennent les journalistes dans leur travail de recherche d’information. Il a souligné qu’en 2023-2024, plus de 170 journalistes ont été tués au monde, notamment dans les zones de conflit.
Pour lui, cette formation est une contribution de la TIKA et Anadolu d’aider les journalistes à connaitre et maitriser les techniques de reportage dans les zones de guerre ou autres situations de crises naturelles. « En 25 sessions, le programme a permis de former 558 journalistes étrangers sur le territoire turc », a-t-il indiqué tout en soulignant que face aux désastres qui s’abattent sur les journalistes et dont l’une des causes est le manque de connaissances de règles de base, la formation est le meilleur moyen d’éviter certains cas de décès de journalistes. Il y a également la montée de l’extrémisme, le racisme qui rendent le travail de journaliste plus compliqué. M. Yahya Bostan a estimé qu’une fois bien outillés, les journalistes sauront exercer leur métier avec plus de sûreté et en prenant moins de risque.
Des experts de l’académie de police, des armées de terre et l’air ainsi que de la marine mais aussi les experts de la protection civile vont former les journalistes, notamment à travers des leçons de secourisme.
Le vice-président de la TIKA Rahman Nurdun a expliqué que son agence travaille à renforcer les capacités des travailleurs dont les journalistes à travers la formation. Soulignant que le journalisme est une profession qui appelle ou implique la responsabilité ; il a ajouté que la TIKA essaie d’aider les journalistes à travailler dans la sécurité et la protection, mais les aide également à connaitre les difficultés de ce métier en période de conflit et donc à mieux les affronter. S’adressant aux participants, M. Nurdun leur a dit : « Je suis sûr que vous sortirez différents, vous aurez une compréhension différente de votre métier à l’issue de cette session. C’est l’opportunité de développer une large gamme de savoir-faire que vous aurez ».
Le directeur adjoint de l’académie de police a indiqué que la formation en journalisme de guerre de la TIKA est le seul programme de certification reconnu au monde. M. Fatih Inal a rappelé les différents conflits qui font souffrir des victimes innocentes notamment les femmes et les enfants mais aussi les journalistes qui essaient de les couvrir pour rendre compte des réalités de la guerre. L’académie de police de la Türkiye avec son expérience vieille de 170 ans est fière de partager son expérience avec les journalistes étrangers. La formation qui leur sera donnée les aidera à mieux se protéger dans un monde trouble, sans renoncer au principe sacrosaint du métier. Il a promis aux participants à cette session que ses hommes et lui sont disposés à apporter les réponses nécessaires à toutes les questions et sollicitations, à donner le maximum de ce qu’ils peuvent. Ce programme sera une belle aventure, a-t-il dit, expliquant aux journalistes qu’ils seront amenés à vivre des situations très proches de la réalité du journalisme de guerre lors des exercices pratiques qui se feront dans les montagnes ou collines, vallées et plaines, fleuves ou rivières de grand territoire turc.
Zabeirou Moussa (ONEP), Ankara