Le ministre de la Santé Publique, de la Population, et des Affaires Sociales, le Médecin colonel-Major Garba Hakimi a présidé, le jeudi 3 octobre 2024 à Niamey, la cérémonie de lancement de la campagne de dépistage de l’hépatite B chez la femme. Organisée par l’OMS en collaboration avec le Ministère de la santé, ladite campagne est placée cette année sous le thème « Il est temps d’agir ». L’objectif visé est de contribuer à la réduction de la transmission du virus des hépatites virales B et C au Niger.
Au Niger, la prévalence de l’hépatite B chez la population générale n’est pas connue. Cependant, plusieurs enquêtes ciblant des groupes spécifiques ont été menées, dont la dernière est celle conduite en fin 2022, chez les femmes enceintes lors des consultations prénatales dans les 8 régions du pays. Cette dernière a révélé une prévalence moyenne de l’infection à l’hépatite B, de l’ordre de 6,81 %, avec des taux plus élevés enregistrés dans les régions de Niamey, Tahoua et Maradi, estimés respectivement à 10,50 %, 9,31 %, 8,19 %. Le Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) a également notifié des taux élevés d’hépatite B et C chez les donneurs de sang entre 2018 et 2021, variant entre 7,4 et 8 % pour l’hépatite B et 1,12 % à 0,8 % pour l’hépatite C.
Le ministre en charge de la Santé a souligné que l’objectif visé à travers le thème de cette campagne est d’attirer l’attention de tous à agir sur les hépatites virales, car sans foie il n’y a point de vie. « L’Afrique est une zone très endémique d’hépatites virales avec 91 millions de personnes infectées parmi lesquelles 4,5 millions d’enfants infectés par les virus de l’hépatite B en 2022. En plus, elle est la cause de 85 % de cas de cancer primitif du foie en Afrique », a-t-il expliqué.
Selon le Colonel Major Garba Hakimi, au Niger, sur 2077 porteurs chroniques du virus de l’hépatite B qui suivent le traitement 558 patients sont hospitalisés pour cirrhose décompensée post hépatite B et 324 patients hospitalisés pour le cancer primitif du foie. « Cela montre que, malgré tous les efforts déployés, il nous reste encore du chemin. Notre pays continue d’enregistrer des cas d’hépatites chroniques avec des complications comme la cirrhose et le cancer du foie, voire des décès », a-t-il indiqué. Le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin colonel-major Garba Hakimi, a lancé un appel à la population pour une mobilisation de tous notamment les partenaires techniques et financiers, les agents de santé, les communautés, les leaders à tous les niveaux, les acteurs de la société civile pour combattre ce fléau.
Pour sa part, le Secrétaire Général Adjoint du Gouvernorat, M. Guimbé Koché Ragion, a souligné que l’hépatite virale B est un véritable problème de santé publique au Niger, évoquant le faible niveau de dépistage, de la vaccination et du traitement des porteurs chroniques.
Pour le représentant de l’OMS, Dr Manengu T. Casimir, la prévention mère – enfant, est l’un des moyens les plus efficaces pour éradiquer l’hépatite virale B, car la transmission de cette infection autour de la période de l’accouchement est associée à un risque de 90 % de développer une forme chronique, qui s’avère être potentiellement mortelle. « C’est pourquoi, le thème ‘’Il est temps d’agir’’, retenu à l’occasion de la 14ème édition de la Journée mondiale de lutte contre les hépatites virales, commémorée le 28 juillet passé, a mis l’accent entre autres sur l’urgence d’agir pour renforcer la prévention de cette maladie, à travers la prévention de la Transmission Mère- Enfant, (PTME) ».
L’Administratice déléguée de la commune 1 de Niamey, le Médecin Colonel Marie Djika, s’est engagée à poursuivre son soutien, et a encouragé l’effort fourni par le ministère de la Santé et l’OMS.
Hadiza Iro (stagiaire)