Kazan, la 6e plus grande ville de Russie, accueille les dirigeants des BRICS à l’occasion du 16e sommet de l’organisation, première rencontre après son élargissement à dix membres. Le sommet se tient dans un contexte où le monde affronte divers conflits qui mettent à mal les efforts pour la paix et la stabilité. Plus que jamais, les BRICS s’affirment comme une alternative diplomatique et économique pour une gouvernance mondiale plus inclusive et respectueuse des intérêts de toutes les parties. Représentant près de 27 % de la richesse mondiale et 45 % de la population de la planète, les BRICS entendent peser de tout leur poids pour l’avènement d’un multilatéralisme inclusif à l’écoute de toutes les parties.
Dans une dynamique qui s’enracine avec son ouverture à un nombre de plus en plus important de pays partenaires, les BRICS soutiennent l’idée d’une coopération du Sud global préoccupée par le souci d’un équilibre des rapports entre les pays. Pour contrer l’unilatéralisme qui a longtemps dominé la gouvernance mondiale, les BRICS affichent leur volonté de non seulement renforcer leur solidarité mais aussi de s’ouvrir davantage à d’autres partenaires pour faire avancer la cause d’un monde multipolaire où le respect mutuel, la concertation et la consultation entre les différentes parties devraient être la règle.
Comment peser véritablement dans la réforme de la gouvernance mondiale pour mieux affronter les défis globaux ? C’est dans un élan d’ouverture que les BRICS sauront relever ce défi majeur. Au moment où l’intérêt est très manifeste dans la plupart des pays en développement, notamment en Afrique, pour une coopération voire une adhésion au BRICS, il y a lieu d’encourager cette tendance. C’est en pesant de leur poids et en agissant en toute solidarité que l’on pourrait tendre à l’équilibre des rapports. Le continent africain a depuis longtemps subi la volonté des institutions financières occidentales qui n’ont malheureusement pas apporté le développement tant espéré. Avec l’alternative qu’offrent les BRICS, les pays africains espèrent s’émanciper du corset des institutions qui ont toujours mis en avant leurs propres intérêts. Dans cette perspective, le discours du président chinois, Xi Jinping, à l’occasion du 16e sommet a mis l’accent sur la solidarité et l’ouverture. « Nous devons porter le véritable multilatéralisme, poursuivre la vision de la gouvernance mondiale fondée sur les principes d’amples consultations, de contribution conjointe et de bénéfices partagés, et orienter la réforme de la gouvernance mondiale dans l’esprit de justice, d’équité, d’ouverture et d’inclusion. Nous devons suivre la tendance de l’émergence du Sud global, répondre favorablement à l’aspiration de différents pays à adhérer aux BRICS, faire avancer le processus de l’élargissement et de la mise en place d’un mécanisme de pays partenaires, et renforcer la représentation et le droit à la parole des pays en développement dans la gouvernance mondiale », a-t-il souligné.
En plus de se préoccuper de la gouvernance mondiale, les BRICS se positionnent aussi comme des acteurs en faveur d’un monde de paix. Il faut travailler à apaiser les zones de tensions partout sur la terre. Le développement n’est possible que dans un contexte de paix où toutes les parties travaillent à transcender leurs divergences en privilégiant la stabilité. La question du changement climatique est également au cœur des priorités du bloc des BRICS. Il faut soutenir le développement durable à travers la promotion des énergies renouvelables et propres. Il y va de l’avenir de l’humanité. En invitant plus de pays à envisager des partenariats avec les BRICS, le sommet de Kazan a ouvert un autre chapitre dans l’histoire du bloc : celui d’une ouverture plus élargie et d’une volonté de promouvoir le multilatéralisme.
(Karim Badolo, CGTN)