Les activités académiques ont repris ce 28 octobre 2024 sur l’ensemble du territoire du Niger, conformément au calendrier fixé par les autorités. À Niamey, élèves et enseignants ont répondu présents à ce rendez-vous tant attendu par la communauté éducative. Les administrations des différents établissements sont à pied d’œuvre pour entamer les cours dans les plus brefs délais. Malgré le retard d’un mois accusé en raison de l’occupation des classes par les sinistrés des inondations, les différends acteurs de l’éducation sont optimistes quant au bon déroulement de l’année. Ceci est d’autant plus normale que cette rentrée 2024-2025 a été placée sous le signe ‘‘ la Souveraineté et la citoyenneté retrouvées’’.
En ce premier jour de rentrée, l’ambiance était bon enfant dans les différents établissements. À l’école Diori 1 et 2, l’ambiance est aux retrouvailles et aux réjouissances. Après plus de trois mois de vacances pour le monde scolaire, les écoliers reprennent, ce 28 octobre 2024, le chemin de l’école. Dans la cour, résonnent les cris des plus petits qui parcourent à toute allure les différentes parties de l’établissement. Un peu plus loin, dans une salle de cours, des jeunes filles et des garçons jouent à gribouiller sur le tableau et d’autres assis sagement, donnant l’impression de la présence d’une enseignante dans la salle, mais malheureusement, il n’en est rien, c’est la nostalgie créée par ces mois passés à la maison.
Autre constat, les parents d’élèves qui viennent en nombre, leurs enfants derrière eux, un bout de papier à la main, certains plus pressés que les autres, chacun voulant achever le transfert de son ou de ses enfants ou réclamer un changement de classe. En effet, assis dans un bureau, encerclé par une foule importante, le directeur de l’école Diori 1 est submergé par les parents d’élèves, chacun avec son lot de sollicitations. De l’autre côté, la directrice de Diori 2 est encore plus surchargée. L’accès à son bureau est un véritable parcours de combattant. Nous avons voulu avoir accès à cette dernière, mais il nous a fallu prendre un numéro pour suivre l’ordre d’arrivée. Cette journée du 28 octobre a été intense pour les chefs d’établissement qui ne savaient plus où donner de la tête entre la répartition des fournitures et les doléances des parents d’élèves. Cette pression créée autour des chefs d’établissement s’explique par une certaine habitude des parents d’élèves d’attendre chaque année le jour de la rentrée pour prendre d’assaut les établissements et les inspections à la recherche des transferts.
Dans l’établissement voisin, à savoir le lycée d’enseignement général Kassey, l’ambiance est encore plus impressionnante. Ici, plusieurs centaines d’élèves sont dispersés dans la cour de l’établissement. C’est un défilé hétéroclite auquel on assiste ; il semble que chacun est sorti avec ses plus beaux habits. Les filles, perruques à la tête, d’autres bien tressées en robe ou en pagne, visages bien maquillés, sur leur « 31 » et les garçons bien coiffés à la mode, deux à trois couches, en boubou ou jean, avec des chaussures étincelantes. Tous se sont passé le mot d’ordre, de se faire beau en ce premier jour de rentrée. Ainsi, pendant les premières semaines de la rentrée, avant le port de la tenue scolaire, les établissements seront une scène de mode, où chacun va exhiber ses plus belles tenues spécialement cousues pour l’occasion.
Au lycée Kassey, tout comme dans les précédents établissements visités, l’administration est prise d’assaut par les élèves et les parents pour la même question de transfert ou de réclamation. La répartition des élèves affichée au niveau de chaque classe annonce le début imminent des cours.
Quelques cahiers à la main, les élèves se plaignent d’avoir reçu un nombre de cahiers insuffisant pour le niveau terminal. Autre scénario, au Lycée Municipal Abaché Chaibou et au CSP Islane, déjà à 10h 50 mn, ces établissements sont presque déserts, juste quelques dizaines d’élèves assis dans la cour et d’autres alignés en file indienne devant le bureau du proviseur pour des problèmes les concernant. Habillés en blanc et rouge, les élèves du Collège Mariama ont observé une rentrée effective avec le port de la tenue scolaire le jour même de la rentrée. Filles comme garçons, chacun porte sa tenue qui éblouit les yeux sous l’effet des rayons du soleil. À 11h 42 mn, ils sont une centaine à la devanture de l’établissement, des voitures sont stationnées sur la chaussée, la circulation devient dense, chaque parent vient récupérer ses enfants après avoir renoué avec les tables bancs et l’ambiance scolaire.
D’ores et déjà, il est à constater que la circulation est devenue plus dense, probablement avec le retour des élèves sur le chemin de l’école. Dans la ville, à pied ou à moto, les jeunes filles comme les garçons sortent de partout, proprement habillés, renvoyant l’image festive de la fête de Ramadan où l’on rencontre dans, tous les recoins de la ville, des enfants et des adolescents marchant avec un air souriant et plein d’enthousiasme.
Hamissou Yahaya (ONEP)
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A Maradi, les établissements scolaires réprennent vie
Lundi 28 octobre 2024, les élèves ont repris le chemin de l’Ecole à Maradi. Pour s’enquérir de l’effectivité et des conditions de reprise des cours, le Gouverneur de la région de Maradi, le Contrôleur Général de Police Mamane Issoufou a fait le tour de plusieurs établissements scolaires. Il s’est rendu successivement au CES Bourja, à l’école primaire Noma Kaka, au Lycée Technique Dan Kassawa, au CES Hikima et à l’Ecole Franco Arabe Moufidah.
Partout où il est passé, le Gouverneur a trouvé élèves et maîtres heureux de reprendre les cours après des vacances prolongées à cause de l’indisponibilité des classes, occupées par les sinistrés des inondations. Le coup d’envoi de cette année scolaire a été donné au CES Bourja par le Gouverneur de la région et le Directeur Régional de l’Education Nationale, de l’Alphabétisation, de l’Enseignement Professionnel et de la Promotion des langues Nationale, M. Harouna Amadou. Face aux élèves, le Gouverneur de la région de Maradi a indiqué que cette année 2024-2025 est placée sous le thème Souveraineté et Citoyenneté. « Depuis le 26 juillet 2023, notre pays a tourné une nouvelle page de son histoire. Cette page fait appel à l’implication de tous les citoyens » a-t-il fait remarquer. Il a indiqué que ce qu’on attend dans ce combat d’un élève qui est à l’école c’est de se battre pour une année académique apaisée, pour avoir de meilleurs résultats en fin d’année. « C’est ce qu’on attend de tous les élèves nigériens aujourd’hui », a-t-il ajouté.
A l’endroit des enseignants et encadreurs, le Gouverneur de la région de Maradi a indiqué qu’il va falloir évaluer le sens de ces deux termes (souveraineté et citoyenneté) pour qu’au fond, chacun puisse contribuer à la réussite de ce combat que le pays vient d’engager. C’est pourquoi, il estime que tous les acteurs doivent agir en tenant compte de cette nouvelle donne. « L’Etat, pour sa part, s’est engagé à honorer tous ses engagements vis-à-vis de la communauté éducative afin que nos enfants puissent passer tout leur temps à l’Ecole », a-t-il rassuré.
Le Directeur régional de l’Education Nationale, M. Harouna Amadou a souligné que le jour de la rentrée est un grand jour pour la communauté éducative, particulièrement les élèves, les parents, les structures de gestion de l’école. Il a fait remarquer que le thème retenu cette année est très importante du fait que notre pays vit une phase décisive de son Histoire. « Si le Ministère de l’Education Nationale a bien voulu placer cette rentrée sous ce signe, c’est parce que Citoyenneté et souveraineté trouvent leur place dans l’éducation. C’est dire que nous, parents d’élèves, autorités et structures de gestion de l’école, nous avons un devoir devant nous », a-t-il dit. Il a attiré l’attention des enseignants par rapport à la culture de ces deux concepts dans leurs pratiques quotidiennes. Il a enfin précisé que c’est une œuvre de longue haleine, et le processus central sur lequel un pays doit se baser, c’est l’éducation.
Avant de prendre congé des lieux, les deux personnalités ont souhaité aux élèves et aux enseignants une bonne et fructueuse année scolaire.
Tiémogo Amadou, ONEP Maradi
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Les acteurs de l’école affichent un optimisme quant au bon déroulement de l’année
La rentrée scolaire de cette année se caractérise par un engagement accru des parents, enseignants et responsables du secteur éducatif pour instaurer un environnement favorable à l’apprentissage. Alors que les élèves reprennent le chemin de l’école pour l’année scolaire 2024-2025, un sentiment d’optimisme et de détermination se manifeste sur les visages des acteurs de l’école nigérienne. Après une année ponctuée de défis variés, tels que des conditions socioéconomiques difficiles et des inondations ayant d’ailleurs motivé les autorités à repousser la rentrée d’un mois, celle-ci se distingue cette année encore par une volonté renouvelée de surmonter les obstacles dans la perspective d’un système éducatif de qualité, stable et capable de former des cadres compétents pour le développement de notre pays.
Dès les premières heures de ce lundi matin, les écoles ont vu arriver de nombreux élèves vêtus de leurs beaux habits, accompagnés de parents qui espèrent voir tout au long de l’année un cadre éducatif stable. Dans les établissements publics comme privés, la rentrée a bien eu lieu. Au lycée Kassey, le proviseur, M. Yacouba Amadou, a confirmé que tout se déroule comme prévu. Les élèves et leurs enseignants sont présents. Les fournitures sont disponibles et les enseignants procèdent d’ailleurs à leur distribution. « Actuellement, nous travaillons sur le transfert. Les chiffres indiquent 2.439 élèves actifs de manière provisoire, ce qui nécessite une réévaluation pour établir le nombre final après les inscriptions en sixième. Les conditions semblent favorables, et certains élèves commenceront les cours dès demain. Bien que nous devions encore apporter quelques modifications de dernière minute, nous serons prêts à débuter les cours aujourd’hui même », a-t-il déclaré. M. Yacouba Amadou ajoute aussi que la situation est un peu particulière. « Ce n’est pas la première fois que cela se produit et nous parviendrons à compenser le temps perdu. Si tout se passe bien cette année, il sera possible de terminer le programme », a-t-il mentionné.
Pour le Censeur du complexe scolaire privé Islane, M. Lamine manzo, la rentrée est bien lancée, car les élèves et les enseignants sont présents. « Tous les enseignants ont reçu leurs horaires et, à partir de mercredi, ils commenceront les cours. Étant donné que l’école est privée et que les inscriptions se poursuivent, il a été décidé de débuter les cours ce mercredi. Les objectifs restent inchangés : satisfaire les parents en assurant une excellente année scolaire et obtenir des résultats positifs », dit-il. Il indique que leur objectif est de finaliser le programme avant les examens grâce à une organisation efficace entre le corps enseignant et l’administration.
Au niveau du Collège Mariama également, les élèves ont répondu présents ainsi que le corps enseignant. « Ce matin, nous avons hissé le drapeau, puis les élèves ont rejoint leurs classes où chaque professeur a expliqué le règlement intérieur ainsi que le code de conduite. Ensuite, les emplois du temps ont été affichés au tableau. Après cela, les élèves ont été libérés et les enseignants se sont réunis pour discuter de la progression jusqu’en décembre. Les élèves sont rentrés à la maison avec leurs emplois du temps. Quant aux professeurs, ils ont reçu les leurs depuis vendredi dernier », a relevé la directrice du Collège Mariama, Mme Sadou Odile.
Pour la bonne préparation de la rentrée scolaire, elle a également indiqué qu’ils ont tenu une réunion de pré-rentrée où chaque enseignant a reçu son emploi du temps. « Ce matin, nous avons remis aux élèves les leurs. En principe, les cours débuteront demain. Je ne peux pas vous donner le nombre exact d’élèves, car nous attendons encore les orientations. Étant donné que celles-ci n’ont pas été envoyées très tôt, il est nécessaire d’apporter un dossier pour que le nom de l’élève figure sur la liste », dit-elle, ajoutant que l’exécution du programme est cruciale pour eux, surtout dans cette situation spécifique : « Nous allons convoquer une réunion avec les enseignants en charge des classes d’examen afin de réfléchir aux solutions pour compenser le temps perdu, car des rattrapages seront nécessaires. Cependant, il est impératif de terminer le programme avant les examens », a souligné Mme Sadou Odile.
Au Lycée Kassey, les enseignants ont également effectué leur rentrée le 28 octobre 2024 dans de bonnes conditions. « Dans l’ensemble, nous pouvons dire que la rentrée s’est bien passée, compte tenu des circonstances actuelles du pays. Cela mérite d’être salué et les tableaux de service ont été remis à tous les enseignants depuis le 25 octobre. Et lors d’une réunion, des recommandations ont été faites pour que cette année scolaire soit fructueuse pour tous, élèves comme enseignants. Bientôt, les cours vont débuter. Pour ceux qui ont des classes d’examen, il est probable qu’ils commencent dès demain, parce qu’il n’y a pas de temps à perdre encore », a expliqué, M. Djougou Younoussa.
Quant au secrétaire général de l’association des parents d’élèves, M. Mamadou Baba Touré, il a indiqué qu’ils ont été au lancement de la rentrée scolaire à Niamey, en compagnie du gouverneur de la région. Il révèle que la rentrée est bel et bien effective, car élèves, enseignants, personnels administratifs et parents sont présents pour témoigner de l’effectivité de cette rentrée scolaire. « Nous espérons que la paix observée l’année précédente perdure et que cette année soit encore plus sereine, favorisant la compréhension entre toutes les parties prenantes. Les élèves sont encouragés à fournir des efforts supplémentaires pour améliorer leurs résultats par rapport à l’année passée. La situation actuelle relève d’un cas de force majeure, mais tous les Nigériens sont conscients des enjeux ayant rendu cette rentrée complexe, surtout avec les répercussions des inondations sur les classes », a-t-il expliqué.
En définitive, il est impératif d’organiser les choses de manière adéquate afin que le retard accusé puisse être comblé. Pour ce faire, les enseignants et le personnel administratif, en collaboration avec les élèves, sauront comment mener à bien le programme dans le temps imparti. « Les efforts fournis par les autorités doivent être reconnus, sachant que le pays traverse une période à la fois difficile et délicate », a conclu le Secrétaire général de l’Association des parents d’élèves.
Rabiou Dogo (ONEP)